Schumacher : huit mois d’inquiétude, d’incertitude et de combat
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Mis à jour 10/09/2014 à 07:51 GMT+2
Michael Schumacher a retrouvé son domicile de Gland mardi, huit mois et demi après sa chute à ski à Méribel. L’épilogue d’un combat durant lequel le septuple champion du monde de Formule 1 a longtemps frôlé la mort.
Michael Schumacher en 2012
Crédit: AFP
29 décembre : L’accident
Il est un peu plus de onze heures à Méribel, le dimanche 29 décembre 2013, quand les secours atteignent le lieu de l’accident qui leur a été signalé. Tombé dans un couloir non balisé d’une vingtaine de mètres entre deux pistes, Michael Schumacher, "choqué et un peu agité", est conscient lorsqu’il est héliporté vers l’hôpital de Moûtiers. À son arrivée, les médecins soupçonnent un traumatisme crânien sans gravité, causé par un choc à la tête contre un rocher.
La zone de l’accident, elle, ne présente "pas de difficulté particulière" selon le directeur de la station. Sous la neige, non damée à cet endroit, les rochers affleurent mais restent visibles pour la plupart.
Quelques heures après sa chute, le septuple champion du monde de Formule 1 voit son état se dégrader rapidement. Plongé dans le coma, il est transféré en urgence au CHU de Grenoble à la mi-journée. À 19h30, le verdict tombe : Michael Schumacher présente plusieurs hémorragies cérébrales et son pronostic vital est engagé.
Sollicités de toutes parts, les médecins ne veulent plus parler du "devenir" de leur patient, dont l’état est jugé critique.
Les premières réactions commencent à arriver. La chancelière allemande Angela Merkel est "totalement bouleversée par le drame". Pour l’ancien pilote autrichien Niki Lauda, "seul Dieu peut aider Schumacher", tandis que l’ex président américain Bill Clinton dit "prier" pour le champion. À son chevet en tant qu’ami de la famille, le professeur Saillant, connu pour avoir opéré Ronaldo et… Michael Schumacher, n’est pas des plus optimistes :
Il faut avoir de l’espoir mais on est inquiet.
Une série d’opération permettent de "mieux contrôler la situation", tandis que le déroulement de l’accident commence à se dessiner. "Il n’était pas simplement avec son fils, comme on le dit. Il était avec un groupe d’amis, explique sa porte-parole Sabine Kehm à RTL. Contrairement à ce qu’on raconte, il n’allait pas trop vite. Malheureusement, c’est au cours d’un virage, enfin c’est ce que nous supposons, qu’il a buté contre un rocher. Ça l’a projeté en l’air et il a heurté un rocher la tête la première. C’est un enchaînement de circonstances extrêmement malheureuses. Il y a là énormément de mauvais hasards, mais ça n’a rien à voir avec la vitesse."
À l’aube du nouvel an, l’inquiétude demeure. Dans le village d’enfance de Schumacher, à Kerpen Horren, les hommages se multiplient autour du circuit de karting qui porte son nom.
Janvier : L’incertitude
L’état de santé de Schumacher est au cœur de toutes les spéculations. Le 2 janvier, un journaliste déguisé en prêtre tente de s’introduire dans la chambre du champion de F1. Démasqué, il est évacué par la sécurité.
Le même jour, la presse allemande dévoile de nouveaux éléments sur l’accident dont a été victime l’ancien pilote, réputé très bon skieur : c'est en voulant aider la fille d'un ami que Michael Schumacher aurait voulu traverser une zone non balisée et aurait chuté. Une explication qui va à l’encontre de la thèse de la vitesse excessive, pourtant défendue par les médecins.
Le 3 janvier, les fans du champion investissent par centaines les alentours de l’hôpital, à l’initiative de la Scuderia Ferrari, pour fêter le 45e anniversaire de leur idole.
Les hommages ne cessent d’affluer. Deux jours plus tard, c’est l’ancien rival Mika Häkkinen qui écrit une lettre ouverte au champion allemand :
Bats-toi encore, exactement comme nous avions l’habitude de le faire sur la piste. Fais-moi plaisir, cette fois n’essaie pas d’arriver le premier. Tu n’as pas besoin de réaliser le meilleur temps sur cette course, prends le temps qu’il te faudra.
Le 7 janvier, la famille du pilote annonce que Michael Schumacher portait une caméra sur son casque au moment de l’accident. Un élément de preuve remis à la justice pour permettre d’expliquer les causes de l’accident.
De février à juin : Un réveil lent et difficile
Placé en réveil progressif fin janvier, le champion allemand n’en est qu’au début de son combat. Le 14 février, sa porte-parole révèle qu’il a dû surmonter une infection pulmonaire, qui, dans son état, avait toutes les chances de lui être fatale :
Schumi a déjà gagné son combat contre l'infection pulmonaire.
Trois jours plus tard, le 17 février, le procureur d’Albertville classe sans suite le dossier sur l’accident de Schumacher. La station de Méribel n’est pas responsable.
Il faut attendre le mois d’avril pour voir une évolution significative de l’état de Michael Schumacher. Présentant "des moments de conscience et d’éveil", le septuple champion du monde de F1 sort du coma le 16 juin, 189 jours après sa chute. Capable de communiquer selon sa famille, il est immédiatement transféré à l’hôpital de Lausanne en Suisse pour "poursuivre sa rééducation".
Les hypothèses sur son état de santé se multiplient. Certains, comme Olivier Panis, considèrent même que le pilote "ne sera pas handicapé dans un fauteuil roulant".
De juin à septembre : Le chemin du retour
Une semaine à peine après son arrivée à Lausanne, la direction de l’hôpital annonce qu’une partie du dossier médical du champion, camouflé sous le nom de Jérémy Martin, a été volé et mis en vente malgré les précautions prises par le personnel :
Depuis plusieurs jours, des documents et des données volés sont mis en vente. L’offrant prétend qu’il s’agit du dossier médical de Michael Schumacher.
Arrêté par la police suisse et incarcéré à Zurich, l’auteur présumé du vol mettra fin à ses jours le 6 août.
L’état de santé de Michael Schumacher ne cesse de s’améliorer. Le 22 juillet, le quotidien allemand Blick annonce que le septuple champion du monde pourrait rentrer chez lui à Gland, en Suisse, fin août. Le 9 septembre, il retrouve son domicile, sept mois et demi après son accident. "La réhabilitation de Michael se poursuivra à partir de maintenant depuis la maison", peut-on lire dans le communiqué de la famille. Le début d’un autre combat pour le septuple champion du monde de F1 :
La route reste encore longue et difficile.
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