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Tsonga : "Vous me sifflez ? Très bien, pas de problème, je vais continuer à me donner à fond"

Laurent Vergne

Mis à jour 04/11/2016 à 01:31 GMT+1

MASTERS 1000 PARIS-BERCY - Miraculé contre Kei Nishikori jeudi en huitièmes de finale (0-6, 6-3, 7-6), Jo-Wilfried Tsonga est passé par tous les états, notamment dans sa relation avec le public. Sifflé à la fin de son premier set catastrophique, le Manceau a su s'appuyer sur ce moment difficile pour se relever. Avant d'être porté par la foule.

Jo-Wilfried Tsonga face au public de Bercy.

Crédit: Panoramic

A quel point un public peut-il influer sur le destin d'une rencontre de tennis ? Mercredi, Gilles Simon avait battu Roberto Bautista-Agut en écartant plusieurs balles de match. "Si c'est en Espagne, je prends 1 et 2", avait plaisanté le Niçois, jamais à court d'une bonne formule. Jeudi, s'il avait été au Japon, Jo-Wilfried Tsonga aurait-il pris 0 et 1 contre Kei Nishikori ? Peut-être pas. Mais le Manceau l'a admis, l'attitude du public de Bercy a pesé dans ce match au scénario "rocambolesque", comme l'a lui-même qualifié l'intéressé.
Après avoir pris une bulle au premier set et sauvé deux balles de match au troisième, Tsonga a à peu près tout connu dans ce huitième de finale finalement victorieux lors d'un jeu décisif qui aura bien porté son nom. Avec le public, ce fut un peu la même chose. Car avant d'y mettre le feu et de s'appuyer sur lui, il a dû essuyer une bordée de sifflets après ce 6-0 initial. Le public de la session de nuit, qui a payé pour deux matches, craignait peut-être alors de ne pas en avoir pour son argent. La suite l'aura largement rassuré sur ce point.

Tsonga :"C'est leur libre-arbitre de penser ce qu'ils veulent..."

Le public parisien peut être chaud, chauvin, et même versatile. Voire injuste ? Du point de vue du joueur qui subit ses foudres, sans doute. "Même si je suis mauvais dans ce début de match, j'essaie de donner le maximum de ce que j'ai sur le moment, plaide Tsonga. Ce n'est pas comme si je n'essayais pas de jouer ou que je servais des balles à 110 km/h, ou que je ne courais pas sur les balles. Je donne le maximum. Quand je rentre sur le premier set et que ça ne se goupille pas bien, que je suis tendu ou que je fais des fautes, c'est parce que j'ai envie de bien faire et, parfois, on peut être rattrapé par ça. Après, c'est leur libre-arbitre de penser ce qu'ils veulent..."
Le public n'ignore évidemment pas que le joueur fait ce qu'il peut et ne prend pas un 6-0 par plaisir, mais le sifflet est un signe de colère, et la colère est rarement rationnelle. Mais au fond, l'ancien numéro 6 mondial a trop de bouteille aujourd'hui pour se laisser perturber par ce type de situation. Au contraire. Il y a même puisé une certaine force, parlant de "bon coup de pied aux fesses".
Et c'est vrai qu'à l'entame de la seconde manche, on l'a senti réveillé, transfiguré, même. Parfois, être piqué au vif ne fait pas de mal. "Mo,i ma réaction dans ces cas, c'est de me dire : 'Vous me sifflez ? Très bien, pas de problème, je vais continuer à me donner à fond et à faire le maximum." Et ça a payé. "Aujourd'hui, ajoute-t-il, j'ai gagné. Donc c'était presque une bonne chose pour moi, ça m'a permis de réagir et d'être plus agressif après." Et après, la relation Tsonga-public s'est placée en mode "connexion" et même franchement "fusion" dans le "money time". Quitte à parfois tutoyer la limite.
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Jo-Wilfried Tsonga

Crédit: Panoramic

Nishikori : "Le public est toujours comme ça en France"

S'il peut parfois être compliqué pour un joueur français d'évoluer devant son propre public quand les choses ne tournent pas rond, rien n'est simple pour l'adversaire non plus. Kei Nishikori en a témoigné jeudi à sa sortie du court. "Ce n'est jamais facile de jouer en France, surtout quand on a un adversaire français. Malheureusement, il a fallu arrêter le public plusieurs fois, mais le public est toujours comme ça en France", a regretté le Japonais, tout en précisant aussitôt : "Ce n'était pas si grave." Pour tout dire, on a connu par le passé, notamment au carrefour des années 80 et 90, un public de Bercy bien plus chaud et transgressif que celui de nos jours.
Même si Jo-Wilfried Tsonga admet sans mal que la chose n'est pas simple à gérer. "Quand vous jouez contre le public, c'est toujours difficile, juge-t-il. Il faut attendre qu'ils aient fini de se manifester et ce n'est pas facile. Je sais ce que c'est. Et aujourd'hui ça a été important pour moi. Ça m'a donné l'occasion, je crois, de perturber un peu mon adversaire. Ce n'est pas très juste, mais ça m'a aidé". Alors, décisif le public, peut-être pas. Mais influent, oui, sans aucun doute.
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La joie de Jo-Wilfried Tsonga après sa victoire contre Kei Nishikori à Bercy.

Crédit: Panoramic

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