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Et dans quatre mois et demi, déjà, le Mondial à la maison...

Laurent Vergne

Publié 22/08/2016 à 15:06 GMT+2

JO RIO 2016 – Après le titre européen, les Bleus ont abandonné dimanche le titre olympique en s'inclinant en finale des Jeux contre le Danemark (28-26). Mais ils devront vite digérer leur déception : dès le 11 janvier, ils disputeront le Championnat du monde, qui plus est à domicile. Pour ce qui devrait marquer les adieux à la sélection de quelques monstres sacrés...

Nikola Karabatic

Crédit: Panoramic

Le handball international est vraiment un monde infernal. On ne connait pas un autre sport collectif de premier plan qui enquille les compétitions à un tel rythme. En 12 mois, de l'Euro 2016 au Mondial 2017 en passant par les Jeux Olympiques, les trois principales compétitions par nations auront eu lieu. Le rideau se tire tout juste sur Rio que, déjà, les prochains Championnats du monde sont presque là. Dans quatre mois et demi. Et pour l'équipe de France, ils vont revêtir une importance toute particulière puisqu'ils se tiendront à domicile, pour la première fois depuis 16 ans.
Michael Guigou avait dit après l'Euro en Pologne qu'il faudrait "un jour revoir le rythme délirant du calendrier international". Dimanche soir, dans les entrailles de la Future Arena, certains Bleus avaient du coup un peu de mal à se projeter vers le rendez-vous de l'hiver prochain. "Là, il est surtout temps de décompresser, soupire Valentin Porte. Depuis le 23 juin, nous étions tous tournés vers cet objectif olympique, jusqu'à cette finale. Donc là, il faut que ça retombe un peu."
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Michael Guigou lors de la finale des Jeux Olympiques 2016

Crédit: AFP

Ça va faire deux compets' où on aura perdu, alors on sait qu'on sera attendu au tournant
Mais le Toulousain est bien conscient que, du temps, il n'en aura pas beaucoup. "Evidemment, ça va arriver très vite et, oui, c'est une grosse échéance ce Mondial en France, convient-il. Ce n'est pas rien, et on voudra gagner." "C'est forcément spécial de jouer un Championnat du monde chez soi, confirme Claude Onesta. Maintenant, même si ça va venir vite, je ne sais pas, aujourd'hui, quelles seront les problèmes que nous aurons à gérer d'ici là. Tout le monde voudra venir, il y a sûrement des joueurs qui vont pointer le nez, mais il y aura aussi des blessés, comme toujours. Mais le travail qui vient d'être accompli pendant deux mois va nous donner un socle solide pour préparer sereinement cet évènement."
Ce Championnat du monde sera particulier à triple titre pour les Bleus. D'abord, donc, parce qu'il sera à la maison. Mais aussi parce que, pour la première fois depuis huit ans, les Français vont aborder une compétition majeure sans avoir remporté aucune des deux précédentes. Il y a huit mois, ils détenaient encore les trois couronnes, européenne, mondiale et olympique. Ils en ont laissé deux en route. Et ce n'est pas dans leurs habitudes. "Ça va faire deux compets' où on aura perdu, alors on sait qu'on sera attendu au tournant", admet Guigou. S'ils venaient à ne pas s'imposer à domicile début 2017, ils ne détiendraient plus aucun titre pour la première fois depuis plus d'une décennie. Pour le coup, cela signerait vraiment la fin d'une époque dorée, celle des Experts.
Car le troisième élément qui ne manquera pas de donner un ton singulier à ce Championnat du monde, c'est qu'il marquera plus que vraisemblablement la fin de la carrière internationale de plusieurs figures marquantes. Thierry Omeyer et Daniel Narcisse, qui avaient goûté au plus haut niveau pour la première fois lors du Mondial… en France en 2001, s'apprêtent à boucler leur fabuleuse boucle. Pas sûr que Michael Guigou, qui fêtera ses 35 ans la veille de la finale du Mondial 2017, aille beaucoup plus loin. Puis il y a Claude Onesta, l'emblématique sélectionneur, qui passera lui aussi la main, sans doute à Didier Dinart, à qui il a déjà délégué une bonne partie du travail technique.

Gérer le "brouhaha" de la tournée d'adieux

Cela fait beaucoup de fortes personnalités et beaucoup d'adieux en même temps. Et un facteur supplémentaire à prendre en compte. Claude Onesta ne fait pas semblant de l'ignorer. "C'est là que notre expérience et notre sagesse devront être utiles, sourit-il. Effectivement, en plus de la construction et de la préparation de l'équipe, il y aura aussi tout ça à gérer. On devra le faire sans se perdre dans toute cette agitation et ce brouhaha. C'est quelque chose qu'on devra savoir appréhender."
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Claude Onesta, sélectionneur de l'équipe de France, à Rio 2016

Crédit: Panoramic

Pour autant, qu'on ne s'y trompe pas : tournée d'adieux ou pas, défaite en finale olympique ou pas, l'équipe de France sera très ambitieuse devant son public. "Les objectifs seront inévitablement très élevés", assure Onesta. Michael Guigou, lui, s'attend néanmoins à une opposition féroce : "On voit que les autres équipes sont en train de progresser, de rattraper cette marge qu'on avait mis entre nous et les autres. Puis, en janvier, il y aura l'Espagne, la Norvège, la Hongrie en plus par rapport aux Jeux. Même si ce sera à la maison, on sait que ce sera très difficile."
Mais que de tels monuments achèvent leur carrière internationale par un dernier sacre à la maison, ce que seuls Omeyer et Narcisse ont connu dans ce groupe, serait savoureux, y compris pour Claude Onesta, qui s'offrirait alors une sortie identique à celle de son prédécesseur, Daniel Costantini.
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