Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Federer-Nadal, 34e du nom : à savourer sans modération

Laurent Vergne

Mis à jour 31/10/2015 à 23:30 GMT+1

ATP 500 BÂLE – Après quasiment deux années d'attente, Roger Federer et Rafael Nadal vont se retrouver face à face dimanche en finale du tournoi de Bâle. Une rivalité à la saveur d'autant plus précieuse qu'elle se raréfie.

Rafael Nadal et Roger Federer

Crédit: Panoramic

On avait fini par croire que ça n'arriverait plus. Par le redouter, en tout cas. Au gré des soucis de l'un ou de l'autre et des multiples rendez-vous manqués, le 34e duel entre Rafael Nadal et Roger Federer est enfin là, devant nous. C'est pour dimanche, à Bâle. A domicile pour "Rodgeur". 21 mois qu'on attendait ça. Depuis leur demi-finale à l'Open d'Australie 2014. 21 mois entre deux Nadal-Federer, c'est évidemment du jamais vu depuis le tout premier affrontement entre ces deux légendes vivantes du tennis. Et il n'y a vraiment aucune raison de bouder son plaisir.
Est-ce toujours un évènement majuscule ? Sportivement, non. C'est à des années-lumière de leurs confrontations de la période 2005-2010, quand ils dominaient outrageusement le monde du tennis. N'oubliez jamais que, de Roland-Garros 2005 à l'US Open 2010, Roger et Rafa ont remporté à eux deux 21 tournois du Grand Chelem sur 23, laissant généreusement une miette à Novak Djokovic (Australie 2008), une autre à Juan Martin Del Potro (US Open 2009). Cette hégémonie à deux têtes est sans équivalent dans toute l'histoire du tennis sur une période comparable. Ils avaient créé deux monstres, pour faire écho à une fameuse citation du Suisse.
L'avènement de Novak Djokovic, coïncidant avec des périodes plus troublées, à tour de rôle, pour Federer et Nadal, a changé la donne. De 2011 à aujourd'hui, il y a eu neuf matches entre le Suisse et l'Espagnol. Seulement deux finales. Alors que 17 de leurs 20 duels précédents avaient eu lieu avec un titre comme enjeu. Leur dernière finale de Grand Chelem commune remonte à Roland-Garros 2011. Depuis, il y a eu 18 finales majeures. Dont 6 Nadal-Djokovic, mais aussi des Djokovic-Federer, des Djokovic-Murray. Et même un... Cilic-Nishikori. Mais pas un seul Federer-Nadal. Signe des temps, il s'agira aussi de leur premier affrontement en 10 ans où leur classement cumulé est à deux chiffres (10, Nadal étant 7e, Federer 3e).
Mais l'histoire commune de Roger Federer et Rafael Nadal dépasse de très loin ces considérations mathématiques et statistiques. Quand bien même elle a été dépassée en nombre par celles entre Djokovic et Federer d'une part et Djokovic et Nadal de l'autre, la rivalité federo-nadalienne possède un inexplicable supplément d'âme. Ce ne sont pas des experts comptables. Leurs jeux, leurs caractères, leur rapport générationnel, et leurs matches, évidemment, ont apporté à ce sport une dimension incomparable. Federer-Nadal, c'est la fusion tennistique idéale. Ce n'est ni quantifiable ni forcément explicable de façon rationnelle. Tout ceci est bien entendu éminemment subjectif mais Federer lui-même a souvent répété qu'à ses yeux, ses duels avec Nadal possédaient un petit quelque chose en plus. Et il dit ça en ayant perdu deux fois plus souvent qu'il n'a gagné...
picture

Roger Federer et Rafael Nadal, Wimbledon 2008

Crédit: SID

Aujourd'hui, ces retrouvailles sont enveloppées du parfum de la rareté. C'est elle qui nous impose de savourer le rendez-vous de dimanche un peu plus fortement que les autres. Pas sûr qu'il y en ait encore à la pelle d'ici à ce que l'un des deux décide de raccrocher les raquettes. Les deux hommes et leur rivalité appartiennent déjà à la grande Histoire du tennis. Mais il n'est pas encore l'heure d'être nostalgique. La finale de Bâle vient ainsi rappeler qu'ils incarnent encore, aussi, le présent. Si, au regard de leurs plus mythiques duels, elle peut faire pale figure, elle aura son petit charme.
Celles des retrouvailles, donc. Elle tombe bien, aussi, à l'heure où Federer continue d'évoluer à un très haut niveau et où Nadal retrouve tout doucement le sien. Imaginez : une victoire du Majorquin en indoor, contre Federer, et chez Federer. Ce serait le meilleur moyen pour lui de tourner définitivement la page la plus douloureuse de sa carrière pour relancer pleinement celle-ci. Pour Federer, ce serait un premier succès en trois ans et demi contre ce bon vieux Rafa.
Alors, sans l'attendre aussi fébrilement qu'une finale à Wimbledon ou à Roland-Garros, on va le guetter avec une petite impatience ce 34e Federer-Nadal. Et le savourer avec un infini plaisir.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité