Mondiaux 2015 - Kazan : Camille Lacourt - Jérémy Stravius, que le meilleur gagne

Ils bataillent au plus haut niveau depuis cinq ans. Et à deux, ils ont glané 11 médailles individuelles en grands championnats (mondiaux et euros), dont cinq en or. Jérémy Stravius et Camille Lacourt avaient fait sensation en 2011 en coiffant la couronne mondiale sur 100 m dos. Une première historique pour la France qui n'avait jamais eu un champion du monde masculin et en gagnait deux d'un coup !

Et ces deux-là n'en ont pas fini. Ils n'ont qu'un objectif en tête: les Jeux de Rio en 2016. "Les Championnats du monde, c'est le gros passage pour l'année prochaine. C'est le meilleur entraînement, mais ce n'est pas là où je dois être au top", explique Stravius, 27 ans. L'Amiénois s'est métamorphosé cette saison dans l'approche de son sport, après avoir voulu tout arrêter en 2014. "Je nageais bien mais je ne me sentais pas bien. Maintenant c'est oublié, on est sur un autre chemin mais toujours dans la même aventure", raconte Stravius, qui a énormément gagné en maturité.

Il s'est donné un nouveau souffle en changeant certaines choses à l'entraînement, en dialoguant plus avec son entraîneur Michel Chrétien, et surtout en s'ouvrant de nouvelles perspectives inédites, comme le 100 m libre. "Il voulait tout arrêter parce qu'il avait l'impression d'aller dans le mur, il ne voyait pas ce qui pouvait le faire progresser", explique Chrétien, satisfait de l'évolution de son champion, y compris dans sa rivalité avec Lacourt, dont il a presque toujours été le dauphin :

Lacourt a souvent joué de cet avantage psychologique. Mais le talentueux dossiste des Bleus sera plus en difficulté en Russie. Le trentenaire a en effet vécu lui aussi une année 2014 perturbée, avec 6 mois d'arrêt pour une tumeur bénigne à la hanche. La reprise en janvier a été rude et selon les dires de son entraîneur Romain Barnier, il n'a jamais travaillé aussi dur: "Camille doit passer par cette étape de reconstruction nécessaire dans la perspective des JO. Il est dans un profil exigeant, tourné vers Rio quasi uniquement. C'est son choix".

Les chronos ne sont pas particulièrement bons pour le Marseillais de 30 ans, qui n'a pas caché son agacement de ne pouvoir nager plus vite. "Il aurait pu avoir une optimisation pour être champion du monde à Kazan. On aurait pu dire: d'abord être champion du monde et on verra après. Il a choisi Rio. Pour l'instant il assume", a tenu a rappeler Barnier. Mais Lacourt espère quand même "être bon" à Kazan. Verdict mardi pour la finale du 100m dos, après les séries et demi-finales du lundi. Puis samedi et dimanche, pour le 50m dos.