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33 points de retard sur Nico Rosberg ? Lewis Hamilton a encore statistiquement de vraies chances

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 10/10/2016 à 23:51 GMT+2

FORMULE 1 2016 - Lewis Hamilton (Mercedes) a quatre courses pour combler 33 points sur son coéquipier, Nico Rosberg, et être champion. Improbable ? Loin de là.

Nico Rosberg et Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Allemagne 2016

Crédit: Daimler AG

Niki Lauda a estimé dimanche à Suzuka que Nico Rosberg sera titré s'il n'essuie aucun abandon sur casse ou s'il n'est pris dans aucun accrochage. Le président non-exécutif de Mercedes, ancien pilote triple champion du monde, a probablement raison tant l'Allemand a "la chance du champion", comme l'a aussi souligné Alain Prost, quadruple champion du monde et expert en retournement de situation, dimanche sur Canal+.
Néanmoins, l'incertitude de quatre courses et 100 points à distribuer imposent la prudence à l'endroit de Lewis Hamilton. Une forme de respect, en fait, que Christian Horner, le directeur d'équipe de Red Bull, a exprimé en estimant qu'il serait "stupide d'enterrer" l'Anglais. Alain Prost n'exclut rien non plus en observant que "ça peut encore basculer". "Il suffit d’un abandon de Rosberg et Lewis revient dans la course", selon lui.
Nico Rosberg et Hamilton (Mercedes) au Grand Prix du Japon 2016
Je vais garder la tête froide
Une chose est sûre : Rosberg a désormais son destin entre ses mains puisqu'il lui suffit de terminer 2e derrière son coéquipier, Lewis Hamilton, à Austin, à Mexico, à Sao Paulo et à Abou Dabi pour être champion du monde.
Dans cette histoire, l'autre point fondamental est qu'il a un joker d'une course puisqu'une victoire rapporte 25 points. Tant qu'il aura cette sécurité, il n'aura pas à se poser de question. Il fera du Rosberg. En fait, il a même un deuxième joker, de 33 - 25 = 8 points, qui lui permettrait de finir deuxième derrière Hamilton au prochain Grand Prix des Etats-Unis d'Amérique sans perdre cette course d'avance.
Mais Rosberg croit en sa force et en sa bonne étoile. "Mon objectif est de gagner la prochaine course, aux Etats-Unis, et puis la suivante, au Mexique", a-t-il prévenu. "Il reste encore quatre Grands Prix, soit 100 points à prendre, donc le titre est encore loin d’être joué.Je vais donc garder la tête froide. Le championnat est encore loin d’être terminé, il n'y a donc aucune raison de changer d’approche. Je vais garder la même approche car cela semble bien marcher pour moi pour le moment."
Mais attention : c'est avec cette mentalité de fonceur que Lewis Hamilton avait perdu le titre, en 2007...

Huit exemples passés qui prouvent que tout peut arriver

Alors, Lewis Hamilton a-t-il une chance de coiffer Nico Rosberg ? Oui, et elle est plus que mathématique. Depuis sa création en 1950, le Mondial a offert huit champions du monde qui n'en avaient pas l'air à quatre, trois ou même deux Grands Prix de la fin.
Rosberg dispose aujourd'hui de 33 points d'avance, soit l'équivalent d'une victoire et d'une sixième place. Dans des barèmes plus anciens, cela aurait représenté :
  • 10 points de 1961 à 1990
  • 11 points de 1991 à 2002
  • 13 points de 2003 à 2009

1964 : Surtees vainqueur d'un duel déloyal

John Surtees (Ferrari) est à 13 pts du leader du championnat, Graham Hill (BRM), à trois Grands Prix de la fin. Surtees termine en boulet de canon avec deux victoires et une deuxième place. Hill ? Il gagne une fois, subit un abandon mécanique et un accrochage délibéré de Lorenzo Bandini, équipier de John Surtees…
Ce qui a fait la différence : L'absence de fair-play entre deux Britanniques.

1976 : Hunt porté par les circonstances

James Hunt (McLaren) a compté jusqu'à 35 points de retard sur Niki Lauda (Ferrari) et il lui en reste 17 à couvrir au soir du Grand Prix d'Italie, qui a vu l'Autrichien défiguré revenir à la compétition. Pendant l'absence de Lauda, la Ferrari n'a pas évolué et Hunt en profite pour gagner deux des trois courses restantes. Mais Lauda décide de l'issue du duel en abandonnant volontairement, par peur d'un accident sous la pluie, au Japon.
Ce qui a fait la différence : Le destin et le prix de la vie.
Niki Lauda et James Hunt en 1976

1982 : Rosberg le bienheureux

Keke Rosberg (Williams) est à 16 pts de Didier Pironi (Ferrari) après le week-end du Grand Prix d'Allemagne, marqué par le très grave accident du Français. Il en a même 12 à quatre épreuves du but mais il finit par le devancer de trois points. Avec sa première victoire en carrière et seule de la saison.
Ce qui a fait la différence : Le malheur d'un pilote.

1983 : Piquet avait de l'endurance

Nelson Piquet (Brabham) compte 14 points de retard sur Alain Prost (Renault) à trois Grands Prix du terme mais il remporte la mise avec deux victoires et une troisième place, pendant que le Français essuie deux casses de turbo.
Ce qui a fait la différence : La fiabilité allemande face aux standards de la Régie.

1986 : Prost tire les marrons du feu

Alain Prost (McLaren) compense ses 11 pts sur Nigel Mansell (Williams) en trois courses avec deux succès et une deuxième place. La malchance du Britannique, victime d'une crevaison en Australie, l'a quand même aidé.
Ce qui a fait la différence : L'intelligence du "Professeur".
picture

Alain Prost (McLaren) au Grand Prix d'Allemagne 1986

Crédit: Imago

1997 : Villeneuve a tenu le choc

Jacques Villeneuve (Williams) a l'équivalent d'une victoire à récupérer sur Michael Schumacher (Ferrari) à quatre épreuves de la fin. Après deux victoires contre une, le Canadien résiste au méchant harponnage de l'Allemand à Jerez.
Ce qui a fait la différence : Le sang-froid et l'esprit du sport.

2007 : Räikkönen a cru en lui

Kimi Räikkönen (Ferrari) a 17 points de retard sur Lewis Hamilton (McLaren) à deux Grands Prix de la clôture. Le Finlandais profite d'une faute grossière du Britannique en Chine et de son départ complètement raté au Brésil pour tirer les marrons du feu.
Ce qui a fait la différence : La sérénité.
Kimi Räikkönen (Ferrari) au Grand Prix du Brésil 2007

2010 : Vettel verni

On croit Sebastian Vettel (Red Bull) mal parti avec ses 25 points de retard sur Fernando Alonso (Ferrari) alors qu'il n'en reste que 50 à distribuer. Il maximise ses chances en faisant le plein de points pendant que l'Espagnol croit bon d'assurer un podium au Brésil avant de se faire coincer dans le trafic (7e) à Abou Dabi...
Ce qui a fait la différence : La baraka.
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