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"Dingue, dingue !" : La sensation Sophie Chauveau a enflammé le Grand-Bo et pris date pour l'avenir

Julien Chesnais

Mis à jour 16/12/2022 à 22:48 GMT+1

COUPE DU MONDE - Elle est l’immense surprise du sprint dames. Sophie Chauveau a pris la 4e place ce vendredi, dans la station du Grand-Bornand où elle est licenciée. Devant les siens, la biathlète de 23 ans était même sur le podium virtuel dans le dernier tour avant de coincer. Qu’importe, ce 16 décembre restera comme l’acte de naissance d’une carrière désormais lancée.

4e avec le dossard 86, Chauveau a fait vibrer le Grand Bo’

Elle a mis le sourire à tout le monde. Et fait couler quelques larmes. Julia Simon aussi débordait de bonheur, malgré sa 15e place qui mettait fin à trois podiums consécutifs dont deux victoires. “C’était un super moment !” s’est extasiée sur l'Equipe la leader de coupe du monde, enchantée comme tout Français présent au stade Sylvie Becaert par la 4e place de Sophie Chauveau, grande surprise de ce sprint du Grand-Bornand, passée à un souffle du podium deux semaines seulement après ses débuts en coupe du monde.
La responsable de cette déferlante de frissons a pleuré elle aussi. Deux fois. Le matin pendant les réglages, parce qu’elle “ne se sentait pas bien, tendue derrière la carabine”. Puis après la course, mais de bonheur cette fois. “Je suis quelqu’un d’émotive, a raconté la locale de l’étape, licenciée au Grand-Bornand, sur la chaîne l’Equipe. Il faut que ça pleure pour que ça sorte !
Julia Simon peut en témoigner. “On est dans la chambre ensemble, raconte la biathlète des Saisies. Je vois ses doutes depuis le début de la saison, et là hier, ce matin, elle était toute stressée car c’est à la maison, forcément, elle avait très envie de performer. Et là de sortir ce beau 10, car il y avait vraiment la manière, c'est une performance vraiment super. C’est plein d’émotions, franchement. J’ai failli me faire disqualifier car je voulais retourner sur la ligne et le monsieur ne voulait pas me laisser passer !

Simon : "On l’a vue venir assez vite"

Personne ne l’attendait à pareille fête. Même pas ses parents, tout heureux d’avoir vu leur fille enfin mettre ses balles, son péché mignon depuis le début de sa carrière, la raison pour laquelle elle était cantonnée à l’IBU Cup, la 2e division, lors des trois derniers hivers. Si son 10/10 en a surpris plus d’un, ce n’était pas le cas pour sa performance sur la piste (5e temps, deux secondes devant Julia Simon). Beaucoup la décrivaient déjà comme un gros moteur sur les skis. “Sophie, c’est quelqu’un qu’on a vu venir assez vite, reprend Julia Simon. Je m’identifie un peu à elle, car finalement on a un petit peu les mêmes problèmes, moi j’en ai eu longtemps sur le tir couché et elle plus sur le tir debout.”
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Fourcade : "La performance de Sophie, une grosse émotion pour tout le monde"

Durant la préparation, après avoir impressionné le nouveau coach Cyril Burdet, elle avait validé son premier billet en Coupe du monde à l’issue des courses de sélection à Bessans. Déjà un premier rêve d’accompli pour la Haut-Savoyarde de 23 ans, native de Genève. Ses débuts à Kontiolahti ont été réussis avec trois courses dans les points dont une 19e place sur la poursuite. Suffisant pour garder sa place pour les deux étapes suivantes, à Hochfilzen et au Grand-Bornand.
On ne peut pas dire que son séjour en Autriche a annoncé la couleur pour le Grand-Bo. Elle n’a pris que la 71e place du sprint (4 fautes), synonyme de non-qualification pour la poursuite. Et pourtant, huit jours plus tard, c’est bien le podium qui a failli lui tomber dessus sans prévenir. Quatrième à la sortie du tir debout, elle est même remontée au 2e rang sur les deux intermédiaires de la boucle. A un kilomètre du but, elle comptait 2” d’avance sur Linn Persson et 4” sur Denise Herrmann-Wick. Complètement fou. Impensable.

Rebelote sur la poursuite ?

La boîte a certes fini par lui échapper, mais c’était comme si elle avait gagné tant l’émotion était immense dans tout le stade. “C’est dingue, dingue !” se pinçait toujours l’intéressé, quelques minutes après l’arrivée. La poursuite arrive dès samedi, moins de 24 heures après son exploit qui l’a révélée au grand jour. Avec 20” de retard à peine sur Anna Magnusson et 5” sur le podium, une nouvelle opportunité de briller se profile. Et cerise sur le gâteau, la qualification pour la mass-start de dimanche semble déjà acquise.
Mais pas question d’y penser tout de suite. “Non, non, là je veux déjà profiter ! a glissé Sophie Chauveau au micro d’Eurosport, en anglais. C’est la première fois que je fais ça, et être au milieu de tous les supporters, je veux profiter !” Elle aura tout le temps ensuite de réaliser, pendant la mini-trêve des fêtes de fin d’année. Le biathlon français, lui, s’est trouvé un nouveau talent pour les prochaines années.
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Un 5/5 éclair dans une ambiance de feu pour Chevalier-Bouchet

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