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MONDIAUX EUGENE 2022 - Mayer en reconquête après l’amertume des JO

Maxime Ducher

Mis à jour 23/07/2022 à 20:44 GMT+2

MONDIAUX EUGENE 2022 - Blessé mais vice-champion olympique à Tokyo l’été dernier, Kevin Mayer a fait des Mondiaux d’Eugene une priorité cette saison, en mettant l’accent sur une préparation optimale et surtout sans blessure. Si la concurrence nord-américaine sera rude, le Français tentera de décrocher, à partir de dimanche, un second titre mondial, après celui de Londres en 2017.

Kevin Mayer a fait une courte apparition au Meeting de Paris en juin dernier.

Crédit: Getty Images

Il avait quitté Tokyo la gorge nouée et surtout le dos en miettes. Blessé lors des derniers Jeux Olympiques, Kevin Mayer (30 ans) avait pourtant réalisé l’exploit de se parer d’argent sur le décathlon malgré des maux prononcés qui en auraient fait tomber plus d’un. Mais le natif d'Argenteuil est fait d’un autre bois. A Eugene, le Français compte bien récupérer son titre mondial acquis à Londres (2017) et qu’il n’avait pu défendre à Doha en 2019, en raison… d’une blessure. Les premières épreuves seront à suivre dans la nuit de samedi à dimanche.
"Je ne veux plus vivre un décathlon en étant blessé", a déclaré Kevin Mayer à L’Equipe, le 21 juin dernier. Et pour s’assurer d’arriver dans un état de forme optimal au Hayward Field d’Eugene, le double vice-champion olympique a préféré faire l’impasse sur les championnats de France qui avaient lieu à Caen : "C'est beaucoup plus facile d'être en mode 'compét’' à l'entraînement et je vais faire comme ça."
Avant cela, Mayer était apparu en forme cet hiver : "Je suis content de ma saison hivernale, j'ai fait un gros travail qui va me permettre d'être beaucoup plus serein d'un point de vue technique pour l'été", a-t-il estimé. Mais, une nouvelle fois, l'impasse avait dû être faite sur les championnats du monde en salle de Belgrade, en mars. Le Français s'était alors blessé au tendon d'Achille droit, trois ans après une autre blessure, cette fois-ci au tendon d'Achille gauche, qui l'avait déjà privé des Mondiaux en plein air de Doha.
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Mayer : “Revenir à mon meilleur niveau au saut en hauteur est un énorme plaisir”

Séparation avec son préparateur physique

Désormais rétabli, Mayer arrive en terres US avec de l’ambition, dans une saison notamment marquée par son changement d’encadrement. En mai dernier, le recordman du monde du décathlon a décidé de se séparer de son préparateur physique, Jérôme Simian, avec qui il travaillait depuis 2013. L’athlète tricolore a précisé que cette fin de collaboration avait pour cause une divergence d’opinions. En revanche, Mayer a décidé de poursuivre avec Alexandre Bonacorsi, son ami d'enfance et entraîneur,
Mais dans quel état de forme réel l’homme aux 9126 points arrive-t-il à Eugene ? Cette saison, Kevin Mayer a fait le choix de la sagesse en évitant de s’éparpiller. C’est bien simple, en Ligue de Diamant, le Tricolore n’est apparu qu’une seule fois sur le tartan, devant son public, lors du meeting de Paris le 18 juin. Et ce n’était même pas pour ses 10 travaux habituels.
En effet, Mayer s'est contenté de participer à deux épreuves d’un triathlon comprenant le lancer de poids, le saut en longueur et le 110m haies (auquel il n’a pas pris part). Résultat : un lancer à 15.61m et un saut à 7.38m pour se rassurer et se montrer devant ses fans. Le gros du travail a donc été effectué dans l’ombre, à l’entraînement.

Une concurrence nord-américaine féroce

Sera-t-il suffisant ? Difficile à dire dans une saison qu’il a souhaitée dévolue aux Mondiaux. En tout cas, il est certain que la concurrence sera sur le pont pour empêcher le Français de s’offrir une deuxième couronne mondiale. A commencer par l’Américain Garrett Scantling (8867 points) que Kevin Mayer classe lui-même dans la catégorie des “gros outsiders".
Outre le quatrième des derniers Jeux Olympiques, il faudra également compter sur le bourreau de Mayer à Tokyo, Damian Warner, même si le niveau du Canadien cette saison semble un peu en-deçà de ce qu’il avait proposé au Japon l’été dernier. "Il y a le petit (Kyle) Garland qui arrive (8720 points). Tu as (Ashley) Moloney…", énumère encore Kevin Mayer.
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Kevin Mayer, médaillé d'argent au décathlon lors des JO de Tokyo 2020 - 05/08/2021

Crédit: Getty Images

"Je n'ai jamais vu un niveau comme ça ! C'est incroyable ce qui se passe, d'autant que les Américains ont eu leurs sélections bien tôt. Donc il n'y aura plus le petit coup d'après décathlon de qualification pour eux. Moi, il faut juste que je n'arrive pas blessé et je me vois comme un challenger pour aller chercher la médaille d'or. Je sais le niveau que j'ai, et c'est pas mal. Quand tu vois ce que j'ai fait aux JO (2e avec 8726 points), je serai déçu de ne pas réussir 8900", a conclu Mayer dans son interview à L’Equipe.
Son record du monde, lui, est toujours bien perché au-delà de la barre symbolique des 9 000 points, et le voir tomber à Eugene serait, avouons-le, une sacrée sensation. Mais dans tout championnat l’essentiel n’est-il pas ailleurs ? La médaille d’or avant tout. L’objectif est fixé pour Mayer qui n’a plus qu’à se concentrer sur son plus grand atout, également ennemi numéro 1 : son physique.
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