Coupe du monde de biathlon au Grand-Bornand : la Française Paula Botet est là pour sourire, pas pour rigoler
Brillante en IBU Cup (quatre succès en six courses), Paula Botet retrouve l'élite à l'occasion de la manche de Coupe du monde du Grand-Bornand, dont elle va découvrir la ferveur. En lice ce jeudi lors du sprint (14h15), la Française de 24 ans explique comment elle compte transposer ses performances du circuit secondaire au niveau supérieur. Cela passe par le sourire. Et cela peut mener aux Jeux.
Paula Botet, le 6 décembre 2025 en IBU Cup
Crédit: Getty Images
Paula Botet a dû esquisser un sourire à la lecture de la liste de départ du sprint du Grand-Bornand, au menu ce jeudi (14h15). Le nom de Maren Kirkeeide y figure juste en dessous du sien. De quoi lui rappeler sa seule victoire en Coupe du monde, acquise devant la Norvégienne (2e, +31") la saison passée lors du sprint d'Oberhof. Une course dont ces deux biathlètes avaient, déjà, pris le départ à 30 secondes d'intervalle.
Mais la Française de 24 ans n'a pas besoin de ce clin d'œil pour avoir la banane à l'idée de concourir. "Dans ma tête, j'avais encore fait une croix sur le Grand-Bo' et, finalement, je suis trop contente de pouvoir le découvrir, a déclaré mardi celle qui portera le dossard 67. Voir l'ambiance en France, j'en rêve depuis un moment. Je n'ai jamais expérimenté le fait de courir devant un public comme ça, j'ai hâte de le vivre."
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Jeanmonnot de 1 à 7, Braisaz-Bouchet de 18 à 4 : le dernier tir a fait bouger les lignes
Video credit: Eurosport
Je me suis demandé pourquoi je continuais à faire quelque chose qui me faisait plus souffrir que plaisir
En cause, non pas une blessure - comme le syndrome de l'artère poplitée piégée qui avait perturbé son début de carrière -, mais la redoutable concurrence qui règne chez les Bleues. "Après les sélections (d'avant-saison) à Bessans, j'étais vraiment très, très déçue", raconte celle qui a entamé l'exercice 2025-26 en IBU Cup, alors qu'elle avait terminé le précédent par une 5e place lors de la mass start d'Oslo, dans l'ombre du duel Preuss - Jeanmonnot et de son dénouement épique.
"J'avais envie d'arrêter. Je me suis vraiment posé la question. Je me suis demandé pourquoi je continuais à faire quelque chose qui me faisait plus souffrir que plaisir, appuie-t-elle, citée par Nordic Mag. Je suis allée en stage avec les Juniors, ça m'a fait beaucoup de bien. Ils m'ont redonné un second souffle. Le fait de me retrouver à faire ce que j'aime, c'était vraiment chouette". Et efficace. Jugez plutôt : Botet a décroché quatre victoires (dont trois de suite) en six courses sur le circuit secondaire.
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Botet, incrédule : "J'ai pris mon téléphone… et j'étais toujours en tête !"
Video credit: Eurosport
Gérer l'injonction du résultat
D'où cette montée en Coupe du monde, au détriment de Jeanne Richard, 6e du classement général 2024-25, qui pourrait participer à la course des reines dimanche, à condition de demeurer dans le Top 25 (17e en l'état). "On a dit qu'on n'hésiterait pas à faire tourner, donc on fait tourner", commente Stéphane Bouthiaux, directeur des équipes de France de biathlon. "J'ai une nouvelle opportunité, à moi de la saisir", trépigne Paula Botet, les JO d'hiver de Milan Cortina 2026 en ligne de mire.
Elles seront six du voyage olympique, mais seulement quatre au départ de chaque épreuve individuelle, à l'exception de la mass start. Avec l'éclosion de Camille Bened, le "savant mélange de choix basés sur le moment, l'expérience et le ressenti pour former la meilleure équipe", dont nous parlait Cyril Burdet avant le coup d'envoi de la saison, promet d'être complexe à effectuer. Lauréate avec un 10/10 de son dernier sprint, à Ridnaun en IBU Cup, Botet compte s'inviter dans la discussion... Naturellement.
"On est un peu obligé de 'perfer'. Ce n'est pas avec cet état d'esprit que j'ai envie de prendre le départ, mais plutôt en cherchant à continuer à faire comme en IBU Cup, expose la Vosgienne, qui avait gagné dès son retour en Coupe du monde à Oberhof. L'an passé, on a vu que le niveau de l’IBU Cup était assez élevé. Je ne viens pas là pour faire de la figuration." Une approche cartésienne autant qu'épicurienne : "Ma mère m'a dit que l'objectif était d'avoir le sourire en franchissant la ligne, et c'est exactement ça !" En esquissera-t-elle un à l'arrivée ?

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