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Earvin Ngapeth, de paria à vedette de l'équipe de France

ParAFP

Publié 23/09/2013 à 16:24 GMT+2

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Eurosport

Crédit: Eurosport

Talent précoce du volley-ball, Earvin Ngapeth est passé en trois ans du statut de paria à celui de vedette d'une équipe de France ambitieuse, qualifiée pour les quarts de finale de l'Euro-2013 où elle a pour l'instant réalisé un sans-faute.
Dimanche soir, les Bleus ont engrangé face à la Turquie leur troisième victoire d'affilée au premier tour après avoir vaincu la Slovaquie et surtout la redoutable Pologne chez elle à Gdansk.
Ces succès prometteurs, la sélection française les doit avant tout à un collectif soudé et déterminé mais aussi à son réceptionneur-attaquant de 22 ans, meilleur marqueur de l'équipe avec 48 points et doté d'une épaule droite capable d'envoyer des "parpaings".
Serein, en osmose avec ses partenaires, le jeune homme d'1, 94 m qui a grandi à Poitiers, n'a pas toujours eu une telle aura chez les Tricolores.
Flashback: en octobre 2010, lors des Championnats du monde en Italie, le tout jeune joueur de Tours (il n'a alors que 19 ans), ronge son frein sur le banc des remplaçants. Frustré par son faible temps de jeu, Ngapeth, alors en concurrence avec Stéphane Antiga, a une altercation avec le sélectionneur de l'époque Philippe Blain, qu'il finit par insulter, à l'issue d'un match du deuxième tour contre le Japon.
Son attitude lui vaut une exclusion de l'équipe de France qui ne terminera que onzième de la compétition.
Quelques mois après le fiasco de l'équipe de France de football lors de la Coupe du monde en Afrique du sud, l'affaire fait grand bruit dans les médias et Earvin Ngapeth devient le "Nicolas Anelka du volley".
Un palier franchi en Italie
L'ailier, qui a disputé cette année la finale de la Ligue des champions (perdue face à Novossibirsk) avec le club italien de Cuneo, dit qu'il n'oubliera "jamais" cette épisode. "Cela a fait beaucoup de mal à ma famille. On m'a fait passer pour quelqu'un qui n'avait pas d'éducation, pour un branleur", estime-t-il.
Rappeur à ses heures, l'ex-joueur de Tours a raconté sa douloureuse mise à l'écart de la sélection (il a finalement été réintégré par Blain en septembre 2011) sur une production laissée en libre accès sur internet.
A propos du Mondial 2010, il dit ne pas avoir de regret et se sent désormais épanoui en équipe de France "parce qu'elle a changé".
Pour l'actuel sélectionneur Laurent Tillie, le joueur a progressé grâce à ses deux années passées en Italie où il a notamment appris à "mieux gérer ses émotions".
"En 2010, il a vécu comme une injustice le fait de ne pas être titulaire alors qu'il pouvait légitimement y prétendre. Pendant que certains joueurs avaient négocié leur vacances avant la compétition, lui avait fait toute la préparation", explique son père Eric, 54 ans, ancien international d'origine camerounaise qui l'a entraîné à ses débuts à Tours où il évoluait aussi au côté de son frère Swan.
A l'issue de l'Euro, Earvin Ngapeth rejoindra son paternel à Kemerovo en Sibérie, dans la nouvelle équipe qu'il entraîne après deux ans d'inactivité. C'est à la fois pour "une question financière" (il va pratiquement doubler son salaire) mais aussi et surtout pour évoluer "en famille", un environnement dans lequel il dit se sentir le mieux.
En sélection française, Earvin Ngapeth assure aujourd'hui jouer avec des potes: "Dès qu'il y a un problème, on se parle. N'importe qui peut solliciter une réunion, il n'y a plus de statut. En 2010, il y en avait trop et beaucoup de non-dits aussi. C'était source de tension."
ll/jr
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