J'espère que Nadal gagnera

R.F. : Ce n'était pas super de ma part de faire un match avec des hauts et des bas. Novak a réussi à me pousser à faire des erreurs. C'est du bon boulot de sa part. Il s’est accroché et pour finir ça a payé. Pour moi c’était tout près de payer aussi. Dommage qu'on n'ait pas joué de tie break (dans le dernier set).

R.F. : Cette année, non. J'ai déjà perdu plusieurs matches après avoir eu des balles de match (deux autres déjà sur dur, au 3e tour à Indian Wells contre Marcos Baghdatis, en 8e de finale à Miami contre Tomas Berdych). Je ne regrette pas ces balles de match car il a réussi des jolis coups à ce moment-là. Ce n'était pas une finale, je ne suis donc pas aussi déçu que si ça l'avait été.

Avez-vous trouvé que Djokovic avait quelque chose de spécial en plus par rapport à toutes les autres fois où vous l'avez battu ici ?

J'étais favori, donc il n'avait pas plus de pression que ça. C'était quand même une demie de Grand Chelem et il a été à la hauteur de l'événement. Franchement, je pense qu'il avait bien joué aussi, les fois précédents. Je savais que ce serait très dur. Les gens qui le sous-estiment n'y connaissent malheureusement rien au tennis. Il a bien joué. J'aurais peut-être pu faire en sorte qu'il travaille plus pour remporter chacun de ses sets. J'ai eu une balle de match, je en suis pas passé loin. J'étais aussi très proche de remporter la finale la saison dernière. Ce sont deux défaites difficiles. mais j'ai bien joué. C'est la seule nouvelle positive, si je dois en trouver une.

R.F. : Je regrette de ne pas être en finale, et ne pas pouvoir gagner l'US Open, plus que de ne pas jouer contre Rafa. Cela dit, ça aurait été super de le rencontrer à nouveau. C'est décevant car c'était à un point de se produire. On ne saura jamais ce que ça aurait pu donner. Mais je suis arrivé six fois en finale d'affilée à Flushing Meadows et malheureusement il (Nadal) n'était pas là. Maintenant j'ai bien fatigué son adversaire. J’espère maintenant qu'il (Nadal) va gagner dimanche.

Avez-vous ressenti autour de vous que tout le monde attendait ça ?

R. F. : Autour de moi... Vous voulez dire : dans mon entourage ?

Non, à New-York, l'atmosphère, tout ce buzz...

R. F. : Pas vraiment. Mon staff et moi, on prend le tableau match par match. J'avais Söderling et Djokovic sur ma route et assez de choses à penser avec des matches pareils. Le vent s'en est mêlé et a homogénéisé le niveau toute la semaine. C'était impraticable par moments. Après, je ne lis pas trop la presse une fois que le tournoi a commencé. Je peux juste imaginer toute cette excitation. Je savais que si je gagnais, je jouerais Rafael. Mais ça nous arrive assez souvent sur le circuit, ce n'est pas un paramètre.

R. F. : Fantastique ! C'est bon pour le tennis. Et c'est super pour lui d'avoir cette opportunité si jeune. Je pense pouvoir dire qu'il est plus jeune que je ne l'étais lors de ma première finale à Paris non? (NDLR : Federer a raison, mais pour quelques mois seulement : 24 ans pour les deux hommes).Ce n'est pas un enjeu, cela dit. Ce qui compte, c'est qu'il a de bonnes chances de le réussir. C'est super pour le tennis, même si je ne regarderai pas.

R. F. : Ecoutez, ça fait des mois et des mois que le tennis est mon quotidien. La dernière chose que j'ai envie de faire est de regarder à nouveau du tennis, surtout un match où je en suis pas impliqué. Je vais prendre mon temps avec les enfants, peut-être faire du shopping, on va bien trouver quelque chose d'ouvert...

R.F. : Si vous voulez regardez ça de façon pessimiste, vous pouvez. Moi je vois une bonne année en Grand Chelem avec une victoire (Australie), une demi-finale (US Open) et deux quarts de finale (Roland-Garros, Wimbledon). C'est quand même très bien. Et physiquement ça va très bien. La saison n'est pas finie. Je perds gros, mais ça va renforcer ma motivation, me pousser à m'entraîner encore plus dur et chercher à disputer à nouveau une finale de Grand Chelem, puisque cela fait trois tournois que cela ne m'arrive plus. Je pense que je méritais aussi de me qualifier. Novak a saisi sa chance. Je lui souhaite le meilleur.