Hochfilzen - "Pas une course parfaite, une course pleine" : après sa victoire en poursuite, Eric Perrot veut continuer sur sa lancée

Parti deuxième derrière Tommaso Giacomel, Eric Perrot a remporté avec une impressionnante assurance la poursuite à Hochfilzen samedi matin. La première victoire de la saison du Français en individuel est d'une qualité qui le réjouit, mais qu'il a l'objectif de banaliser autant que faire se peut cette saison. Impeccable au tir, détendu sur les skis : cet Eric Perrot-là sera dur à battre, en effet.

20/20 au tir, parfait sur les skis : la masterclass de Perrot en poursuite

Video credit: Eurosport

Il était resté tapi dans l'obscurité à Ostersünd, lors de la première étape de Coupe du monde. Sous le soleil qui fait scintiller la neige du stade de Hochfilzen, Eric Perrot a brillé de mille feux samedi matin. Déjà apparu à son aise sur le sprint vendredi, ce qui lui permettait de partir dans la roue de Tommaso Giacomel lors de cette poursuite, le Français a carrément roulé des mécaniques cette fois-ci. Grâce à un impressionnant 20/20 au tir avec le septième temps d'exécution et un ski tout en gestion, Perrot a décroché la première victoire de sa saison en individuel, et c'est peu dire que la manière était au rendez-vous.
J'ai géré ma course pour avoir les opportunités
Etait-ce la course parfaite pour autant ? Le biathlète de 24 ans préfère ne pas s'embarrasser avec le concept. "C'était vraiment une super course, ça, c'est sûr, reconnaissait-il après la cérémonie. Mais j'aime rarement le terme de 'course parfaite', car il y a toujours des trucs à améliorer. Je préfère dire 'course pleine', quand je suis à mon maximum, et c'était une course pleine. Je vise l'excellence, pas la perfection." Au moins ça ! Car le Savoyard a dégagé beaucoup de tranquillité dans la roue de Giacomel, avant de le sauter au troisième tir, lorsque l'Italien a commis sa seule faute du jour carabine en main.
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Eric Perrot et Tommaso Giacomel à l'arrivée de la poursuite à Hochfilzen, le 13 décembre 2025.

Crédit: Getty Images

"Je pense qu'en ski, il y a moyen de faire mieux, et en même temps, j'ai géré ma course pour avoir les opportunités sur le pas de tir, développait Perrot après coup. Je savais en m'installant debout qu'il y aurait deux configurations : Tommaso pouvait prendre le temps ou attaquer. Quand j'ai vu qu'il attaquait, je me suis concentré sur moi. J'ai entendu la balle qui n'est pas tombée..." Treizième skieur le plus rapide du jour, Perrot n'a en effet pas été le plus rapide, d'où l'imperfection de sa prestation, mais il a été le plus intelligent et le plus précis dans le duel pour la victoire qu'il s'est offert avec "Tomi", comme il nomme affectueusement son concurrent.

Au défi de la répétition

Au-delà de la facilité dont il semblait faire preuve sur les skis, et qu'il a tenu à mesurer après coup ("c'est toujours plus facile à la télévision"), Perrot a surtout fait preuve d'une grande solidité devant les moments clefs de la course, ce troisième tir en tête. Ses cinq dernières balles non plus n'ont pas laissé de place au doute : la pression a glissé sur le Français. Peut-être parce qu'il attendait ça avec impatience. "La question n'est pas de ressentir ou pas la pression, c'est : comment tu la gères ? Et pour moi, le plaisir, le bonheur, c'est de m'offrir ce ticket pour jouer devant, d'être face aux ambitions que j'ai, partageait-il après course. La pression, je l'ai, mais j'essaie de savourer parce que ces moments, ils sont uniques et très courts."
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Eric Perrot vainqueur à Hochfilzen, le 13 décembre 2025.

Crédit: Getty Images

Eric Perrot n'était peut-être pas pris dans la nasse samedi matin, mais il sort vainqueur d'un beau duel qui lui donne confiance. De son propre aveu, il a "augmenté son niveau plateau", ce qui lui permettra, il l'espère, de se montrer aux avant-postes. Dès lors, le défi sera de réitérer ce genre de performances. "Le parcours est encore long pour le maillot jaune ou pour les Jeux, tempérait-il à l'issue de sa victoire. Il faut être capable de perdurer ces bonnes sensations et ces bonnes exécutions. L'exigence doit être la même, voire encore un peu plus haute : jouer devant, c'est bien, mais ça veut aussi dire plus de pression, et plus d'opportunités." Plus de chances de faire des courses pleines, à défaut d'être parfaites, puisque cela peut suffire pour gagner...
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