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Benoît Paire : "A 6-2, 4-0, je me dis qu’il ne faut pas casser de raquette, je vais me faire huer"

Sébastien Petit

Mis à jour 03/11/2015 à 10:55 GMT+1

MASTERS 1000 PARIS-BERCY - Face à Gaël Monfils, Benoît Paire est passé par toutes les émotions lundi soir. A tel point qu’il n’a pas pu retenir ses larmes après une victoire au goût forcément particulier. Après plusieurs mois de galères sur et en dehors du circuit, mais aussi à Bercy où il avait été copieusement sifflé il y a deux ans lors de sa dernière apparition.

Benoit Paire vainqueur de Gaël Monfils au 1er tour du Masters 1000 de Paris 2015

Crédit: Panoramic

Benoît, cette soirée a été pleine d'émotions, avec des pleurs à la fin...
B.P. : Ce sont des pleurs qui font du bien. Cela a été compliqué, même pendant le match. Déjà jouer Gaël que j’aime énormément et que je respecte beaucoup. J'étais déçu de passer à côté du match. J'aurais quand même été satisfait de ma saison. C'est dommage de finir comme cela. J'ai essayé de m'accrocher, de faire ce que je pouvais. Finalement, j'ai fait tourner le match, j'ai renversé le truc et cela m'a fait du bien pour la suite. Ce n'était que du bonheur aujourd'hui.
Ces pleurs, cela résume votre évolution sur ces derniers mois ou est-ce par rapport à ce qui s'était passé à Bercy en 2013 ?
B.P. : C'est tout. Le fait d'avoir passé une saison pourrie l'année dernière avec ces blessures, ce genou, je ne savais pas où j'en étais. Le fait d'être ici à Bercy, il y a deux ans je m'étais fait siffler. L'année dernière, j'étais consultant et je me demandais quand je pourrais rejouer au tennis. Aujourd'hui, j'ai vu le public qui m'a soutenu à mon arrivée sur le court, quand c'était difficile. Il y a eu quelques sifflets à 6-2, 4-0, mais ce n'est pas ce qu'il faut retenir. Ils m'ont soutenu quand même. Cela a été trop dur à la fin. J'ai un peu craqué de voir cette ambiance, le public qui scande mon nom. C'est une reconnaissance de tout ce que j'ai fait depuis un an.
Il se passe pas quoi dans votre tête à 4-0 dans le deuxième set ?
B.P. : A ce moment-là, je me dis qu'il ne faut pas casser de raquette je vais me faire huer. C'est ce qui se passait dans ma tête à ce moment. Cela n'allait pas, mon jeu n'était pas bon, je faisais beaucoup de fautes. Je me suis dit : 'si en plus tu t'énerves, tu montreras aux gens que tu n'as pas progressé et que tu es toujours le même.' J'ai essayé de rester calme même si ce n'était facile, de remonter peu à peu. A 4-1, il fait un jeu moyen ou il stresse un peu. Il y a la place pour revenir. Je fais après quelques beaux jeux. Quand on est à égalité, j'ai été peut-être meilleur, plus agressif. J'ai un peu moins stressé peut-être.
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Sur cette image, toute la complicité entre Gaël Monfils et Benoit Paire

Crédit: Panoramic

Est-ce que le fait que Yannick Noah soit présent dans l'Arena ce lundi a joué sur votre motivation ?
B.P. : Pas du tout. Je fais mon tennis, je joue ma saison comme je peux, il n'y a pas de rencontre de Coupe Davis demain. Je ne pense pas du tout à la sélection mais à la saison compliquée que j'ai eue l'année dernière. Je suis passé par des Futurs en début d'année, j'ai gagné un Futur, un challenger, un ATP 250, j'ai fait la finale d'un 500. Je joue pour moi, pas pour l'Equipe de France de Coupe Davis. Je pense à gagner des matches, remonter au classement, essayer d'être au top 20. Ce sont des objectifs importants pour moi.
Vous apercevez-vous que le regard du public a changé à votre égard ? C'est en tout cas ce qu'il se ressent dans les travées de Bercy...
B.P. : Cela me fait plaisir de l'entendre. Je l'ai senti à mon entrée sur le terrain que j'étais ovationné. J'ai surtout senti un gros soutien même quand cela n'allait pas. À 6-2, on sentait que les gens avaient envie de voir le vrai Benoît qu'ils ont vu cette année sur le terrain, le mec qui arrive à gagner des matches, à s'accrocher. Je pense que j'ai fait les choses nécessaires pour que le public m'aime un peu plus. Il y a 2 ans, je m'étais fait siffler, je méritais, j'étais sur le court à moitié blessé. Je n'aurais peut-être pas dû rentrer sur le terrain. Cette année, ils ont vu que j'ai fait beaucoup d'efforts, par où je suis passé, ils ont suivi le vrai Benoît Paire. Ils ont vu que c'était plus sérieux et régulier. Cela me touche que les gens me voient d'une façon différente.
Vous avez souvent fait un petit complexe contre les meilleurs français, notamment face aux quatre meilleurs. Là, il y a un truc qui s'est débloqué ?
B.P. : Je ne sais pas si cela s'est débloqué parce que c'était finalement tendu, même au troisième set. Jusqu'à 6-2 4-0, le blocage, il y était ! J'ai vraiment envie de bien faire ici. C'était dur pour moi de jouer un Français au premier tour mais je m'en suis plutôt pas mal sorti. Il va falloir s'habituer au duel franco-français puisqu'il y en a un autre mardi (Gilles Simon).
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Benoit Paire vainqueur de Gaël Monfils au 1er tour du Masters 1000 de Paris 2015

Crédit: Panoramic

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