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Les morsures de Loeb

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ParEurosport

Publié 25/01/2005 à 15:47 GMT+1

L'intelligence était encore la clé de la victoire au Monte-Carlo. Grâce à une gestion de course alternant attaque et prudence, Sébastien Loeb et Daniel Elena ont évité les nombreux pièges, et poussé à la faute François Duval (Citroën), Marcus Grönholm (Pe

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Crédit: Eurosport

[24/01/05] - La première clé du succès de Sébastien Loeb et de son copilote monégasque Daniel Elena est d'aborder chaque rallye avec la même humilité. Encore une fois, la remise en question du pilote français fût totale pour ce Monte-Carlo 2005, même après deux victoires. "C'est un rallye piégeux. Je vais essayer de le prendre comme d'habitude, de m'adapter, d'anticiper les pièges au maximum", soulignait-il, à la veille du départ. "Il y aura des plaques de verglas, de givre. Quand on est en slick, c'est ce qu'il y a de plus piégeux..."
Pourtant, vendredi matin, il n'y a pas de round d'observation. La symbiose entre le champion du monde et sa Xsara est telle que les chronos tombent vite, naturellement. Trois sur quatre possibles. "L'an dernier, j'étais plus tendu en début de course" , avoue-t-il, de retour à Monaco. Il parle de ces routes asphaltées glissantes (salées), qui conviennent plus à son pilotage que l'an passé. "Duval va très vite. Je suis au maximum de l'attaque. Le fait de relâcher un peu le ferait vite revenir. On ne peut pas se le permettre." "Au maximum de l'attaque", l'aveu est surprenant pour une première étape.
Un premier joker subtilement abattu, vendredi
En attendant, son expérience, son intimité avec la voiture et les notes d'Elena ont construit un écart "conséquent" sur les poursuivants, reconnaît-il. Son nouvel équipier, François Duval est à 30 secondes. "J'ai attaqué très fort dans les spéciales 3 et 4. Je savais que j'avais des pneus qui me permettaient vraiment de me lâcher", précise-t-il. "Sur le milieu, au Col de Sinne, il y avait 700 mètres de glace. C'est la que j'ai fait la différence." Il venait d'abattre un joker. Un pilote dispose de 80 pneus pour 8 assistances sur un rallye, avec des variantes de mélanges. 7 à 8 pour Loeb, qui venait de puiser dans le stock de tendres -plus adhérents- pour faire la différence sur la glace.
Le samedi, le jeune Duval va courir à sa perte, à vouloir maintenir la pression sur son leader. Dans l'ES5, il signe le 2e temps, pour la 5e fois de suite. Dans la suivante, un pylône casse sa Xsara N.2 et, plié en deux sur la route, fait barrage à la N.1. "On est arrivé sur un freinage assez bosselé et la voiture a pas mal touché le protège carter", explique l'ancien pilote Ford. "Là, j'ai de suite perdu le contrôle. J'ai essayé de la rattraper mais j'étais en travers, un peu dans le gravier." Un regret de taille, quand même, chez Citroën : le piège figurait dans les notes de Daniel Elena car Sébastien Loeb avait failli partie à la faute à cet endroit, en 2004.
"Beaucoup ont fait des erreurs. Je n'en ai fait aucune"
Voilà Grönholm (Peugeot) à deux minutes au général. Du vide entoure donc Loeb. "Je ne peux me permettre, quand il y a un doute, de la glace, quelque chose..., de relâcher un peu. Ça me laisse un peu de marge", note le champion du monde. Toujours la même obsession de l'imprévu.
Le dimanche, les événements donneront encore raison au protégé de Guy Fréquelin, et relèveront l'intelligence du duo formé avec Daniel Elena. Dans les deux premiers secteurs du jour, il laisser filer Petter Solberg sur la route de ses deux premiers scratches.
Puis survient l'ES12, décisive. Dans la descente du Col du Turini, des spectateurs ont une nouvelle fois lancé de la neige, après les ouvreurs. Marcus Grönholm et Petter Solberg, 2e et 3e, en cassant leurs Peugeot et Subaru, amputées d'une roue. Le Finlandais perd plus de 5 minutes, le Norvégien renonce. "Encore une fois, c'était dans ce col&hellip", maugrée Marcus Grönholm. "Les spectateurs avaient jeté de la neige sur la route. Tout le monde sait qu'ils font ça. Je savais qu'ils faisaient ça. Mais quand je suis arrive et que j'ai vu la neige, il était trop tard."
De son côté, Loeb révèle le dispositif qui lui permet de paramétré l'impondérable. "Si on est surpris par la neige, on n'a aucune chance. J'avais demandé à mes ouvreurs d'être vigilants sur la présence de neige rajoutée par des spectateurs. J'avais des 'risques neige' dans mes notes", confie l'Alsacien.
Dès lors, le tapis rouge l'attend. "J'ai attaqué le premier jour puis, après l'accident de Duval, c'est devenu une course de gestion. J'attaquais sur le sec, j'étais prudent sur le piégeux. Beaucoup ont fait des erreurs. Je n'en ai fait aucune", résumé Seb, à l'arrivée.
Le dimanche, à Monaco, les outsiders Roman Kresta (Ford) et Gilles Panizzi (Mitsubishi) l'accompagnent sur le podium. "C'est bon pour le moral. D'autant que Solberg ne marque pas, Grönholm peu" , remarque-t-il. 10 points à 0 face au Norvégien, 10-4 face au Finlandais.
Dans trois semaines, la Suède sera un autre exercice atypique avant la campagne sur terre, la dominante 2005. Vainqueur en 2004, Loeb pourrait réaliser sur la neige nordique un triplé d'un extraordinaire éclectisme, après la terre australienne en 2004 et le bitume du Monte-Carlo 2005.
Sérieux candidat à la victoire, Loeb met déjà la pression sur ses adversaires.
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