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La draft, ce rite initiatique raconté par Evan Fournier

Glenn Ceillier

Mis à jour 25/06/2015 à 18:07 GMT+2

NBA - De passage à la rédaction, Evan Fournier nous a raconté en détails la draft NBA. L'arrière d'Orlando revient sur chaque moment clef d'une épreuve pas comme les autres et qui l'a marqué à vie.

Evan Fournier durant la draft 2012

Crédit: AFP

La Draft NBA, cette messe tant attendue est un rite de passage presque obligatoire pour entrer dans le monde tant désiré de la NBA. Un cérémonial qui, chaque année, marque la réalisation d'un rêve. Il est difficile cependant de se rendre compte de ce que cela représente. Comment cela se déroule pendant, mais aussi et surtout avant et après la soirée quand on la vit de l’intérieur. Drafté en 20e position en 2012, Evan Fournier nous raconte son expérience. Autant inoubliable qu’éprouvante.

Avant la draft : "La période de ma vie qui a été la plus dure"

"On en avait discuté avec mon agent. Comme je sortais d'une belle saison de Pro A où j'avais fini meilleur marqueur français, ça semblait évident. Je voulais un nouveau challenge et on a évalué mes chances."
"C'est la période de ma vie qui a été la plus dure. C'est horrible. Tu es seul aux Etats-Unis. Tu enchaînes les voyages, tu es fatigué. Je n'avais pas d'argent car mon club en France ne me payait plus comme je n'étais plus sous contrat. Et je mangeais mal. De temps en temps, j'arrivais dans la ville à minuit et j'étais obligé de manger dans un fastfood. A Denver par exemple, je suis arrivé à 01h du matin et le workout était à 09h le lendemain matin."
Les workout, c'est de la lutte, c'est du street
"Les workouts (ndlr : séances d’entraînement où les joueurs sont jugés par les franchises), c'est de la lutte. C'est du street, c'est super physique. Ce n'est pas du 5 contre 5 où tu dois lire les situations. Là, tu es face à un gars et la mentalité est simple : c'est soit toi, soit moi. Il faut gérer cette fatigue. Et dès que tu finis ces trois heures de basket, la franchise te dépose à l'aéroport où tu attends une heure si tu as de la chance, ou toute la journée si tu n'as pas de chance. Et après, tu enchaînes avec très peu de jours de repos. C'est un marathon."
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Evan Fournier lors de la Draft 2012

Crédit: AFP

Le soir de la draft : "J'avais les oreilles brulantes"

"La draft en elle-même, c'est super long. Moi, je n'étais pas dans la green room (ndlr : l'espace réservé à joueurs pressentis dans les premiers choix). J'étais dans les gradins. Entre chaque annonce, tu as trois minutes. J'ai été sélectionné en 20 donc pas trop tard. Mais je me souviens pourtant avoir attendu, attendu… Tu vois les gars partir un à un. Et quand ça arrive au niveau où tu es pressenti pour être choisi, tu commences à être plus attentif. Je n'étais pas stressé. Mais quand ton agent te dit que c'est à toi, que la camera se met devant toi, là ça chauffe. J'avais les oreilles brulantes."
On te filme, tu embrasses ta famille, tu descends, on te donne la casquette
"Le moment que tu attends le plus, c'est de serrer la main du commissionner (David Stern à l'époque). Mais il y a tout un processus bien orchestré. On te filme, tu embrasses ta famille, tu descends, on te donne la casquette, tu montes sur l'estrade. Là, tu te dis : ‘surtout, ne tombe pas’. Ça reste un très bon moment. S'il y a un moment que tu retiens, c'est la photo quand tu sers la main de Stern."
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Evan Fournier avec David Stern lors de la draft 2012

Crédit: AFP

Après la draft ? : "Je te vois demain à 9h sur Denver"

"Juste après la draft, le General Manager de Denver m'a appelé. Je suis descendu de l'estrade et là j'étais déjà au téléphone avec lui. Il m'a dit directement : je te vois demain à 9h sur Denver. Je me suis entraîné dès le lendemain. Là, c'était parti. Je venais de terminer tout le processus de draft. J'étais mort. Et, j’ai réenchainé avec le processus de la Summer League. Je me suis entraîné pendant trois semaines. Tous les jours, de 8h à 14h pour préparer la Summer League. Quand je me suis fait drafter, Georges Karl (ndlr : l'entraîneur de Denver à l'époque) ne m'avait pas vu jouer. C'est durant la Summer League que je l'ai séduit car avant il n'avait pas été très positif à mon égard. Après, il y a enfin les vacances."
Le training camp, là où tu gagnes ta place
"L'autre étape très dure, c'est le training camp. C'est là où tu gagnes ta place pour la saison. C'est là que la hiérarchie se fait. C'est là où tu te confrontes vraiment au jeu NBA."
Evan Fournier CM
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