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Boe, quatre filles pour un titre, le Covid-19 en arbitre : la Coupe du monde en 5 questions

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 27/11/2020 à 10:05 GMT+1

COUPE DU MONDE - C'est l’heure de la reprise pour le biathlon mondial, à Kontiolahti, samedi, et cette saison 2020-2021 s’annonce aussi excitante qu’indécise. De Boe aux conséquences de la pandémie de Covid-19 en passant par la lutte à quatre pour le titre chez les dames, voici les 5 questions qui se posent à l’aube de cette nouvelle saison.

Johannes Boe

Crédit: Getty Images

Boe, nouveau festival en vue ?

Double tenant du titre du général de la Coupe du monde, Johannes Boe a souffert l’an dernier pour décrocher son deuxième gros globe face à la résurrection de Martin Fourcade. Mais le Catalan a depuis pris sa retraite et c’est une autoroute qui semble se dessiner désormais pour le Norvégien. Ses principaux adversaires devraient être les Français Quentin Fillon-Maillet, en pleine progression encore l’an dernier, et Emilien Jacquelin, champion du monde et tenant du globe de la poursuite, sans oublier son frère, Tarje Boe. Et aussi lui-même.
Son énorme changement de longueur de carabine (3cm de moins, l’équivalent du changement au cours d’une carrière entière en une seule intersaison !) pourrait lui jouer des tours à l’occasion des premières épreuves. Il vaudrait mieux si l’on ne veut pas assister à un nouveau cavalier seul du cadet de la fratrie Boe, comme en 2018-2019. Cette saison-là, le Norvégien avait remporté le gros globe avec 400 points d’avance sur son dauphin, tous les petits globes et 16 des 25 épreuves de la saison.
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Johannes Boe vainqueur de la Coupe du monde 2019/2020

Crédit: Getty Images

Qui pour empêcher la mainmise franco-norvégienne ?

La France et la Norvège ont complètement écrasé la dernière saison, reléguant les autres nations à de vulgaires faire-valoir dans une Coupe du monde qui s’est révélée être une lutte entre Français et Norvégiens. A eux deux, ils ont remporté 19 des 21 épreuves, placé huit hommes (quatre chacun) dans le top 10 du général et glané toutes les petites globes. Une écrasante domination qui pourrait bien se poursuivre en 2020-2021. Même avec la retraite de Martin Fourcade. Johannes Boe et Fillon-Maillet semblent au-dessus des autres et les densités des équipes de France et Norvège sont sans égales sur le circuit.
Mais attention à ne pas sous-estimer le Russe Aleksandr Loginov, 2e du général en 2019 et champion du monde de sprint l’an passé, et l’Allemand Benedikt Doll, seuls à avoir brisé l’hégémonie franco-norvégienne en 2020. La densité de l’équipe allemande (Lesser, Peiffer, Horn) est sans doute la plus forte derrière les deux cadors et l’expérience des Autrichiens (Eder, Leberhard, Landertinger) et des Italiens (Windisch, Hofer) peut leur permettre de glaner un succès ici ou là, au même titre que la prometteuse jeunesse suédoise, incarnée par Sebastian Samuelsson. Mais d’ici à venir perturber la lutte franco-norvégienne, il y a un pas qu’on ne les voit pas franchir.
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Tarjei Boe, 4e de la poursuite du Grand Bornand, en tête de course devant Quentin Fillon Maillet (2e de la course) et Johannes Boe (vainqueur) - 21/12/2019

Crédit: Getty Images

Moins de déplacements, à qui l’avantage ?

Avec la pandémie de Covid-19 qui frappe l’Europe depuis le début de l’année 2020, la Coupe du monde de biathlon a forcément été touchée elle aussi. Habitués à changer de site chaque week-end, les biathlètes devront s’adapter à la refonte du calendrier, qui proposera très souvent deux week-ends sur chaque étape de la Coupe du monde. Exit donc Ostersund, Annecy-Le Grand Bornand, Rupholding et Pékin pour évoluer deux fois à Kontiolahti, Hochfilzen, Oberhorf et Nove Mesto. Seuls Antholz-Anterselva, avant les Mondiaux, et l’étape finale d’Olso Holmekollen seront constitués d’un week-end.
De quoi favoriser la récupération et la santé des biathlètes, qui auront moins de voyage à effectuer et ainsi moins de chances d’attraper et de transporter le virus. Ce nouveau calendrier favorise-t-il particulièrement certains biathlètes ? Pas vraiment. Certes, la France perd son week-end de Coupe du monde, contrairement à la Norvège, alors que les Autrichiens évolueront deux fois à domicile mais avec l’absence de public qui devrait être la norme cette saison (même si 4500 supporters journaliers seront acceptés à Kontiolahti), cela ne change finalement pas grand-chose. Cela devrait toutefois favoriser une participation des cadors à toutes les épreuves de la saison et éviter les impasses, déjà rares.

Quatre filles pour un titre

Si la lutte Fourcade-Boe a marqué la dernière saison de biathlon du côté des hommes, les dames n’ont pas été en reste avec une somptueuse lutte à quatre. Si l’Italienne Dorothea Wierer a finalement décroché le titre par miracle (la Norvégienne Tiril Eckhoff a explosé sur le dernier tir de la saison alors qu’elle était en tête), les quatre premières du général se tenaient en cinquante points. Et chacune peut se reposer sur une force pour faire prévaloir ses ambitions : Wierer est la meilleure tireuse (et de loin), Eckhoff est la plus régulière, l’Allemande Denis Hermann la plus rapide sur les skis et la Suédoise Hanna Öberg celle qui est en pleine progression et dont on ne connait pas encore les limites.
Cette dernière est d’ailleurs sans doute la fille à suivre pour cette saison 2020-2021. Si elle parvient à se montrer plus consistante en sprint, son point faible actuel, elle a tout pour devenir la première Suédoise à remporter le général depuis Helena Ekholm en 2008-2009. On suivra également avec attention sa compatriote Stina Nilsson, championne olympique de sprint en ski de fond et passée au biathlon cet hiver. Après tout, Hermann aussi été une fondeuse il y a quelques années. Attention aussi à Marte Olsbu Røiseland, quintuple championne du monde 2020 et médaillée sur les sept épreuves dont Justine Braisaz fait une "des trois têtes d’affiche"..
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Dorothea Wierer (Italie) - Marte Olsbu Roeiseland (Norvège) - Hanna Öberg (Suède)

Crédit: Getty Images

Le Covid19 en arbitre ?

La pandémie de Covid-19 a certes forcé les organisateurs à revoir le calendrier avant même le début de la saison mais elle pourrait jouer un rôle bien plus important, et moins juste, dans cette saison de Coupe du monde. Avec le protocole sanitaire strict mis en place par les instances et par l’IBU, un biathlète incapable de présenter un test PCR négatif à l’aube d’une étape s’en verra privé et, pourrait même être privé des deux en cas de mauvais timing et d’étape doublée. Manquer plusieurs courses serait alors un coup terrible.
Pour un éventuel candidat au gros globe, cela serait pire puisqu’il perdrait énormément de points dans la course au classement général de la Coupe du monde. Cependant, l’impact du Covid1-9 ne sera pas forcément "que" négatif. Il pourrait aussi jouer un rôle tactique majeur, lié au système de points du biathlon, où l’on enlève les deux plus mauvais résultats de la saison. Si un adversaire est touché et manque deux épreuves, il ne perdrait donc aucun point sur son total final, à l’image de ce qui est arrivée avec Johannes Boe l’an dernier. A voir si certains pourraient en profiter. En tout cas, cela pourrait jouer, c’est certain.
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