Lou Jeanmonnot, dauphine sans regret de Lisa Vitozzi : "Le dossard jaune est dur à porter"

Lou Jeanmonnot, victorieuse de la dernière mass-start et finalement N.2 mondiale, et Lisa Vittozzi, qui a soulevé pour la première fois le gros globe de cristal récompensant la meilleure biathlète de la saison, ont brillé pour l'épilogue à Canmore (Canada) dimanche. Grâce à sa victoire dimanche, la quatrième de l'hiver et de sa carrière, Jeanmonnot s'offre sur le fil le petit globe de la mass start - son premier - au détriment de Julia Simon.

Montée sur le podium des six dernières courses individuelles de la saison, dont deux fois sur la plus haute marche, la native de Pontarlier finit en trombe ce qui n'est que son deuxième hiver complet dans la cour des grandes. Au point de terminer sur les talons de Vittozzi au classement général, à seulement 23 points (1 068 points contre 1 091).

Une pointe de regrets, quand on se souvient qu'une infection au Covid-19 en décembre l'a privée de deux courses et de précieux points ? "Non, répond Jeanmonnot. Ca m'a permis de faire une saison sans (la pression du) maillot jaune. La seule fois où je l'ai eu (en décembre à Hochfilzen, ndlr), j'étais extrêmement stressée. Mine de rien, c'est dur à porter."

"Je suis contente d'avoir pu vivre une saison sans cette pression-là, d'avoir pu emmagasiner de l'expérience et de pouvoir m'en servir pour l'année prochaine, poursuit-elle. Je ne suis pas sûre que j'aurais réussi à faire d'aussi belles courses en le gardant dans la saison." "Elle est complète, elle sait tout faire, elle est en train de prendre une assurance dans tous les domaines du biathlon, il va falloir compter sur elle dans les prochaines années", prévient l'entraîneur des Bleues Cyril Burdet au micro de la chaîne L'Equipe.

Vingt-quatre heures après s'être emparée de ce dossard jaune si convoité après son doublé sprint-poursuite, Vittozzi ne s'est elle classée que 21e de la mass-start avec cinq fautes au tir, à près de deux minutes. Sa chance ? Que la Norvégienne Ingrid Tandrevold, la dernière à pouvoir lui chiper le gros globe de cristal, n'ait pas fini première ou deuxième, mais seulement huitième (+50"2) avec trois cibles manquées, ce qui l'a fait glisser au troisième rang du classement général (avec 1 044 pts).

"C'est incroyable, il y a tellement d'émotions, je suis vraiment fière", souffle l'Italienne de 29 ans, les larmes aux yeux. Devant, Jeanmonnot s'est imposée avec 11''9 d'avance sur l'Allemande Janina Hettich-Walz, auteure comme elle d'un 19 sur 20 au tir. Troisième de cette ultime mass start grâce à un sans-faute (+15"8), une autre Française, Gilonne Guigonnat, s'est elle invitée sur le tout premier podium individuel de sa carrière, à 25 ans. "Passer la ligne en faisant un énième double podium français, c'est trop cool", apprécie Jeanmonnot.

Guigonnat et elle ont écrit un épilogue à l'image de l'exceptionnelle saison des Françaises, ponctuée de onze victoires individuelles en 21 courses en Coupe du monde et de 26 places sur le podium. C'est sans compter leurs trois titres et huit médailles en quatre courses individuelles raflées aux Mondiaux de Nove Mesto (République tchèque) en février. Pour la dernière de l'hiver, Justine Braisaz-Bouchet a terminé au pied du podium malgré quatre cibles manquées, à 22"1. Simon, septième, après un 17 sur 20, a vu pour sa part lui échapper le petit globe de la mass-start, après celui de la poursuite la veille.