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Demi-finales de la Coupe du monde de rugby 2023 : Suspense sauvé des eaux, dysfonctionnement intact

Simon Farvacque

Mis à jour 23/10/2023 à 12:11 GMT+2

On craignait deux demi-finales à sens unique et l'une d'elles a échappé à ce spectre. Mais à quel prix ? Samedi, le spongieux brouillon anglo-sud-africain a eu pour unique mérite de dévoiler tardivement son issue. Le dernier carré de la Coupe du monde de rugby 2023 s'est ainsi ouvert tristement, comme prévu eu égard à un tirage au sort qui en a affecté la cohérence. Il faut chercher à y remédier.

World Rugby s'est-il trompé en anticipant le tirage au sort ?

La Nouvelle-Zélande a assuré face à l'Argentine, avant le choc contre l'Irlande. L'Afrique du Sud a quant à elle frôlé la correctionnelle face à l'Angleterre, donnant des pistes aux Bleus. Pardon ? On a loupé un épisode ? Les demi-finales de la Coupe du monde de rugby 2023, ce week-end, avaient un parfum de quarts. Alors que les deux affiches qui nous ont transportés à des hauteurs rugbystiques enivrantes, il y a huit jours, avaient a minima des allures de demies.
Cette incongruité soupçonnée depuis des mois, radotée depuis des semaines, est devenue réalité. Et dire que la situation aurait pu paraître plus gênante encore. Vendredi, les All Blacks ont récité leurs gammes devant des Pumas impuissants, comme prévu. Mais, samedi, les Boks en ont sué, jusqu'à l'ultime seconde, pour écarter des Anglais dont le plan de jeu minimaliste a failli accoucher d'une qualification ubuesque à l'aune de la faiblesse abyssale dont ils ont fait preuve en 2023.
Sous la pluie, Steve Borthwick, Owen Farrell et compagnie ont proposé un spectacle suffisamment pauvre pour tutoyer la victoire à Saint-Denis. Le premier acte a été indigent, le match à peine moins navrant. On a eu droit à du suspense, en guise de moindre mal. Pourvu que cela ne soit pas utilisé comme prétexte, pour éviter une remise en question nécessaire, au sujet du fameux tirage au sort qui nous a privés d'un dernier carré plus conforme à la hiérarchie instaurée depuis un an.
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Merci, Messieurs les Anglais !

Le Covid en prime

Effectué le 14 décembre 2020, ce tirage dépendait du classement en vigueur au 1er janvier 2020, "compte tenu de l'impact du Covid-19 sur les matches internationaux" de l'année. D'où des chapeaux d'un autre temps, avec l'Irlande (alors 5e nation mondiale) et la France (7e) reléguées au second plan, l'Angleterre (3e) et le pays de Galles (4e) se retrouvant tête de série, à l'issue d'un Mondial 2019 où ils avaient bien figuré, s'inclinant face aux Boks, respectivement en finale et en demie.
Notons que ce problème de grand écart calendaire qui nous saute au visage - accentué en l'occurrence par l'effet Covid - n'est en rien nouveau. Le rugby mondial est un habitué des tirages au sort anticipés, prenant ainsi le risque de se soumettre à la mouvance des rapports de force en son pinacle. Les cadors du ballon ovale sont peu ou prou toujours les mêmes, ce qui permet de minimiser cet écueil. Mais cette fois-ci, il s'est (enfin) matérialisé de manière caricaturale. Un déclic ?
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A-t-on assisté à des demi-finales dignes de ce nom ?

Réflexion entamée

L'idée fait son chemin. Bill Beaumont n'a pas botté en touche en juillet dernier, interrogé sur ce pépin latent lors de The Breakdown, une émission de Sky Sport NZ. Le président de World Rugby a évoqué des contraintes logistiques, pour justifier une si longue durée entre l'établissement des contours sportifs de la compétition et le début de celle-ci. Il a même promis de "chercher à ce que le tirage soit le plus tard possible, afin d'obtenir plus de cohérence concernant l'équilibre des poules."
On ne demande pas mieux, et on ose croire que cela soit envisageable. Comparer rugby et football est souvent un terrain plus glissant qu'intéressant, mais l'on peut constater que la Coupe du monde du ballon rond (20 novembre-18 décembre 2022) s'est récemment tenue quelques mois après son tirage au sort (1er avril de la même année). Tendre vers un timing similaire semble de bon ton. Le sauvetage d'une pointe de dramaturgie, samedi au Stade de France, ne doit rien y changer.
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"Les All Blacks ont fait ce qu'on attendait d'eux, voire moins"

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