Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Prost juge le club des 5

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 10/10/2010 à 03:25 GMT+2

Alain Prost a des idées bien arrêtées sur les profils de Mark Webber (Red Bull), Fernando Alonso (Ferrari), Lewis Hamilton (McLaren), Sebastian Vettel (Red Bull) et Jenson Button (McLaren). Entre erreurs à répétition et classe naturelle...

Eurosport

Crédit: Eurosport

Alain Prost a perdu des championnats de toutes les façons. En s'inclinant face à un tricheur (Piquet en 1983), nanti d'un total supérieur au champion avant décompte des moins bons résultats (Lauda en 1984, Senna en 1988) ou tout simplement victime d'un règlement de compte (Senna en 1990). De même, il a triomphé dans des circonstances contrastées: avec la préférence de son patron (McLaren en 1985) ou sa défiance (McLaren en 1989), à l'arraché avec un matériel inférieur (contre Mansell, Senna et Piquet en 1986) ou une machine avec laquelle il ne pouvait échouer (1993). Bref, il reconnaît dans chacun des cinq candidats au titre 2010 un adversaire ou une attitude qu'il a connus. Econome de ses mots, rare sur les circuits, le Français de 55 ans livre un avis forcément pertinent samedi, dans l'Equipe Magazine.
En préambule de l'article, le Professeur qui a construit son palmarès sur un comportement sûr relève "beaucoup d'erreurs de pilotage". Plus particulièrement de la part de Lewis Hamilton dont il est "pourtant un fan". Pas plus tard qu'à Monza, dans les roues de Massa (Ferrari), l'impétueux de McLaren a commis "une vraie erreur." Le verbe mesuré dissimule une faute lourde. "Prostichon" souligne aussi le déchet de Sebastian Vettel (Red Bull) et Fernando Alonso (Ferrari). Vettel a ceci de commun avec Hamilton qu'il a débuté en F1 en 2007, alors qu'Alonso est arrivé en 2001. Le stratège qu'il était se plaît donc à souligner que Mark Webber "fait le moins d'erreur", avec Jenson Button.
Webber/Vettel loin de Prost/Senna
Quand on a sondé la psychologie des plus grands, de "l'ordinateur " Lauda à la flamboyance de l'écorché vif "Magic" Senna, en passant par les façons bourrues de "Big Nige", on lit rapidement l'actuel affrontement dans le prisme de la tactique. Voilà pourquoi Webber, besogneux parvenu à l'excellence, et Button, encore fraîchement couronné, "sont les plus tranquilles" aux yeux du Couramiaud. Aux antipodes de la pression que supportent Vettel et Alonso, parce que l'Allemand est le "chouchou" de Red Bull, parce que Ferrari est par définition sans répit. Une énigme quand même : le "très clame" Hamilton "commence à perdre ses nerfs"...
Il faut aussi remettre les réputations à leur place. Le quadruple champion du monde a incarné avec Senna le duel à son paroxysme, à coups de volant pas toujours subtiles dans le décor de Suzuka. En 1989 et 90, le Français et le Brésilien étaient champions du monde. Largement de quoi juger l'accrochage turc entre Webber et Vettel en dehors de cette lignée. "Un peu épisodique" ; "ça aurait pu être un fait de course", lâche-t-il. Simplement, les médias ont fait le reste, nourris par les antagonismes de l'équipe autrichienne, "des infos qui sortent d'un côté de l'écurie pour déstabiliser l'autre voiture." Et il sait que des ingénieurs peuvent presque en venir aux mains.
"Jenson est un super mec"
Dans sa carrière, Prost a aussi revendiqué une éthique. De fait, "c'était très choquant de voir Massa laisser passer Alonso au Grand Prix d'Allemagne". Choquant sur la forme mais pas le fond, parce qu'il réclame de "lever l'ambiguïté", qu'il estime que "la course d'équipe devrait être autorisée". Il est bien placé pour l'avoir vécu, "du bon côté" en 1984 et 1985, et du mauvais en 1989, saison "psychologiquement épouvantable" où il avait annoncé dès le début du mois de juillet son ralliement à Ferrari -ennemi juré de Ron Dennis-, qui n'a jamais officialisé son statut de N.2 malgré ses suppliques.
Finalement, entre les déchirements de Red Bull, l'aveuglement de la Scuderia pour son N.1 et le calme apparent de McLaren, ce dernier modèle aurait le plus de chances de réussir. Woking n'a pas forcément le meilleur management mais Button est un élément pondérateur. "Je peux vous dire que ça se passe réellement bien entre Lewis et Jenson. Après, combien de temps ça durera…", se demande t-il, en repensant à la complicité avec Senna qui avait fini par dégénérer. "Mais il faut dire que Jenson est un super mec", reprend t-il. L'avenir dira si ce sens plus poussé du collectif chez McLaren aboutira à des lauriers.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité