NBA - Comme Tim Duncan, mieux que Parker et Kobe : Victor Wembanyama, des débuts dans les clous

15 points en 23 minutes. C'est à la fois une performance très honorable pour un premier match en NBA, et en même temps un peu éloignée du rêve vendu par Victor Wembanyama depuis son arrivée aux Etats-Unis. Avec 20 points de moyenne en pré-saison, le Français a répondu aux attentes démesurées le concernant, et, forcément, sa première officielle laisse un goût amer. Un premier soir contrasté, frustrant, avec quelques promesses tout de même, qu'il convient de mettre en perspective. A tous les étages.

Tout d'abord en constatant que tous les rookies de cette promotion 2023 se sont également cognés d'une manière ou d'une autre à la réalité de la NBA. Chet Holmgren (2e choix 2022 mais premier match en NBA cette nuit) et Scoot Henderson (3e choix 2023) ont chacun marqué 11 points, quand Brandon Miller (2e choix) a lui inscrit 13 petits points pour son premier soir. Rien d'alarmant pour Wemby donc, encore plus si on le compare aux grands noms de son sport.

Il y a 39 ans jour pour jour, un certain Michael Jordan faisait son "debut game" (premier match) avec les Chicago Bulls, inscrivant 16 points, pour 40 minutes de jeu. Membres réguliers d'un top 3 "all-time" de la NBA, Lebron James et Kobe Bryant ont eux connu des débuts diamétralement opposés. Si le King avait impressionné avec ses 25 points d'entrée, la regrettée légende des Lakers, tout juste sorti du lycée, avait timidement débuté en sortie de banc à 18 ans un soir de novembre 1996, jouant six minutes sans inscrire le moindre panier.

Dans l'histoire des San Antonio Spurs, les grands noms historiques de la franchise n'ont pas non plus rayonné dès leurs premiers instants sur le parquet. Exception faite de David Robinson et de ses 23 points et 17 rebonds pour sa première en NBA, les autres ont su monter progressivement. Tim Duncan avait inscrit 15 points pour son premier match en pro, comme Wembanyama, tandis que le récent membre du Hall of Fame Tony Parker, arrivé en catimini dans le Texas, avait lui inscrit 9 points en sortie de banc le 30 octobre 2001, accompagnant sa prometteuse performance de 3 rebonds et 3 passes décisives.

Et depuis TP, les Frenchies prometteurs de la NBA n'ont globalement pas su répondre aux attentes placées en eux. A un degré bien moindre que celui qui entoure Wembanyama, Frank Ntilikina avait suscité un emballement à New York et en France avec sa 8e place à la Draft 2017, un record pour un Tricolore à l'époque. Le début du désenchantement avait eu lieu dès le premier match NBA du "French Prince", lors duquel il n'avait pas su exister avec un 0/2 au tir et une balle perdue en 7 minutes de temps de jeu.

Dernier rookie à avoir autant fait parler de lui avant ses grands débuts, Zion Williamson avait lui été blessé dès l'avant-saison et dû attendre trois mois avant de faire son premier match, où il avait impressionné avec 22 points. Avant un déclin terrible, plombé par des blessures à répétition et un physique trop peu adapté.

Il n'y a donc aucune panique à avoir concernant Wembanyama après son premier soir, d'autant que des débuts tonitruants sont rarement le signe d'un grand futur dans la Ligue. A part le grand Wilt Chamberlain et ses 43 points records pour un premier match en NBA, à une époque où le basket était bien différent, les autres meilleurs performeurs de l'histoire pour leur premier match n'ont pas laissé de trace indélébile dans leur sport. Voire même connu des destins relativement funestes.

John Drew (32 points, 3e performance de l'histoire pour un rookie) est surtout connu comme le premier joueur banni de la NBA pour usage de drogues récréatives, tandis que Maurice Stokes (32 points) a souffert d'un traumatisme crânien lors de sa 3e saison qui l'a rendu paralysé à vie… Autrement dit, Wembanyama a tout le temps de montrer l'étendue de son talent au monde entier. Rien ne presse, et tant mieux pour lui.