Fanara sera à Turin

"Soucieux d'engager la meilleure équipe possible" , Henri Sérandour ne pouvait pas laisser Thomas Fanara sur la touche. Cinquième lors du géant d'Adelboden début janvier, le skieur de Praz-sur-Arly avait obtenu alors le meilleur résultat d'un Français dans la discipline depuis 15 mois. Une performance pour ce géantiste de 24 ans, un espoir que l'équipe de France se devait d'emmener à Turin. Le Président du CNOSF s'est donc fait l'avocat du skieur lors de la réunion du Comité exécutif de l'instance olympique.

Serandour a surtout su se montrer convaincant pour libérer une place: "J'ai consulté Gauthier de Tessières, qui a accepté d'être remplaçant en géant et de disputer le super-G aux JO" . Car outre De Tessières, Joël Chenal, Frédéric Covili et Raphaël Burtin, soit le maximum autorisé par nation aux Jeux, avaient déjà satisfait aux critères de sélection particulièrement souples (ndlr: finir 4 fois dans les 30 premiers en Coupe du monde au cours des deux dernières saisons ou 3 fois dans la saison actuelle). La bonne volonté du Dauphinois a donc permis de débloquer la situation.

Henri Sérandour avait pourtant indiqué la semaine dernière que Fanara devait impérativement satisfaire aux critères de sélection. "C'est difficile de faire un passe-droit pour le ski alpin, et non pas pour le short-track", avait-il alors expliqué. "Je suis là pour que les gars pratiquent leur sport, mais aussi pour faire respecter les règles". L'intervention du Conseil sportif de la FFS, qui avait demandé de réétudier le cas du Haut-Savoyard à la lumière de ses dernières performances, a donc porté ses fruits.

Pour ne pas se retrouver devant un cas aussi embarrassant aux Jeux d'été de Pékin, Henri Sérandour a promis qu'il "intéresserait de près aux critères afin que les règles laissent la porte ouverture à des révélations". Mais le problème sera plus difficile à gérer compte tenu du nombre de fédérations impliquées. "A Turin, j'ai affaire à deux fédérations. Pour les Jeux de Pékin, ce seront 29" , s'inquiète le Président du CNOSF. Il lui reste donc près de deux ans pour trouver une solution. Et que le cas Fanara ne se reproduise plus...