Victor Wembanyama fait peur à la NBA : "C'est effrayant de penser à ce qu'il sera dans trois ans"

Mais où va-t-il s'arrêter ? La question commence à hanter plus d'un rival en NBA. Et à faire saliver tous les fans des San Antonio Spurs. Victor Wembanyama a encore profité d'une nuit sur les parquets outre-Atlantique pour impressionner son monde. Et se présenter comme un futur casse-tête pour nombre d'équipes. "Il va jouer dans la Ligue pendant les 15 prochaines années. Nous devons trouver comment attaquer contre lui, a reconnu le coach de Raptors Darko Rajakovic. C'est un joueur unique. Nous devons faire beaucoup mieux pour trouver comment jouer contre lui".

La raison de ce défi que Rajakovic annonce déjà ? Une performance monstre du numéro 1 de la dernière draft sur le parquet de Toronto pour guider les siens à une victoire sans contestation possible (99-122). Face à des Raptors dépassés et dominés par son talent, Wembanyama a signé un triple double aussi rare pour un rookie qu'impressionnant et prometteur, avec 27 points, 14 rebonds et surtout 10 contres. "Pour je-ne-sais-quelle raison j'étais dans un grand jour, j'ai commencé fort, s'est amusé Wemby en conférence de presse. C'est la NBA j'imagine, on connaît des hauts et des bas, ce soir c'était un haut".

Un très haut même. Il n'est que le quatrième "rookie" de l'histoire de la ligue à réussir un triple-double incluant 10 contres ou plus, le premier depuis 34 ans. "Il y a quelques semaines je me demandais quand il le réussirait. Je ne pensais pas que ça arriverait si vite, c'est impressionnant", a apprécié Rudy Gobert, auteur lui aussi d'une performance solide (17 points, 10 rebonds) lors du succès de Minnesota dans le choc de l'ouest face aux Clippers (121-100).

Victime d'allergies typiques du Texas ces dernières semaines, l'ancien de Nanterre, qui a fini avec un joli 10 sur 14 au tir dont 2 sur 4 à trois points, a donc démontré qu'il allait mieux. Et a rappelé qu'il n'était pas de la même trempe que le commun des basketteurs NBA, alors qu'il a avoué avoir songé au quadruple-double avec ses cinq passes - "En y réfléchissant bien, oui, j'y ai pensé. Mais j'essayais de gagner en premier. J'ai presque réussi un quintuple-double avec les pertes de balle", a-t-il ironisé dans des propos rapportés par le journaliste Théo Quintard -.

Gregg Popovich a en tout cas aimé son activité précieuse des deux côtés du parquet. "Il a fait un peu de tout, a salué son coach. C'est un joueur talentueux. Il a un grand sens du jeu et cela se voit de différentes manières, que ce soit par sa manière de faire des passes, en prenant certaines décisions ou en bloquant des tirs…" Ses 10 contres lui permettent d'ailleurs de s'inscrire comme le digne héritier d'une des légendes des Spurs, David Robinson.

Drafté en N.1 en 1989, celui que l'on surnomme l'Amiral est justement le dernier rookie à avoir réussi un tel triple double en NBA, avant de le refaire à neuf reprises tout au long de sa formidable carrière. "C'est un honneur d'avoir mon nom associé au sien", a commenté le jeune Français, avant de revenir sur sa capacité d'exception à bloquer les tirs, alors que l'on parle d'ores et déjà du meilleur contreur NBA (3,2 par match de moyenne) : "C'est un fait. Mais ça devient plus dur de bloquer des tirs, je dois faire un effort supplémentaire, parce que les joueurs viennent de moins en moins me défier directement".

Du haut de ses 20 ans, Victor Wembanyama fait donc peur. Et intimide déjà la NBA par ses longs segments et son aptitude unique à contrer. Mais ce qui impressionne le plus reste peut-être la suite et le joueur qu'il deviendra. "Ce n'est que sa première année, rappelle son coéquipier Devin Vassell dans le San Antonio Express. C'est effrayant de penser à ce qu'il sera dans trois ans ou quatre ans, de voir à quoi va rassembler aussi notre équipe. C'est intéressant. C'est spécial. (…) C'est un joueur extraordinaire". Un joueur hors norme même qui ne découvre la Ligue que cette saison. Ce qui laisse augurer de belles choses. Et peut va donner quelques maux de tête à des coaches NBA lors des prochaines années, comme peut le confirmer Darko Rajakovic.