US Open 2014 : Dans sa tête, Gasquet n'est déjà plus à New York

C’était il y a un an. Un Richard Gasquet tout feu, tout flamme, se hissait en demi-finales de l’US Open à la faveur de victoires sur l’émergent Milos Raonic et sur sa bête noire David Ferrer. Par la même occasion, il redevenait numéro 1 français et lançait idéalement une course au Masters qui devait l’envoyer à Londres en fin de saison, sept ans après sa première et jusque-là unique participation au rendez-vous des huit meilleurs de l’année.

Un an, donc. Un an et, depuis, beaucoup de bouleversements pour Richard Gasquet, à commencer par le départ de son entraîneur principal, Riccardo Piatti, parti s'occuper de… Milos Raonic. L’Italien a été remplacé par le double vainqueur de Roland-Garros Sergi Bruguera, mais l'association entre les deux hommes – trois en comptant Sébastien Grosjean, toujours fidèle au poste – ne cesse d’être perturbée par des pépins physiques (épaule, abdominaux et surtout dos), au point que, de Montpellier à New York, les tournois où les deux hommes ont été réunis se comptent sur les doigts d’une main.

Avec des finales à Montpellier et Eastbourne (deux ATP 250) pour meilleurs résultats en 2014, Richard Gasquet ne se voile pas la face à l’heure de défendre ses 720 points acquis l’an dernier à Flushing Meadows - un total représentant aujourd'hui près d’un tiers de son bagage de points ATP : "Je ne pense pas à ça, expliquait-il à l’issue de sa victoire au premier tour sur Denis Istomin (7-5, 7-6, 6-4). Si je dois prendre un bouillon au niveau du classement, je le prendrai. L’essentiel est que je puisse me rassurer en arrivant à enchaîner les matchs sans ressentir de douleurs. C’est le plus important."

D'ores et déjà distancé dans la hiérarchie mondiale en ce qui concerne la saison 2014 (il pointe actuellement 25e à la Race depuis janvier), Gasquet a bien conscience que les échéances de classement ne pèsent plus lourd dans la balance face à l’objectif majeur défini par toute une génération de joueurs français, proches maintenant du cap de la trentaine : la Coupe Davis, avec une demi-finale à disputer dans deux semaines face à la République Tchèque, à Roland-Garros. "Aujourd’hui, je pense plus à cette demi-finale de Coupe Davis, confirme-t-il. C’est plus important pour moi que cet US Open. Jouer une demi-finale à la maison, à Roland-Garros, c’est impossible d’être plus motivé que ça. Mais avant, j’ai besoin de gagner des matchs pour me sentir bien à Paris."

L’Italien Paolo Lorenzi, auquel il n’a concédé que douze jeux en trois affrontements précédents, fait figure de victime toute désignée au deuxième tour vendredi. En cas de succès, le Biterrois pourrait ensuite retrouver un certain Gaël Monfils au troisième tour. Comme un avant-goût, déjà, de Coupe Davis, entre deux joueurs amenés à former, avec Jo-Wilfried Tsonga, l’ossature de l’équipe qui va affronter la République Tchèque sur le Central de Roland-Garros.