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Cette fois-ci, c’est la bonne : Toronto jouera les finales NBA

Antoine Pimmel

Mis à jour 24/10/2018 à 16:30 GMT+2

NBA - Les Raptors ont gagné leurs quatre premiers matches cette saison. Ils caracolent en tête de la Conférence Est. Et nous sommes prêts à parier que ce n'est pas près de s'arrêter. Cette saison, Toronto va enfin le faire.

Kawhi Leonard (Toronto Raptors)

Crédit: AFP

Si vous me demandiez, il y a trois semaines, quelle équipe de la Conférence Est irait en finales NBA en juin prochain, j’aurais répondu Boston. Presque pour suivre le mouvement. Déjà parce que j’aime beaucoup le groupe des Celtics, Jayson Tatum, le génial Brad Stevens, Jayson Tatum, l’Histoire de la franchise, les maillots, Jayson Tatum, etc. Mais je gardais quand même Toronto dans un coin de ma tête.
Après une semaine et quatre matches, je suis prêt à changer mon pronostic : les Raptors ont l’armada la plus aboutie à l’Est. Celle des Celtics reste peut-être la plus impressionnante (quatre potentiels All-Stars) mais elle a encore des automatismes à trouver. Difficile de faire plus hâtif comme conclusion, c’est vrai. Je suis quand même prêt à croire en ma prédiction.
J’ai suivi avec attention les premiers matches des Canadiens (quatre victoires en autant de rencontres), principalement pour jauger Kawhi Leonard. J’ai été séduit. Pas seulement par l’ancienne superstar des Spurs mais aussi par l’impression d’ensemble. Les Raptors sont plus forts que l’an dernier. Plus forts que ce qu’ils ne l’ont jamais été. Et ça ne m’étonnerait pas qu’ils dépassent les 60 victoires – sauf blessures, évidemment – sur une saison (59 l’an dernier) pour la première fois depuis que l’organisation a débarqué dans le championnat Nord-Américain en 1995.

Leonard fait déjà la différence

Parlons d’abord de Leonard. Parce que tout commence toujours avec le meilleur joueur. Et Kawhi est peut-être le meilleur basketteur de la Conférence. Oubliez même le "peut-être". Je n’ai que de l’amour pour Giannis Antetokounmpo et Joel Embiid mais Leonard est encore un cran au-dessus selon moi. Il est dominant. Pas seulement dans les statistiques. Mais aussi dans le jeu. Dans l’impact. Et des deux côtés du parquet. Sa blessure aux quadriceps, la saison quasiment blanche qui a suivi (neuf matches disputés seulement) et toute l’affaire autour de son envie de quitter les Spurs, une franchise très respectée, et notamment en France, nous a fait oublier à quel point il est fort.
Leonard n’est peut-être même pas encore revenu à son meilleur niveau mais le nouveau patron me paraît déjà très solide. Bien sur ses appuis, à l’aise dans ses mouvements, efficace dans ses duels. Toronto peut toujours se tourner vers lui quand il y a besoin d’un panier. Et c’est mine de rien souvent comme ça que se gagnent des séries de playoffs. L’équipe qui dispose du meilleur joueur sur le terrain finit souvent par s’imposer. Aucune équipe de l’Est ne peut aligner mieux que Kawhi Leonard (pour les amateurs de chiffre : 25,7 points à 46%, 46% à trois points également et 8,7 rebonds de moyenne pour l’instant).
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Kawhi Leonard avec le maillot des Toronto Raptors lors de la pré-saison NBA

Crédit: AFP

DeMar DeRozan n’a jamais été l’un des trois meilleurs joueurs de sa Conférence. Cet échange de star – DD a été envoyé aux Spurs – marque donc une progression évidente pour les Raptors. Surtout, l’équipe autour est restée la même. Kyle Lowry pratique un basket époustouflant jusqu’à présent (21 points, 60% aux tirs, 57% à trois points, 10 passes). Il est évidemment triste d’avoir vu partir son “meilleur ami“. Mais sur le terrain, ça colle bien avec Kawhi.
Je trouve même que Leonard rend Lowry encore plus fort. Parce qu’il étire le jeu pour lui en attirant l’attention de la défense au-delà de la ligne à trois points. DeRozan était presque ignoré quand il se trouvait sans le ballon derrière l’arc. Lowry avait moins de place pour manœuvrer et donc pour faire la différence. O.G. Anunoby et Pascal Siakam sont deux jeunes joueurs qui progressent eux aussi. Ils sont encore dans la phase ascendante de leur carrière mais ils contribuent déjà au succès de l’une des meilleures équipes NBA. L’arrivée de Danny Green offre aussi des solutions supplémentaires.

Défense de fer et patte de velours

Boston a une excellente défense mais au moins l’un des membres de son cinq a des lacunes dans ce domaine, à savoir Kyrie Irving. Il n’y a pas un seul point faible à Toronto parmi les titulaires. Pas une seule faille à exploiter de ce côté du parquet. Leonard est le meilleur défenseur de la ligue. Lowry est solide à son poste. Siakam a la mobilité pour chasser des intérieurs fuyants. Ibaka est bien plus à l’aise depuis qu’il a été repositionné en pivot. Il protège le cercle. Green est une référence sur les ailes. Il va falloir être très costaud pour aller marquer des points contre cette équipe en playoffs. Ils ont joué 37 minutes tous ensemble. Pour seulement 87,2 points encaissés sur 100 possessions selon le site de la NBA. Seul le cinq des Nuggets fait mieux pour l’instant. Enfin, si, celui des Celtics aussi, pour un dixième (87,1). Sauf que les titulaires de Boston marquent 88,1 points quand ceux des Raptors en flanquent 115.
Le nouveau coach Nick Nurse semble déjà poser sa patte. Il y a plus de mouvements en attaque – un système offensif qu’il avait déjà commencé à installer quand il était assistant de Dwane Casey. Le jeu est donc moins prévisible, ce qui était l’un des principaux problèmes de l’équipe en playoffs. Les défenses savaient comment aborder un match contre DeRozan et Toronto. Elles sont prises de court, au moins pour l’instant, contre Leonard et ses partenaires. Sa décision de laisser le géant lituanien Jonas Valanciunas en dehors du cinq a aussi des effets bénéfiques. Il était une cible en défense, car incapable de changer de défenseur sur les picks-and-roll. Ibaka est plus à l’aise. Dans l’ensemble, cette équipe est plus moderne, mieux adaptée au jeu NBA et donc… plus en mesure de gagner !
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Nick Nurse et Jonas Valanciunas (Toronto Raptors)

Crédit: AFP

Parce que c’est ce qui a été si longtemps reproché aux Raptors : de briller en saison régulière et de s’éteindre en playoffs. Je sais que certains s’attendent déjà à un même scénario en avril prochain. Mais je pense réellement qu’il y a un vrai changement à Toronto. D’abord par l’arrivée de Leonard, un joueur capable de guider les siens jusqu’en finales NBA (il est, rappelons-le, l’un des plus jeunes MVP des finales de tous les temps). Mais aussi à coups de petits détails qui, une fois mis ensemble, font la différence.
Ça ne fait que quatre matches, mais je suis déjà convaincu par cette équipe. Au point d’anticiper une place de Leonard parmi les trois premiers (deux ?) du vote pour le MVP en fin de saison et d’imaginer les Raptors enfin accéder aux finales NBA.
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