De la nostalgie dans l'air

Un brin de nostalgie flottera sur Perth et le rallye d'Australie, ultime épreuve du Championnat du monde, dimanche soir. Pour Peugeot, l'aventure entamée courant 1999, couronnée de cinq titres de 2000 à 2003, se terminera. Définitivement. Le Mans remplacera les routes du Mondial.

Pour l'autre marque du groupe PSA, Citroën, tout auréolée d'un troisième titre constructeurs consécutif, d'un second de son pilote fétiche, Sébastien Loeb, l'heure sera venue de faire une "pause", de mettre 2006 entre parenthèses. Le temps que Loeb poursuive sa liaison victorieuse avec la Xsara chez Kronos, que les troupes de Guy Fréquelin préparent le retour en 2007 avec la C4. Ainsi en a décidé Jean-Martin Folz, président de PSA, l'an dernier.

Destins différents, mais l'un comme l'autre voudra terminer en beauté une saison archi-dominée par la Xsara, par Loeb plus étincelant que jamais. "Les titres acquis, nous sommes aujourd'hui totalement libérés, juge le double champion du monde français. Je sais que si nous ne gagnons pas, ce ne sera pas dramatique. Mais je vais tout de même essayer. En 2003, j'ai franchi un cap en terminant deuxième ici. C'est là que l'on a vu que je pouvais m'imposer sur n'importe quel terrain. Et puis l'an dernier, j'ai enlevé la victoire. Ce sont autant de raisons qui m'incitent à gagner encore".

En Australie, Loeb, comme François Duval d'ailleurs, aura carte blanche. "Je leur demanderai toutefois de veiller à ne pas se faire mal", note Guy Fréquelin. Epreuve très rapide, les arbres très proches de la route rendent en effet l'Australie particulièrement dangereuse.

Un nouveau succès porterait à onze cette saison le score de Loeb, du jamais vu. Mais ses adversaires, Marcus Grönholm (Peugeot 307) et Petter Solberg (Subaru Impreza) en tête, entendent bien tout mettre en oeuvre pour empêcher le pilote de la Xsara de parvenir à ses fins.

Moralement atteints par l'absolue suprématie du Français cette année, le Finlandais et le Norvégien veulent conclure sur une note positive. Grönholm notamment qui aimerait pouvoir offrir une dernière victoire à la 307 sur un terrain o il avait régné en maître à trois reprises avec la 206 (2000, 2001 et 2002). D'autant que la deuxième place du championnat est en jeu face, justement, à Solberg.

Loeb, Grönholm et Solberg, le trio majeur qui se partage les succès cette saison, dix pour le Français, deux pour le Finlandais et trois pour le Norvégien, auront toutefois à composer avec les aléas de routes aux conditions spécifiques.

Les petites billes jaunes ou ocres, qui forment un tapis roulant se dérobant sous les roues, constituent un redoutable handicap pour les premières voitures. A commencer par celle de Loeb, "ouvreur" de luxe vendredi. "Pour le moral, on se dit que le deuxième et le troisième sur la route sont logés à la même enseigne , explique Loeb. Sauf que, parfois, une seule trace, la mienne, leur suffit à trouver un sol dur. Alors on perd du temps, on se trouve impuissant. C'est certain, ça énerve. Mais le piège serait justement de s'énerver, de risquer de faire une bêtise. La première journée en Australie, c'est l'école de la patience. Et puis, le soir, on voit ce qui est possible pour la suite".

L'Australien Chris Atkinson, avantagé par sa position de départ, pourrait ainsi en profiter pour s'illustrer. Comme les Mitsubishi Lancer de Harri Rovanperä ou Gigi Galli... Et, qui sait, Colin McRae, de retour au volant d'une Skoda Fabia.

Quant au Finlandais Toni Gardemeister, il aura à coeur, outre de conclure en beauté, de confirmer les espoirs placés par Ford dans la nouvelle Focus qui effectuera ses grands débuts en Australie. Des premiers tours de roue que Grönholm suivra avec intérêt, lui qui a signé chez Ford...