Sans Victor Wembanyama, les San Antonio Spurs peuvent-ils tenir le rythme en NBA vers les play-offs ?

Victor Wembanyama est sur le flanc et les Spurs vont devoir faire avec. La gêne au mollet gauche, qui l'avait poussé à déclarer forfait pour le dernier match de son équipe contre les Sacramento Kings, annonçait en fait une élongation qui va le tenir éloigné des parquets pendant plusieurs semaines. Selon ESPN, le Français devrait être réévalué dans deux ou trois semaines. Pendant ce temps, son équipe va batailler sans lui, avec un objectif : garder le tempo très rapide sur lequel elle est lancée depuis le début de la saison.

Avec neuf victoires et quatre défaites en treize rencontres, San Antonio pointe à la 5e place du classement de la conférence Ouest. Les deux revers consécutifs subis face aux Warriors, contre lesquels "Wemby" s'est blessé samedi soir, ont alourdi un bilan jusqu'alors proche de la perfection auquel le Français avait particulièrement contribué. Il compile pour l'instant plus de 26 points, près de 13 rebonds, 4 passes, plus de 3 contres et une interception par match en moyenne, ce qui en fait le leader incontesté de sa franchise ; un statut qu'il a endossé aussi bien au niveau statistique qu'humain ces dernières semaines.

Son absence pèsera, c'est une certitude. D'ailleurs, les Spurs savent déjà depuis la saison dernière et la thrombose à l'épaule de leur joueur star que la vie n'est pas la même avec ou sans lui. L'échantillon statistique est parlant : avant que Victor Wembanyama mette un terme à son exercice 2024-2025, les Spurs affichaient un bilan de 23 victoires pour 18 défaites et se prenaient à rêver des play-offs début février. Ils ont finalement terminé à la treizième place en 34-48, en remportant 11 victoires pour 30 défaites une fois amputés de leur joueur vedette.

L'inexorable chute vers le fond du classement de la conférence Ouest ne semble pourtant pas aussi évidente ce mardi, à l'heure de se projeter sur les prochaines semaines des Éperons. L'évidence d'abord : Wembanyama ne devrait pas être absent aussi longtemps que la saison passée et il restera encore beaucoup de matches à son retour pour rectifier le tir, si celui-ci devait l'être. Pour rester bien placé dans la course aux play-offs, San Antonio serait tout de même bien inspiré de garder le rythme qui est le sien et c'est là l'enjeu de cette fin d'année civile orpheline du natif du Chesnay.

D'abord, qui pour prendre les rênes du jeu ? Arrivé en février, De'Aaron Fox a maintenant pris ses marques et lors du premier match disputé sans Wembanyama face aux Sacramento Kings, il a planté 28 points et 11 rebonds pour mener les siens vers le succès. "Je crois qu'on a bien géré ce match, saluait-il après la rencontre, conscient qu'il sera davantage recherché sur le parquet lors des prochains matches et désireux de mettre en avant la réussite collective. On a un groupe talentueux. Quand un gars n'est pas là, il n'y en a pas qu'un seul qui le remplace, l'équipe entière monte d'un cran." Dans la raquette, puisque c'est avant tout là que le trou se creuse en l'absence de "Vic'", Luke Kornet n'a ni l'envergure ni l'aura du Français mais il a offert des gages de fiabilité (13 points, 11 rebonds pour lui contre les Kings) en défense comme en attaque.

C'est d'ailleurs pour assister et soulager Wembanyama à l'intérieur qu'il a été recruté à l'intersaison : les Spurs avaient été pris au dépourvu l'an passé, avec pour seule cartouche aux postes intérieurs le Congolais Bismack Biyombo. Autre satisfaction du début de saison, le rookie Dylan Harper est encore absent (pour une gêne... au mollet gauche) mais il pourrait faire son retour plus tôt que Wemby pour aider les Spurs.

Les joueurs réguliers de San Antonio (dont font aussi partie Vassell, Castle, Johnson, Barnes...) auront moins de marge de manoeuvre sur le parquet dans les jours à venir, parce que l'un des atouts maîtres de Wembanyama est de leur donner de l'espace et du temps. Mais étoffé comme il l'est devenu, et capable de s'exprimer collectivement comme il l'a montré contre Sacramento (qui reste néanmoins l'une des pires franchises de la Ligue pour l'instant), cet effectif a des armes pour résister, selon Mitch Jonhson. "Je pense que notre groupe est équipé pour faire face aux variations d'effectif cette année, voulait croire le coach des Spurs dimanche soir. Evidemment, Victor (Wembanyama) est une grosse pièce du puzzle et les pièces ne sont pas toutes de la même taille, et nous allons devoir parfois faire sans lui. Mais nous avons bien marché depuis le début de la saison et nous continuerons."

Sans qu'il suscite l'effroi, le calendrier proche n'offrira cependant pas que des promenades de santé aux Texans. Au cours des trois prochaines semaines, les Spurs affronteront notamment Denver, Minnesota et Cleveland, en plus d'Atlanta, Portland, Orlando ou La Nouvelle-Orléans. Ce mardi, tard dans la nuit, c'est face aux Grizzlies de Memphis (11es à l'Ouest, 4 victoires pour 10 défaites) que les Spurs devront confirmer qu'ils peuvent se débrouiller sans "Wemby". En espérant que celui-ci soit de retour avant Noël, et une sacrée double confrontation en perspective contre le Thunder d'Oklahoma City...