Top 10 France Eurosport: Florent Manaudou à la 9e place

Il est difficile de se faire un nom. Mais il est plus épineux encore de devoir se faire un prénom. Dans l'esprit du grand public, Manaudou, c'est d'abord Laure. Pour Florent, "petit" frère de la plus grande star du sport français de ces dix dernières années, la croissance s'est faite dans l'ombre de sa sœur. Quand Laure est devenue championne olympique à Athènes, à moins de 18 ans, Florent n'en avait que 13. Leur rêve commun était alors de vivre un jour les Jeux ensemble. Pour Pékin, en 2008, c'était trop tôt. Pour Londres, ça aurait pu être trop tard. Mais Laure est revenue, sortant de sa précoce retraite. Pour elle? Sans doute, oui. Mais pour lui, aussi. D'abord, même.

Quand Florent a décroché l'or sur 50m nage libre, pas étonnant donc que Laure ait vécu ce moment de gloire avec une intensité pas loin d'être bouleversante. L'image de Laure en larmes dans les tribunes, comme celle du frangin et de la frangine enlacés au bord du bassin après le triomphe, ont marqué les esprits. Le titre olympique de Florent Manaudou a constitué une des divines surprises pour le clan tricolore durant la quinzaine londonienne. Elle ne tombe pourtant pas de nulle part. L'an dernier, à 21 ans, il évoluait déjà au plus haut niveau. Sa cinquième place aux Mondiaux, sur 50m, avait même été accueillie comme une déception. Un signe. Un an plus tard, Manaudou a sorti la course de sa vie. Un départ canon, et une longueur de bassin proche de la perfection. Son chrono (21"34) est même le meilleur sur la distance depuis la suppression des combinaisons.

Bref, cette course, c'est un monument. Entrer dans la galaxie des grands champions français, c'est une performance à double titre pour Florent Manaudou. Parce qu'il a dû s'émanciper dans une famille où sa sœur s'était installée au sommet avant lui mais aussi parce qu'il lui a fallu émerger au sein d'une équipe de France bien fournie en athlètes bardées de titres et de médailles, aux côtés des Lacourt, Agnel, Bousquet, Gilot, Stravius et autres Levaux. "L'année dernière, je n'étais rien", a-t-il rappelé. Aujourd'hui, il est champion olympique. Pour son malheur, il évolue dans un sport où un gars et une fille (Agnel et Muffat) ont frappé encore plus fort que lui aux Jeux. D'où, peut-être, cette neuvième place, "seulement" dira-t-on. Mais l'image de ces Jeux, c'est à lui qu'on la doit. A eux, plutôt. Florent et Laure. La natation française compte six champions olympiques en individuel. Deux d'entre eux se nomment Manaudou.

24 mars: Lors des Championnats de France, Florent Manaudou prend la deuxième place du 50m nage libre et se qualifie ainsi pour les Jeux Olympiques. Il termine derrière Amauray Leveaux mais devant Fred Bousquet, son "beau-frère".

3 août: Finale du 50m nage libre à Londres. En 21"34, Manaudou devance l'Américain Cullen Jones et le Brésilien Cesar Cielo. Il offre à la France une quatrième médaille d'or en natation dans ces J.O. 2012 et rejoint dans le gotha olympique français sa sœur, Laure, sacrée huit ans plus tôt sur 400m.

27 octobre: Pour sa première course de la nouvelle saison, et sa première sortie depuis les Jeux, le natif de Villeurbanne s'impose à Compiègne en petit bassin, sur 100m nage libre, en 47"27.

22 novembre: Trois mois et demi après Londres, il triomphe à nouveau sur 50m, lors des Championnats d'Europe en petit bassin, à Chartres. Il ajoute quatre autres médailles d'or dans divers relais.

16 décembre: Florent Manaudou boucle son année sur deux nouvelles médailles, aux Mondiaux en petit bassin. Une en argent, sur 50m, une autre, sur 50m brasse.

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