NBA - Marquer l'histoire… mais pas négativement : Victor Wembanyama, le double défi

Il reste sept semaines, et 27 matches pour conclure cette saison NBA pour les San Antonio Spurs. Et pour Victor Wembanyama, il n'est pas encore l'heure de se reposer. Il est même temps de remettre le bleu de chauffe pour marquer l'histoire et… ne pas la marquer également. Car les défis sur le plan individuel mais aussi collectif sont doubles pour le numéro 1 de la dernière draft NBA.

Individuellement, tous les voyants sont au vert. Après une première partie de saison un peu poussive notamment au niveau de l'adresse, Wemby a trouvé son rythme en NBA. Depuis qu'il a été replacé au poste cinq par son entraîneur dans le Texas Gregg Popovich, le géant tricolore ne cesse d'impressionner. Et avec 20.5 points, 10 rebonds, 3.2 passes et 3.2 contres de moyenne, il a repris le dessus dans sa lutte à distance avec Chet Holmgren (OKC) et peut devenir le premier Français à être sacré "Rookie of The Year" en NBA.

S'il peut marquer l'histoire du basket français une nouvelle fois avant d'aller découvrir les Jeux Olympiques avec l'équipe de France, l'ancien prodige de Nanterre peut aussi remonter le temps dans la grande Ligue. De plus en plus redoutable en phases offensives malgré son temps de jeu limité (28 minutes de moyenne), il peut être le premier rookie à afficher au moins 20 points de moyenne en jouant au moins 50 matches depuis un certain Luka Doncic en 2018-2019. Et si on se base sur son mois de janvier où il a tourné à 24 points de moyenne (en 14 matches), cela semble clairement dans ses cordes alors que Popovich a déjà annoncé qu’il devrait jouer plus de minutes après ce break.

Dans le domaine défensif, Wembanyama peut encore faire mieux. Si son nom commence à circuler de plus en plus outre-Atlantique pour le titre de meilleur défenseur de l'année grâce à ses contres et ses interceptions même si cela semble improbable étant donné le bilan défensif des Spurs, il peut aussi devenir le premier "débutant" à tourner à plus de trois contres depuis Shawn Bradley en 1993-94 et ainsi rejoindre Alonzo Mourning (3.5 contres en 1992-93), Shaquille ON'eal (3.5 contres en 1992-93) ou encore David Robinson (3.9 contres en 1989-90), rien que cela. "Je ne veux pas avoir de regrets", a déjà lancé l'ancien des Mets lors du All Star Weekend dans des propos repris par BeBasket. Mais cette sortie ne concerne pas uniquement ses objectifs personnels.

Pour ne pas "salir" cette première saison et laisser un voile sur ses performances individuelles monstres, Wembanyama le sait : il doit aussi permettre à sa franchise de monter en régime pour ne pas signer une saison historiquement faible pour San Antonio. Les Spurs n'affichent pour le moment que 11 petites victoires pour 44 défaites, soit le troisième pire bilan de la Ligue. Or comme le souligne le San Antonio Express, la franchise texane finirait la saison avec 17 victoires au mieux si les protégés du légendaire "coach Pop" conservent leur rythme du début de saison.

Or les Spurs, qui avaient terminé avec 22 succès la saison passée pour rappel, n'ont jamais fait moins bien que 20 victoires sur une saison dans leur histoire. C'était en 1996-1997. Et finir avec le pire bilan de l'histoire de la franchise pour sa première saison dans la Ligue ferait sacrément tache pour Wemby. Mais ce dernier ne compte pas se satisfaire du rendement du début de saison. "On peut gagner autant de matchs sur cette fin de saison qu’on en a gagné depuis le début", a déjà prévenu le Français, désireux de ne pas laisser une triste marque sur son premier exercice NBA.