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Coupe Davis France-Suisse : Le MVP de la finale, c'était Wawrinka, pas Federer

Sébastien Petit

Mis à jour 25/11/2014 à 11:09 GMT+1

La victoire de la Suisse en Coupe Davis est notamment due à l'explosion de Stanislas Wawrinka en 2014. Après avoir garni son palmarès d'un titre du Grand Chelem et d'un Masters 1000, il n'y avait pas meilleure année pour le voir triompher aussi en Coupe Davis. Car sans lui, les Helvètes n'auraient jamais fêté dimanche soir leur premier titre dans cette compétition.

Stanislas Wawrinka et Roger Federer, vainqueurs de la Coupe Davis 2014

Crédit: AFP

Stanislas Wawrinka se souviendra très longtemps de cette saison 2014. Si on lui avait dit au mois de janvier tout ce qui l'attendait cette année, peut-être ne l'aurait-il pas cru. Il aurait peut-être signé tout de suite pour la moitié de ce qu'il a accompli. Il aurait pourtant eu tort : de son premier titre majeur à Melbourne à la victoire finale de la Suisse en Coupe Davis, c'est lui qui a été l'homme fort des deux événements qui ont lancé et clôturé la saison. Sans compter qu'il était à un point de disputer sa première finale du Masters et de défier Novak Djokovic en finale.
Au vu de ce qu'il a démontré à Londres et ce week-end à Lille, le Vaudois aurait pu largement rivaliser avec le numéro un mondial en finale. C'est le sentiment des Français qui l'ont vu à l'oeuvre au stade Pierre-Mauroy où il a porté l'équipe suisse dans cette finale de Coupe Davis, tout autant que Roger Federer. D'accord, c'est le Bâlois qui a remporté le point décisif. Sans le numéro deux mondial, les Suisses n'auraient peut-être pas fait couler le champagne à flots dimanche soir, mais il est évident que, sans le Vaudois, nous pourrions affirmer la même chose.
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Roger Federer et Stan Wawrinka - Finale Coupe Davis 2014

Crédit: Imago

Wawrinka avait les épaules pour porter le costume de leader

Être dans l'ombre de son compatriote, Wawrinka ne l'a pas toujours apprécié. Cela l'a même longtemps inhibé sur le circuit ATP. Mais cette année a tout changé. Le Suisse qui a gagné un titre du Grand Chelem, c'est lui. Lui encore qui a été un temps le mieux classé avec une troisième place mondiale, avant que Federer ne finisse l'année en boulet de canon. Et même quatrième mondial, il pourrait être le fer de lance de n'importe quelle équipe de Coupe Davis dans le monde (sauf en Serbie et en Espagne)...
Sa progression impressionnante depuis 2013, soit le début de sa collaboration avec Magnus Norman, et sa victoire à Melbourne ont gommé cette frustration. Et la Coupe Davis l'a aidé à s'affranchir un peu plus de Federer. Même s'il était le numéro deux suisse sur la feuille, Stanislas Wawrinka avait tout du leader du tennis suisse ce week-end. Dans son attitude, dans son jeu, dans ses déclarations. Même Federer l'a reconnu sans forcer : "Stan a tellement bien joué durant les deux premiers jours, c’était incroyable. Clairement, c’est lui qui a été le "MVP" de cette finale." A la question posée samedi au capitaine Severin Lüthi "que retenez-vous du double suisse remporté face aux Bleus ?", Stan a eu une réponse tout trouvée : "C'est moi qui ai le mieux joué." Une boutade lâchée pour faire rire l'assistance et ses acolytes, mais quoi de mieux que l'humour pour faire passer un vrai message ?
Avant d'arriver dans la métropole lilloise, le Suisse était pourtant bien loin d'être en état de faire des blagues. Il était de son propre aveu "détruit psychologiquement". Sa défaite face à Federer en demi-finale du Masters, couplée à la blessure de son bourreau de compatriote à une semaine de jouer la finale de Coupe Davis, lui avaient mis le moral dans les chaussettes samedi et dimanche. Mais le lundi, il s'est mis en mode Coupe Davis, tirant un trait sur la polémique Mirka autour de son "Cry baby cry" lancée à Londres. Passer l'éponge, c'était effectivement la chose à faire pour le bien de tous afin d'éviter que le groupe n'explose véritablement.
La Coupe Davis, ça fait des années que j'en rêve et que je donne tout pour cette compétition
Wawrinka avait annoncé qu'il serait prêt pour jouer cette finale de Coupe Davis qui lui tenait tant à coeur. Il n'a pas menti. Vendredi, face à un Tsonga que l'on sait maintenant diminué, il a livré une partie exceptionnelle. Samedi, il a été un partenaire de double parfait aux coups explosifs. Et puis dimanche, il s'est mué en supporter de première heure de Federer qu'il a vu remporter le point de la victoire. "Je n'ai pas tout réussi cette année malheureusement, mais c'est une année exceptionnelle, a reconnu sans mal Wawrinka. La Coupe Davis, ça fait des années que j'en rêve et que je donne tout pour cette compétition. Avec Severin, Roger, Marco, Michael et le staff, on a vécu beaucoup de choses ces dernières années. On a joué beaucoup de rencontres. Cela a été une année idéale pour nous."
Leur décompression est aussi intense de leur parcours cette année en Coupe Davis. Si l'on met de côté la victoire de Monfils sur Federer, cette finale a été maîtrisée de bout en bout, comme le premier tour en Serbie, où Djokovic n'était pas présent, et les demi-finales face l'Italie. Les Helvètes n'ont eu des sueurs froides qu'à un seul moment : en quart de finale face au Kazakhstan, où ils ont été menés 1-2 au sortir du match de double perdu face à Golubev et Nedovyesov... C'était la seule fois. A Lille, cela n'a jamais été le cas. Grâce à Federer, mais surtout grâce à Wawrinka.
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Stanislas Wawrinka - Finale de Coupe Davis 2014

Crédit: AFP

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