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Pour Roger Federer, jusqu'ici tout va bien...

Sébastien Petit

Publié 24/06/2016 à 23:51 GMT+2

WIMBLEDON - Roger Federer ne veut pas céder à la panique. Avec un bilan encore jamais vu à cette période de l'année avant de poser ses valises à Londres, le Suisse défendra son statut en espérant atteindre au moins la finale, comme ces deux dernières années. Voire décrocher un 18e titre majeur après lequel il court depuis 2012. Mais en est-il vraiment capable ?

Roger Federer à Stuttgart - 2016

Crédit: AFP

Roger Federer pensait avoir vécu sa pire saison en 2013. Mais cette année aura peut-être une place à part dans la carrière du Suisse. Et pas vraiment dans le bon sens du terme. A bientôt 35 ans, le Suisse vit des moments difficiles. Encore une fois. Il n'a disputé que 6 tournois, remporté 16 rencontres en 22 matches. En six mois, ça fait maigre. Mais une arthroscopie au genou gauche en février, une gastro-entérite et une blessure au dos sont passés par là.
Résultat : un doublé Indian Wells-Miami réalisé sur forfait, un premier tournoi du Grand Chelem manqué depuis 1999 (Roland-Garros) et... aucun titre remporté avant de jouer à Wimbledon, son tournoi favori : depuis qu'il est Federer, jamais il n'avait connu un début de saison aussi terrible, malgré un 72% de victoires affiché. Un sérieux coup d'arrêt qui met le septuple vainqueur du All England Club dans une posture très inconfortable au moment de revenir jouer un tournoi majeur, où il ne veut pas viser autre chose que la victoire finale. Malgré cela, le finaliste des deux dernières éditions veut rester optimiste.

Aucun titre et 16 victoires en 22 matches : un bilan inédit pour Federer avant Wimbledon

En début de saison, Federer était loin de savoir qu'il allait tomber dans une telle spirale négative. Et dire que tout est parti en glissant dans sa salle de bains... Avant cela, il assurait : "Au meilleur des trois, meilleur des cinq… je peux courir durant quatre ou cinq heures. C'est tout sauf un problème. Je peux m'engager dans de longs rallyes. Je sais que vous pensez différemment, parce que vous pensez que je suis vieux et tout ça... Mais ce n'est pas un problème pour moi." C'était en janvier dernier, après une demi-finale à l'Open d'Australie perdue en quatre sets face à Novak Djokovic qui, depuis, a réalisé le Grand Chelem.
Federer, lui, a disputé deux Masters 1000 sur terre battue, sans grand succès. Et deux tournois sur gazon, avec deux arrêts en demi-finales à Stuttgart et Halle. Deux défaites qui ont interpellé face à deux jeunes qui montent : Dominic Thiem et Alexander Zverev. Le premier a 22 ans, le second 19. De quoi lui faire prendre un bon coup de vieux. Mais pas encore un coup sur la tête si on l'écoute : "Avec le recul, ces deux défaites en demi-finales, c'est probablement mieux pour mon corps, dans l'optique de Wimbledon et du reste de la saison. Si l'on avait dit il y a trois semaines que j'allais jouer 7 matches en 10 jours, j'aurais dit que c'est un scenario rêvé.Ce fut intense mais c'est exactement ce qu'il me fallait. Au moins, j'ai une image claire d'où en est mon jeu."
Le fait d'arriver à Londres sans avoir remporté le moindre trophée sur le circuit ne l'inquiète donc pas plus que ça. Celui ne lui était plus arrivé depuis l'année 2000, il avait alors 18 ans, Zverev en avait à peine 3. Au pire, il se dit que le temps passe vite. Et pousse à prendre le taureau par les cornes en se posant les bonnes questions. Pas sur la suite de sa carrière (le Suisse est limpide à ce sujet : la retraite n'est pas encore d'actualité). Mais plutôt sur la suite de sa saison : "La seule chose qui me manque, c'est un jeu de fond bien meilleur. Je suppose que cela vient du fait que je n'ai pas assez joué. D'ici à Wimbledon, j'ai encore du temps pour améliorer cela."
Je pense que si mes déplacements vont mieux, mon jeu du fond du court s'améliorera
Le Suisse remerciera les organisateurs de Wimbledon d'avoir décalé le prestigieux tournoi d'une semaine dans le calendrier. Auparavant, seulement quinze jours séparaient la finale de Roland-Garros et le premier tour de Wimbledon. Depuis l'édition 2015, une semaine de battement a été ajoutée afin d'accorder plus de temps aux joueurs pour récupérer et ajuster leur jeu de la terre battue au gazon. Cette année, cela servira surtout à Federer pour retrouver ses jambes, clairement le point faible du numéro trois mondial : "Je pense que si mes déplacements vont mieux, mon jeu du fond du court s'améliorera. Je serai meilleur sur les points importants, sur les retours et plus à l'aise sur mes propres jeux de service."
Remporter un tournoi en préparation l'aurait sans doute rassuré davantage, mais cela n'aurait pas été gage de grande réussite par la suite. En 2013, un Federer fraîchement sextuple vainqueur à Halle et numéro trois mondial était tombé dès le deuxième tour de Wimbledon face à Sergiy Stakhovsky, alors 116e mondial. Cette année, le Suisse n'a pas besoin d'une piqûre de rappel : "Le danger des premiers tours en Grand Chelem est encore plus fort sur gazon, on le voit avec mes défaites contre Thiem et Zverev. J'aurais pu les éviter." Même en manque de résultats depuis cinq mois, Federer jouera à Londres pour vouloir faire de la figuration. Mais en est-il toujours capable ? Il pense que oui. Pour lui, c'est surtout là l'essentiel.
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Roger Federer au tournoi de Halle en 2016.

Crédit: AFP

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