Ils arrivent à Wimbledon

LES FAVORIS

Roger Federer se préserve. Cette saison, le N.1 mondial a décidé de ne pas surcharger son emploi du temps et de se laisser le temps d'aborder les grands rendez-vous. Curieusement, cela ne lui a pas tout à fait réussi. Il a été battu aux Etats-Unis (Indian Wells et Miami), puis en Europe sur terre battue (excepté Hambourg). Un mois après une nouvelle déception à Roland-Garros, Federer va tenter de faire aussi bien que Rafael Nadal, c'est-à-dire : égaler un record de Bjorn Borg !

Le Majorquin a obtenu trois titres de suite à Paris, le défi du Suisse est d'enchaîner un 5e titre à Wimbledon. " Ce serait incroyable", avoue lui-même Federer.

Stoppé en 2003, épaté en 2004, accablé en 2005, Andy Roddick a tenu à ne pas rencontrer Roger Federer à Wimbledon en 2006. Tombé face à un autre Andy, Murray, il revient cette saison en Angleterre l'esprit plus léger. Fort de sa revigorante collaboration avec Jimmy Connors, avec qui il a déjà atteint la finale de l'US Open (encore une défaite face à Federer), et d'une quatrième victoire consécutive au Queen's, Roddick peut jouer sa carte sans pression. En cas de dérapage de Roger, gare à "A-Rod".

Rafael Nadal est vice-champion en titre. Lui-même ne semble pas trop croire en son étonnant parcours de l'an dernier. Interrogé récemment par la presse espagnole, l'invincible terrien a expliqué que Wimbledon était le tournoi majeur le plus difficile pour lui. Sa défaite face à Nicolas Mahut plaiderait pour sa modestie si, non seulement le Français n'avait joué en état de grâce et si, qui plus est, il avait joué le seul tennis capable de bousculer Nadal sur ses bases : le service-volée à outrance. Champion hors-norme mentalement, Nadal aime curieusement se mettre dans la peau de l'outsider. A Roland-Garros comme à Wimbledon. Faut-il encore le croire ?

LES OUTSIDERS

Brillant à Roland-Garros, Nikolay Davydenko est rentré dans le rang dès que l'apparition des premières pousses. On comprend dès lors que Novak Djokovic soit devenu tête de série N.4, juste devant le Russe. Non seulement le Serbe a fait forte impression à Paris, mais il est le N.3 de la saison régulière (classement ATP Race) et sa polyvalence en fait aussi un excellent joueur de gazon. L'année dernière, il ne s'était incliné qu'au cinquième set devant un joueur redoutable en la matière : Mario Ancic. Djokovic sera le trouble-fête par excellence.

Parmi la jeune génération, Andy Murray aurait dû lui aussi faire partie de cette catégorie de joueurs capables de créer la surprise. Malheureusement pour lui et le public de Wimbledon, le N.1 britannique est blessé (poignet) depuis de longues semaines et sa participation même n'est pas assurée. Par défaut, on choisira donc Tomas Berdych, qui a lui aussi l'avantage de la jeunesse et vient de succéder à Federer au palmarès de Halle.

Chez les "habitués", Lleyton Hewitt souffle le chaud et le froid sur le circuit depuis plusieurs mois. Consistant sur terre, on l'attendait de pied ferme sur gazon mais il a été malmené par Jo-Wilfried Tsonga au Queen's. Son expérience compensera-t-elle son manque de puissance ?

LES JOUEURS A SUIVRE

Si l'on excepte les Français (dont nous parlons plus bas), un groupe de cinq à six joueurs s'épanouissent régulièrement sur le gazon de Wimbledon. Ce qui caractérise ces joueurs, ce sont leur polyvalence. Ainsi : Fernando Gonzalez, Dmitry Tursunov, Jarkko Nieminen ou encore Ivo Karlovic, se sont montrés réguliers sur gazon ces dernières années. Il y a ceux dont la puissance de feu carbonise le gazon et les adversaires : Gonzalez, Tursunov et Karlovic. Les spécialistes du jeu offensif tel l'éternel Jonas Bjorkman. Et d'autres joueurs au jeu plus atypique comme Jarkko Nieminen.

On prendra également au sérieux les déclarations de Fernando Verdasco, qui estime que les Espagnols, dont lui et Tommy Robredo, sans parler de Rafa, ont leurs chances. "Le gazon n'est plus ce qu'il était", a confirmé le légendaire Manuel Santana (dernier espagnol vainqueur à Wimbledon) en personne. "Le rebond y est plus haut." Tout est donc permis.

LES FRANÇAIS

Assommés au fond des tranchées de Roland-Garros, les Français se sont réveillés au ras des pâquerettes de la saison sur herbe. Les Anciens comme les modernes se sont libérés de la pression parisienne et réussi des perfs magistrales au Queen's et à Halle. Jo-Wilfried Tsonga et Nicolas Mahut, gros serveurs, ont eu les plus beaux rôles. Restent à savoir s'ils sauront prolonger l'effet surprise à Wimbledon, sachant que le dernier est passé par les qualifications.

A Nottingham, Richard Gasquet a relevé la tête. Un sursaut salutaire après l'humiliation de la semaine précédente (défaite face à Qureshi). Arnaud Clément, déjà demi-finaliste au Queen's, y a joué en pleine décontraction (le N.1 et le N.2 français s'affrontent en quarts). Paul-Henri Mathieu enchaîne les matches avec application et Gaël Monfils peut faire valoir ses premières balles s'il est remis de son étrange KO ('s-Hertogenbosch).

Julien Benneteau reprend progressivement confiance. Marc Gicquel et Gilles Simon sont capables de tout sur un match ou deux. Quant à Sébastien Grosjean, le meilleur tricolore à Wimbledon depuis 2003, sa cote est à la baisse.

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