Yannick Noah sur ses choix : "L'affectif, les histoires, les palmarès, on met ça de côté"

COUPE DAVIS - Pas de Nicolas Mahut, pas de Julien Benneteau. Yannick Noah a pris tout le monde de court en annonçant jeudi que Pierre-Hugues Herbert et Richard Gasquet étaient retenus pour la finale aux côtés de Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille. Le capitaine s'est basé sur ce qu'il a vu pendant plusieurs jours lors du stage. Tout simplement...

Yannick Noah à la présentation des équipes pour la finale France-Belgique

Crédit: Getty Images

Diriger, c'est décider. Yannick Noah a assumé son statut de capitaine au moment de trancher qui, parmi les six joueurs qu'il avait emmenés en stage à Marcq-en-Baroeul, devaient être laissés de côté. Ce sont donc Nicolas Mahut et Julien Benneteau, pourtant pressentis pour disputer le double samedi, qui ne figureront pas sur la feuille de match de cette finale France-Belgique. Pierre-Hugues Herbert et Richard Gasquet leur ont été préférés, aux côtés de Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille, chargés de tenir la baraque en simple.
C'est peu dire que le choix de Yannick Noah a surpris. La seule chance, a priori, de Pierre-Hugues Herbert, était d'être aligné avec son partenaire habituel de double, Nicolas Mahut. Finalement, c'est tout le contraire qui s'est produit. L'Alsacien rafle donc la mise. Une décision à la fois "très dure mais au fond très simple", a jugé le capitaine. "Tout le côté affectif, toutes les histoires, les palmarès, on met ça de côté", a-t-il confié. Seul le terrain et son ressenti ont compté.
Yannick Noah est là pour décider. Alors il décide. Quitte à surprendre, voire dérouter. "J'ai attendu le tout dernier moment, avoue-t-il. Puis un moment donné, il faut trancher. J'ai jusqu'au dernier moment pour choisir, j'en profite, je prends toutes les informations que je peux avoir. Et elles sont précieuses. Surtout dans les derniers jours. Et ce que j'ai vu ces derniers jours, c'est un Pierre-Hugues excellent, un Richard excellent, en phase ascendante. Ils méritent leur place, tous les deux."
C'est vraiment dans le dernier rush final que Pierre-Hugues Herbert, arrivé du Masters de Londres avec un dos coincé, a su convaincre son capitaine. "S'il avait fallu donner l'équipe jeudi dernier, Pierre-Hugues avait un lumbago et il était au lit, rappelle Noah. C'était difficile de penser qu'il allait jouer. Mais c'était surtout difficile pour lui. Mais une fois remis, il a fait un super stage." Humainement, la situation n'a pas dû être simple à gérer pour lui vis-à-vis de son pote, son grand frère, son alter ego qu'est Nicolas Mahut. C'est mercredi soir que l'Angevin a appris qu'il ne jouerait pas, lorsque Noah a annoncé sa décision à son groupe. "Nico a été très digne quand il a su la nouvelle", a pudiquement expliqué P2H.
Le cas de Richard Gasquet est un peu différent. Au contraire de Pierre-Hugues Herbert, il n'est pas qu'un joueur de double. Concernant Gasquet, gouverner, c'était décider, mais aussi prévoir. Si Tsonga ou Pouille ont le moindre problème physique, ou si l'un des deux est si catastrophique que Noah doive modifier ses plans, il offre une vraie soupape de sécurité. Plus que Mahut ou Benneteau. De l'aveu de tous, le Biterrois était en pleine bourre à l'entraînement et lui s'estime être aussi fort qu'il y a deux ans quand il avait fini la saison dans le Top 10.

Tsonga : "Je suis prêt à jouer aussi le double si le capitaine me le demande"

Quoi qu'il arrive, Richard Gasquet jouera en double samedi. La présence du Biterrois n'a pas aidé le cas de Nicolas Mahut, les deux hommes ayant pour diverses raisons du mal à s'associer en double. Mais il n'a jamais évolué avec Pierre-Hugues Herbert. Ce sera donc une première, dans un contexte compliqué. Un inconvénient toutefois balayé par Noah : "Ce n'est pas un problème le manque d'affinités en double. Ça m'est arrivé de gagner avec un partenaire avec qui je jouais pour la première fois. L'important, c'est de faire un bon match."
Reste qu'avec ce groupe de quatre, le capitaine a encore des options. Y compris pour le double, que Jo-Wilfried Tsonga pourrait très bien intégrer en dernière minute, selon les circonstances. Tsonga-Gasquet, pour le coup, c'est une paire avec des affinités et des références. "Je suis prêt à jouer aussi le double si le capitaine me le demande", a soufflé Tsonga, interrogé à ce sujet. Même si le patron des Bleus avait évoqué en début de stage sa volonté que ses joueurs de simples restent des joueurs de simple afin de les tenir frais pour le dimanche. Mais qui sait, Yannick Noah n'a peut-être pas fini de surprendre ce week-end à Lille...
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Tsonga, Noah et Gasquet - Coupe Davis 2016

Crédit: Panoramic

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