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Les Clippers, une dynastie menacée avant même d’avoir commencé

Antoine Pimmel

Mis à jour 16/09/2020 à 10:47 GMT+2

NBA - Bombardés grands favoris pour le titre après leur recrutement XXL à l’intersaison 2019, les Clippers de Kawhi Leonard et de Paul George se sont inscrits dans la même lignée peu glorieuse de leurs prédécesseurs, en étant éliminés de façon incompréhensible dès le second tour, renversés par les Nuggets alors qu’ils menaient 3-1. Une sortie de route qui soulève beaucoup de questions.

Les Clippers font grise mine après leur défaite face à Denver dans le game 6 de la demi-finale de conférence Ouest

Crédit: Getty Images

Quel échec. Quel terrible échec. Encore plus troublant que celui des Bucks, eux aussi battus dès le second tour par le Heat alors qu’ils faisaient figure de grands candidats au titre. C’est pire pour les Clippers. Pire parce que contrairement à Giannis Antetokounmpo et ses coéquipiers, ils tenaient la série. Entre leurs mains. Plus qu’à un pas de la qualification pour les premières finales de Conférence de l’Histoire de la franchise. Ils menaient 3-1 ! Plus qu’une victoire à aller chercher. Et ils se sont plantés.
Trois matches de suite avec l’occasion de croquer les Nuggets. Trois rencontres bien débutées, avec plus de 10 points d’avance à chaque fois : 16 dans le Game 5, 19 dans le Game 6 et 12 hier soir. Trois fois où ils se sont finalement écroulés. C’est terrible. Terrible. Indigne d’une formation aussi chargée en talents. Mais que s’est-il passé ? Que s’est-il passé pour que le groupe flanche à ce point dans un moment aussi important ? Impossible de se convaincre qu’il n’y a rien en coulisses. Rien qui tracasse le vestiaire. Il doit bien y avoir une justification, une explication, une forme de logique quelconque. Difficile de mettre le doigt dessus.
Comment une telle armada peut-elle sortir de la sorte ? Les Californiens représentaient l’épouvantail de la NBA - sur le papier - après leur intersaison 2019. Kawhi Leonard est venu depuis Toronto, avec sa bague de champion et son trophée de MVP. Tout en rameutant Paul George dans sa valide, en provenance d’Oklahoma City. Deux superstars pour compléter un effectif dantesque, doublé voire triplé sur plusieurs postes. Hier soir, tous ont craqué. Leonard a fini à 16 points et 6 sur 22 aux tirs. Encore plus désastreux pour PG, auteur de 10 points à 4 sur 16 en ratant ses 11 tentatives dans le dernier quart temps !

Une franchise sans identité

Une faillite individuelle et collective. Encore une fois, les Clippers se font sortir au second tour. Cette franchise, souvent considérée comme maudite, avec plus ou moins d’humour selon l’interlocuteur, continue d’enrichir sa réputation de loser. Incapable de créer une culture de la gagne. Une notion forte, abstraite mais en même temps bien réelle (demandez donc au Heat) sur laquelle elle peut se reposer dans les moments délicats. Justement, sur qui cette équipe comptait pour s’en sortir ? Il n’y a pas de leaders ! Pas d’âme ! Pas de patrons.
Leonard est un joueur fantastique. Potentiellement l’un des deux meilleurs du monde, voire le meilleur. C’est un guide sur le terrain. Mais pas dans le vestiaire. Ça n’a même jamais été son rôle. Ni à San Antonio, ni à Toronto, où Kyle Lowry donnait de la voix. Il est à même de briller sur le parquet. En silence. Il ne remuera pas ses coéquipiers par contre. George non plus. David West s’en occupait quand les Pacers faisaient douter le Heat de LeBron James en 2013 et 2014. Ce sont là deux excellents basketteurs. Mais aucun meneur d’hommes.
Alors qui ? Patrick Beverley ? Ne pas confondre personnalité bien trempée et leadership. Le chien de garde des Clippers est toujours le premier à chambrer l’adversaire. En étant parfois bien au-delà des limites, presque détestable. C’est sa force. Mais ça ne fait pas de lui un guide, et visiblement ni même un champion. Même constat pour Montrezl Harrell et Lou Williams, décevants sur cette fin de série.

Un casting à retravailler

Parfois, le boss, c’est le coach. Doc Rivers jouit d’une réputation flatteuse en NBA. Mais peut-être justement un poil surcotée. Discours plat, limites tactiques, absences d’ajustements, de paris… il s’est fait dominer par Mike Malone. Sans savoir relancer son équipe quand elle prenait l’eau. Sans que ses mots ne fassent écho à l’oreille de ses ouailles. Sans avoir la portée nécessaire. C’est déjà la troisième fois qu’une formation coachée par Rivers se fait remonter un 3-1. Un hasard ? Probablement pas.
Les Clippers ont pris des décisions étonnantes toute l’année. Comme celle de gérer continuellement le temps de jeu et la présence de Leonard et George. Du "load management" à ne plus en finir pour manquer de fraîcheur au bout ? Des grandes périodes de repos pour manquer de jus dans un Game 7 ? Et bien ça ne valait peut-être pas le coup. Le groupe avait besoin d’alchimie. De moments ensembles. De créer quelque chose de fort et de profiter de la saison régulière pour développer tout ça, comme l’ont fait les Lakers (ou le Heat !) par exemple. Ça aurait été d’autant plus précieux dans un contexte comme celui de la bulle Disney, où les équipes sont forcées de rester ensemble en permanence.
Maintenant, les dirigeants vont devoir se poser les bonnes questions. La base, avec Leonard et George, reste solide. Même s’ils ont sacrifié le jeune Shai Gilgeous-Alexander et des tonnes de picks pour former le duo. Tandem qui peut… se faire la malle dès l’an prochain. Les deux stars ont la possibilité de casser leur contrat pour tester le marché en 2021. Ce serait une catastrophe pour l’équipe hollywoodienne. Les Clippers seront donc déjà sous pression dès leur retour. Peut-être avec quelques ajustements. Mais avant ça, ils vont passer de longs mois à broyer du noir et à se remémorer cette terrible désillusion.
Paul George et les Clippers
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