Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Elena déjà titré

ParAFP

Publié 22/05/2006 à 15:11 GMT+2

Daniel Elena, copilote de Sébastien Loeb (Citroën Xsara), compte 25 victoires en championnat du monde, toutes acquises avec le champion français. Il efface Carlos Moya des tablettes. Et ne compte pas en rester là.

Daniel Elena, nouveau détenteur du record de victoires en rallye pour un copilote (25 depuis dimanche à la fin du rallye de Sardaigne), a l'immense privilège de lire ses notes à Sébastien Loeb et une lourde responsabilité: éviter les erreurs qui coûtent cher.
"J'ai de la chance, car c'est le meilleur pilote à l'heure actuelle, donc on engrange les victoires", a reconnu le Monégasque après l'arrivée, alors qu'il était, pour une fois, plus entouré et plus demandé par les journalistes que son chauffeur habituel, le double champion du monde.
"C'est la première fois que je n'arrive pas à manger mon filet aux morilles après l'arrivée", a plaisanté Elena. C'était déjà la tradition chez Citroën Sport et elle perdure chez Kronos, qui engage la Xsara de Loeb-Elena: à chaque victoire, toute l'équipe déguste le plat préféré de Loeb l'Alsacien.
Elena n'a pas toujours été copilote. Le natif du quartier de Moneghetti dans la Principauté -"le quartier des ouvriers, des pauvres, et j'en suis fier"- a même participé deux fois au rallye Monte-Carlo, au volant, puis il a compris qu'il n'aurait jamais assez d'argent pour continuer à assouvir sa passion alors il est devenu copilote d'Hervé Bernard, en 1997.
La rencontre avec Loeb remonte à cette époque, en Championnat de France des rallyes, et l'association s'est faite naturellement, début 1998, quand le copilote de Loeb a arrêté parce qu'il avait peur. "Le jour où j'aurai peur, ce sera le moment d'arrêter", a dit Elena à son ami Guido Rancati, le doyen des journalistes italiens qui suivent les rallyes.
Pas le droit à l'erreur
Rancati, alors surnommé "l'Indien", avait parié avec Elena qu'il couperait sa longue chevelure si le tandem Loeb-Elena remportait 10 victoires dans une saison. Depuis le rallye de Catalogne, fin 2005, Guido a les cheveux courts. Et comme il continue à fumer, il en grille souvent une en cachette, avec Daniel, à l'arrivée des voitures au parc d'assistance.
Fils d'un garçon de salle du Casino de Monte-Carlo et d'une femme de ménage espagnole, Daniel Elena est un bon vivant, mais il est assis dans la Xsara à côté de Loeb, ancien gymnaste et athlète exigeant. Du coup, il vient de prendre des mesures draconiennes pour rester au niveau: "J'ai perdu sept kilos, je n'en fais plus que 68. Le régime, c'est une histoire d'hygiène de vie. Mais il ne faut pas se priver".
Quand on lui demande de parler de son métier, il ne se prive pas non plus: "Pour moi, 50% d'une victoire c'est l'équipe, 30% le pilote et 20% le copilote. En 1/100e de seconde, le copilote peut tout faire tomber à l'eau. Si on pointe avec une seconde d'avance, c'est une minute de pénalité, et si on annonce une note avec un 1/10e de retard, c'est la sortie de route".
"Quand un pilote sort de la route, on dit c'est normal, il attaquait. Un copilote qui se trompe, c'est inadmissible. On n'a pas le droit à l'erreur", souligne le Monégasque. "Au moins là, pendant deux ou trois jours, on va parler des copilotes. Et puis on va retomber dans l'ombre jusqu'à ce qu'un autre batte le record... ou fasse une bêtise".
Elena est réaliste. Comme Loeb.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité