On compte sur eux : La voile prête pour une moisson historique

Les Jeux Olympiques, ce sont près de 40 sports. La France, elle, vise environ 40 médailles. Une par sport ? Pas vraiment. Dans environ la moitié des disciplines, la France ne possède aucune chance de médaille sauf colossale surprise.

Pour atteindre son objectif, la délégation tricolore compte principalement sur quelques gros pourvoyeurs : judo, escrime, voile, cyclisme ou natation pourraient ainsi, à eux cinq, générer environ 50% des podiums et des médailles d'or. Si la France veut atteindre la barre des 40 médailles, il y aura besoin d'eux.

Pas un parent pauvre, mais pas une mine d'or permanente non plus. Avec 26 médailles dont 10 en or dans son histoire, la voile française se situe en gros au niveau du tir à l'arc, loin, donc, des sports les plus prolifiques. La voile tricolore a connu une période faste il y a environ un quart de siècle, avec deux médailles d'or à Séoul en 1988 et deux autres à Barcelone quatre ans plus tard. Mais depuis, sur les cinq dernières olympiades, il n'y a eu qu'un seul titre, grâce à Faustine Merret, en 2004 à Athènes.

Une déception. Une seule petite médaille, en bronze qui plus est, récoltée par Jonathan Lobert en Finn. Ce fut tout et ce fut bien peu, surtout après les trois podiums de Pékin en 2008. L'équipe de France a donc mis les bouchées doubles ces quatre dernières années avec pour ambition d'effacer à Rio l'échec londonien.

Du côté de la Fédération française de voile, on refuse de le crier trop fort et on s'abstient même de donner le moindre objectif chiffré. Mais très clairement, les Français arrivent avec beaucoup d'ambition à Rio. Ils peuvent même, si tout se goupille bien, réussir une razzia historique. Si l'on met de côté les sept médailles des Jeux de 1900, disputés à domicile, jamais la voile n'a ramené à la France plus de trois médailles. Disons-le tout de suite, un tel bilan au Brésil serait presque décevant.

Sur les dix séries au programme, la France dispose d'une réelle chance de médailles dans sept d'entre elles. Les sept équipages qui ont obtenu un podium lors des derniers Championnats du monde. Billy Besson et Marie Riou, coéquipiers sur le catamaran Nacra 17, seule épreuve mixte en voile, ont remporté les quatre titres mondiaux depuis Londres. C'est peu dire qu'ils sont favoris, même s'ils n'ont fini que troisièmes à Hyères récemment lors de la Semaine Olympique. Mais, a minima, un podium leur tend les bras.

En planche à voile, Charline Picon, championne du monde 2014, et Pierre Le Coq, titré lui en 2015, sont eux aussi des candidats légitimes à l'or. Idem pour le duo féminin du 470, composé de Camille Lecointre et Hélène Defrance. Dans la course au podium, on retrouvera aussi Jonathan Lobert, toujours en Finn, Jean-Baptiste Bernaz en Laser, Sofian Bouvet et Jérémie Mion en 470, les filles du 49erFX, Sarah Steyaert et Aude Compan, ou encore Mathilde de Kerangat en Laser Radial. Jamais la voile française n'avait été aussi dense. L'heure de la moisson est venue. Il serait dommage de ne pas concrétiser ce potentiel.

Dames

Messieurs

Mixte

Nacra 17 (catamaran): Billy Besson et Marie Riou