Biathlon - Canmore / Julia Simon, écœurée : "J’ai fait une grosse course de merde"

Une razzia, ni plus, ni moins. Voilà à quoi ressemble, jusqu’à présent, l’étape de Coupe du monde de Canmore pour les biathlètes féminines. Lisa Vittozzi trône en effet tout en haut de cet ultime rendez-vous de la saison. Non contente d’avoir remporté le sprint et empoché le petit globe de la spécialité il y a deux jours, l’Italienne a eu droit à un bis repetita sur la poursuite, ce samedi. Trop obnubilée qu’elle était sans doute par sa quête de victoire finale au classement général, la skieuse originaire de Vénétie n’a d’ailleurs appris qu’en interview d’après-course qu’elle avait décroché un autre petit globe.

Sa domination paraît sans partage. Pourtant, l’histoire aurait pu être bien différente. Impériale devant les cibles, la Transalpine a en effet commis une erreur sur son ultime tir debout, ouvrant ainsi la porte à ses poursuivantes. Mais ni Lou Jeanmonnot, ni Julia Simon, qui ont chacune raté la mire à deux reprises, n’ont su en profiter. Ce dénouement s’est avéré particulièrement cruel pour la seconde, qui a terminé quatrième de la course. En cas de succès ou de deuxième place, elle aurait conservé le globe de la poursuite, qu’elle avait conquis l’an passé.

Au moment d’analyser sa performance, la Franc-Comtoise n’a pas mâché ses mots : "J’ai fait une grosse course de merde, je n’ai rien d’autre à dire", a-t-elle lâché, la mine déconfite, au micro de la Chaîne L’Équipe, en prenant bien soin de laisser la langue de bois au placard. Avant de constater, dans un soupir : "Je me suis sabotée toute seule, comme une grande."

"Franchement, là, ça me saoule", a encore affirmé la lauréate du gros globe de cristal en 2023, trop dépitée pour se projeter sur la mass start dominicale. La Française n’a eu aucun mal à reconnaître que son niveau sur les skis (seulement 32e temps, à 1'22'' de Justine Braisaz-Bouchet) était bien en-deçà de ce dont elle est capable. "Quand on n’est pas bien en ski, il faut savoir mettre les balles", a-t-elle insisté, comme pour remuer le couteau dans la plaie de son imprécision devant les cibles (trois fautes au total).

Car même si ses sensations n’étaient pas très bonnes, Julia Simon est persuadée qu’elle aurait pu se mêler à la bagarre pour la gagne. "J’avais de quoi me battre sur la piste s’il le fallait pour le dernier tour, mais j’ai préféré aller tourner sur l’anneau de pénalité, s’est-elle lamentée. La première moitié de course était très bonne, la deuxième, c’était une cata. Si j’étais sortie avec Lou (dans le dernier tour, ndlr), j’aurais pu me faire la peau. Mais là, il n’y avait aucun intérêt à se faire mal pour être dix secondes plus près du podium."