Les notes des Bleus : une seule récompense mais de belles promesses

Vingt ans et déjà médaillé d'argent aux Jeux Olympiques. Jean Quiquampoix a encore une fois saisi l'occasion pour confirmer son potentiel énorme et son talent. Le champion du monde juniors avait déjà annoncé la couleur chez les "grands", en remportant notamment une étape de Coupe du monde. Ce samedi, il a encore bluffé son monde en s'offrant l'argent sur l'épreuve de pistolet vitesse 25 mètres. Tout au long de la compétition, il a montré un sang-froid impressionnant. En finale et après un départ manqué, il a ainsi signé une superbe remontée avant de rester serein pour s'offrir Li Yuehong en barrages pour la médaille d'argent. Bluffant pour un garçon de 20 ans, qui ne voit que l'Allemand Christian Reitz, le recordman du monde de la discipline, le devancer. L’avenir s’annonce radieux pour le licencié du club d'Antibes.

A relire : Jean Quiquampoix en argent au pistolet vitesse 25m

Tony Yoka se sait attendu. Quand on est champion du monde en titre, il ne peut en être autrement aux Jeux. Et pour son entrée en lice dans la catégorie des +91 kg, le Parisien a tout de suite donné le ton contre Laurent Jr. Clayton, représentant des Îles Vierges. Sérieux, il a maîtrisé son combat de bout en bout pour s'imposer sur décision unanime des trois juges. Il va maintenant devoir confirmer en quart de finale mardi. Un combat où un succès lui assurerait une première médaille aux Jeux.

Le champion olympique en titre à la perche a parfaitement géré le concours de qualification. Après de longues minutes d'attente, pour avoir décidé de ne sauter qu'à partir de 5,70m, Lavillenie n'a eu besoin que de deux sauts pour se hisser en finale. Après un premier échec à la barre de qualification, le Clermontois l'a ensuite franchie à son deuxième essai. De son côté, Pierre-Ambroise Bosse a survolé sa demi-finale du 800m. Vainqueur de sa série, le Français a signé le meilleur temps des qualifiés. On a hâte de le voir en découdre avec David Rudisha.

On en parle peu. Mais Billy Besson, associé à Marie Riou, impressionne sur les plans d’eau cariocas. Victime d'une hernie discale depuis une chute à l'entraînement juste avant les Jeux, le barreur français en Nacra 17 se bat contre la douleur à Rio pour atteindre son rêve de médaille. Et il peut encore y croire. Loin des attentes lors des premières courses mercredi, le duo tricolore, grandissime favori avant le début des Jeux, a signé une journée impressionnante ce samedi avec deux victoires et une deuxième place sur les trois régates. Les Bleus peuvent à nous songer à une médaille après être revenus à la 7e place, à 16 pts des leaders et 13 de la médaille de bronze. Ils ont encore trois régates pour remonter avant la course à la médaille prévue mardi.

Ils n'ont pas démérité, mais leurs Jeux se sont arrêtés dès les qualifications. Il s'en est fallu de très peu pour que l'histoire prenne une tournure différente. Tous deux à égalité à la 6e place en compagnie de trois autres tireurs, Terras et Delaunay ont perdu lors du barrage qui devait les propulser en demi-finale. Rageant. Mais pas déshonorant. Malgré la frustration, Delaunay (7e) pouvait malgré tout se satisfaire d'un top 10 pour ses premiers Jeux. Ce qui peut difficilement être le cas de Terras (8e), médaillé de bronze à Pékin et vice-champion du monde en 2014 et 2015.

C'est un coup d'arrêt. Après ses trois succès pour débuter, la France a perdu son premier match à Rio. C'est la Croatie qui a fait chuter les coéquipiers de Nikola Karabatic d’un rien (28-29). Les Bleus, sans Luc Abalo qui a été ménagé, ont vu Michaël Guigou, irréprochable jusque-là (10 buts, dont 6/6 sur pen.), manquer un penalty dans les dernières secondes. Avec ce revers, ils pourraient avoir laissé échapper la première place de la poule. Mais ce n'est pas dramatique non plus. En 2012, ils avaient perdu un match avant d’aller au bout. Il faudra juste apprendre de ce revers pour revenir plus fort.

Le co-recordman d'Europe du 100 mètres est passé tout près de la correctionnelle en séries du 100m. Seulement troisième de sa série en 10''19, le sprinter francilien est apparu très emprunté. Et il n'a été sauvé des eaux que par une qualification au temps, pour un petit centième. L'essentiel a été préservé, la place en demies, mais cette entrée en lice très délicate remet forcément en cause sa capacité à monter sur le podium dans la nuit de dimanche à lundi. Il y a de quoi être inquiet.

C'est une petite claque. Les sabreuses françaises avaient une vraie chance de ramener une nouvelle médaille à l'escrime française. Elles pouvaient même rêver de l'or qui a échappé jusque-là à la délégation tricolore en escrime. Au final, Cécilia Berder, Manon Brunet, et Charlotte Lembach, N.3 mondiales, ont déçu. Déjà frustrées en individuelle et après avoir manqué leur début de rencontre, elles ont été sorties d’entrée, dès les quarts de finale contre l'Italie 45 touches à 36.

Complètement passées à côté de leur dernier match de poule face au Japon (79-71), les Françaises se sont fait une frayeur grandeur nature lors de ce rendez-vous à priori anodin. Battues par huit points d'écart, les filles de Valérie Garnier sont passées à dix points de la correctionnelle et d'affronter les Etats-Unis en quarts de finale. Très fébriles défensivement, maladroites en attaque, leur copie n'a pas été bonne.

Le Guadeloupéen n'a pas ramené de médaille en vitesse individuelle alors qu'il était venu pour l'or. Éliminé en quarts de finale par le Russe Denis Dmitriev, "le Tigre" a connu une nouvelle immense déception, quatre après celle de Londres (argent). Malgré son assurance de façade, on la sentait un peu venir vu ses dernières sorties. En mars, il avait déjà été éliminé en quarts lors des Mondiaux. C'était sans doute sa dernière chance de devenir champion olympique, le seul titre manquant à son immense palmarès (neuf fois champions du monde, dont quatre en vitesse individuelle).