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Pour Fourcade, ça commence à sentir très bon

Laurent Vergne

Mis à jour 12/03/2018 à 10:14 GMT+1

KONTIOLAHTI – Deuxième de la mass start dimanche, Martin Fourcade a profité de la contre-performance de Johannes Boe pour creuser l'écart en tête de la Coupe du monde. Alors qu'il ne reste plus que cinq épreuves, le Français commence à apercevoir le globe de cristal. Pourtant, cette semaine finlandaise aurait pu lui coûter cher…

Martin Fourcade

Crédit: Getty Images

C'est la semaine où il aurait pu perdre gros. C'est finalement peut-être celle qui aura définitivement fait basculer la balance de son côté dans son duel avec Johannes Boe. L'histoire le dira. Martin Fourcade va en tout cas quitter Kontiolahti avec 43 points d'avance (888 contre 845) sur son rival norvégien au classement de la Coupe du monde.
A cinq courses de la fin de la saison (deux à Holmenkollen et trois à Tyumen lors des finales), l'avantage du Français n'est pas encore décisif, mais il devient substantiel. Le septième sacre, qui lui permettrait de dépasser Ole Einar Bjoerndalen, s'est sensiblement rapproché pour le quintuple champion olympique.
Et pourtant, la semaine finlandaise s'annonçait donc bien mal pour Fourcade, arrivé avec une gastro-entérite qui l'a mis à plat et l'a même contraint à déclarer forfait pour le sprint, mercredi. "J'ai essayé de m'aligner mais je ne pouvais pas", a expliqué le Pyrénéen dimanche en conférence de presse. Sa chance a peut-être résidé dans la programmation "light" de Kontiolahti, avec seulement deux courses individuelles, et quatre jours entre le sprint et la mass start, dimanche.
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Remontée de Fourcade, chute de Shipulin : la mass-start n'a pas manqué de rebondissements

Bouthiaux encore bluffé

Reste que, même cette course-là, Martin Fourcade ne l'a pas abordée dans des conditions optimales. "J'ai passé beaucoup de temps dans ma chambre et je ne me suis entraîné que trois heures sur toute la semaine, a-t-il confié. C'est vraiment difficile de courir comme ça, sans sensations et presque sans entraînement. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre dimanche, mais je suis plutôt satisfait." On le serait à moins. Deuxième derrière Julian Eberhard dimanche, il a signé son 19e podium sur ses 19 dernières courses en Coupe du monde. Il n'a plus quitté la boite depuis un an désormais. Délirant.
Cette mass start s'était pourtant mal emmanchée avec deux fautes sur son premier tir couché. "Je me suis fait peur, a-t-il déclaré sur la Chaîne L'Equipe. Il y a eu beaucoup d'incompréhension parce que j'étais bien réglé." Entre sa condition précaire et cette entame ratée, on comprend sa satisfaction. "J'ai réussi à bien rectifier sur le 2e tir en étant plus offensif, poursuit-il. Cela reste une jolie course compte tenu des conditions de la semaine, avec une inconnue totale dans laquelle j'étais et beaucoup de fatigue à l'arrivée".
S'il avait pu s'imposer, ce succès aurait même été un des plus beaux de sa carrière, sur le fond comme sur la forme. Même en l'état, cette deuxième place a scotché Stéphane Bouthiaux. "C'est une des plus belles courses de sa carrière, compte tenu des conditions, salue l'entraîneur des Bleus. Je suis juste bluffé. Vu la semaine qu'il vient de passer, dans son lit, je ne m'attendais pas du tout à ça. Ce matin, on aurait signé pour un Top 10. Qu'il arrive à se remobiliser après son premier tir et à faire les efforts pour aller chercher la 2e place, pour moi c'est juste incroyable".
C'est une bonne semaine au niveau comptable avec la contre-performance de Johannes
"Cette 2e place m'aurait frustré dans d'autres situations mais aujourd'hui, c'est plutôt une bonne chose", confirme l'intéressé. Une très bonne, même. Car en ne disputant qu'une seule course, le Français a réussi à inscrire seulement onze points de moins que Johannes Boe. Le Norvégien n'avait que très partiellement profité du forfait de Fourcade sur le sprint en terminant au pied du podium (4e). Et dimanche dans la mass start, il est passé totalement à côté (19e). S'il compte toujours deux victoires de plus cette saison que son adversaire direct (8-6), Boe paie son manque de régularité qui tranche avec l'extraordinaire constance du Catalan.
Or le Norvégien a d'ores et déjà grillé tous ses jokers. En fin de saison, pour établir le classement de la Coupe du monde, on retirera les deux plus mauvais résultats de chacun. Soit, pour Boe, sa 19e place de dimanche et sa 13e place dans la poursuite d'Ostersund début décembre. Mais, même en enlevant ces deux courses-là, le Nordique traine encore une 11e dans le sprint d'Ostersund. Fourcade, qui n'a jamais quitté le podium, pouvait donc se permettre de zapper le sprint à Kontiolahti. Cette absence n'aura aucune incidence sur son total de points en fin de saison et il dispose même encore d'un joker.
Au final, son court séjour finlandais aura été aussi favorable à ses desseins que pénible à vivre physiquement. "C'est une bonne semaine au niveau comptable avec la contre-performance de Johannes", juge d'ailleurs Martin Fourcade. A se demander ce qu'il faut pour abattre l'homme fort du biathlon mondial, plus que jamais lancé vers le septième ciel. Et vu le défi que lui a imposé le jeune Boe tout au long de l'hiver, ce sacre-là aurait à coup sûr une saveur spéciale. Reste à finir le travail. Mais ça aussi, Fourcade sait faire.
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Martin Fourcade lors de la mass start de Kontiolahti, le 11 mars 2018

Crédit: Getty Images

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