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Combien de médailles pour les bleus, le duel Boe-Laegreid... cinq questions avant les Mondiaux

Julien Chesnais

Mis à jour 10/02/2021 à 11:07 GMT+1

MONDIAUX - Douze épreuves se tiendront du 10 au 21 février lors des championnats du monde de biathlon de Pokljuka. L’équipe de France ramènera-t-elle autant de médailles que l’an dernier ? L’armada norvégienne battra-t-elle le record ? Qui de Boe ou Laegreid sera la vedette ?...Tour d’horizon des différents enjeux de la compétition autour de cinq grandes questions.

Johannes Boe

Crédit: Getty Images

Combien de médailles pour l’équipe de France ?

Les Bleus avaient connu une belle moisson l’an dernier à Antholz-Anterselva. Parmi les 8 médailles, il y avait eu trois titres, tous acquis chez les messieurs. Martin Fourcade s’était imposé sur le 20km. Emilien Jacquelin avait coiffé Johannes Boe au bout d’un dernier tour sublime sur la poursuite. Et le relais masculin avait été sacré, offrant à Fourcade le dernier titre qu’il lui manquait. La faillite de l’équipe féminine (0 médaille, une première depuis 2005) avait un peu obscurci le tableau mais le bilan global demeurait évidemment très positif.
Pour les Mondiaux de Pokljuka, les premiers de l’ère post-Fourcade, il y a encore de beaux motifs d’espoirs même si la barre des 8 médailles paraît plus difficile à atteindre.
L’an dernier, les messieurs étaient arrivés en patron, forts de 19 podiums dont 6 victoires lors des 13 premières courses de l’hiver. Cette fois-ci, ce costume est réservé aux Norvégiens, l’équipe de France Messieurs n’ayant dans la besace “que” 8 podiums en 15 épreuves, ce qui la place tout de même à la 2e place au classement des nations.
On est loin de l’euphorie de l’an dernier, où l’on trouvait trois Tricolores dans le top 4 mondial (Fourcade 1er, Fillon-Maillet 2e, Desthieux 4e, et Jacquelin 8e). Le premier pointe actuellement à la 5e place (Fillon-Maillet). Mais il est aussi le premier à ne pas être norvégien. Seul Français déjà victorieux cet hiver (poursuite d’Hochfilzen), le Jurassien chassera son premier titre mondial. Lui, Emilien Jacquelin (7e, deux podiums cet hiver) et Fabien Claude (15e, deux podiums) seront candidats à la médaille sur chaque épreuve.
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Emilien Jacquelin face aux médias après le relais d'Oberhof le 15 janvier 2021

Crédit: Getty Images

Simon Desthieux (19e mondial) est un peu plus en retrait cet hiver (7e comme meilleur résultat). Tout comme Antonin Guigonnat (21e, 9e comme meilleur résultat). Mais on sait les deux hommes toujours capables d’un grand coup. Bon à prendre : les Bleus auront l’opportunité d’être cinq au départ du sprint grâce au quota supplémentaire offert par le titre de Jacquelin l’an dernier en poursuite.
Les Bleues ont elles raflé deux victoires, toutes acquises par Julia Simon en mass-start. Mais le nombre de podiums est plus mince que chez les hommes (5 en 15 épreuves). Simon, qui s’est aussi classée 3e d’une poursuite, peut rafler la mise sur chaque course tout comme finir hors des points. Son irrégularité l’empêche pour l’instant de briller au général (11e). Mais en grand championnat, seule compte la vérité du jour.
Anaïs Chevalier-Bouchet (9e mondial) est la seule autre Tricolore à être montée sur la boîte cette saison (2e du sprint de Kontiolahti et 3e de l’individuel d’Anterselva). Justine Braisaz-Bouchet, 4e du sprint à Oberhof, a les capacités pour le faire, dans un grand jour. La biathlète des Saisies est d’ailleurs la dernière Française à avoir décroché un podium individuel, en 2019 lors du 15km (3e). Anais Bescond (2e de l’individuel en 2016) connaît aussi le chemin.
Notre pronostic : 7 médailles. Si les individualités semblent un peu moins fortes que par le passé, le collectif demeure très solide. La dynamique du début de saison fait espérer un podium sur chacun des quatre relais. Un total auquel on pourrait ajouter deux breloques chez les hommes, et une chez les femmes.
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Anaïs Chevalier-Bouchet durant le sprint de Kontiolahti

Crédit: Getty Images

La Norvège va-t-elle battre le record ?

En récoltant 11 médailles aux Mondiaux l’an dernier, la Norvège a fait aussi bien qu’en 2013 et égalé le record qu’elle partage avec l’Allemagne (2007), la Russie (2008) et la France (2016). Peut-elle exploser le score en 2021 ? On peut le craindre. Chez les messieurs, au classement de la Coupe du monde, ils sont quatre aux quatre premières places : Johannes Boe (1er), Sturla Holm Laegreid (2e), Tarjei Boe (3e) et Johannes Dale (4e). Et chacun a déjà remporté au moins une victoire cet hiver. Ils arrivent à Pokljuka avec une confiance maximale, forts de 11 succès en 15 épreuves et un incroyable total de 25 podiums.
Si elle surfe sur la même dynamique en Slovénie (ratio de 1,8 podiums par course), la Norvège raflerait 7 médailles rien que sur les quatre épreuves individuelles masculines. Ajoutons une médaille sur chacun des quatre relais (ce qui semble le scénario le plus probable même si le relais féminin a connu des trous d’air), et il suffirait d’une seule breloque chez les femmes pour en totaliser 12 et battre ainsi le record. Les Norvégiennes, même si elles ont dévissé à Anterselva fin janvier, ne se contenteraient évidemment pas de si peu. Tiril Eckhoff (6 victoires) et Marte Olsbu Roeiseland (2) ont remporté à elles deux plus de la moitié des 15 courses du début de saison. Et personne n’a oublié l’incroyable carton plein de Roeiseland l’an dernier (7 médailles en 7 courses, dont 5 en or).
Notre pronostic : Oui, la Norvége va battre le record. Et l'écraser même. Elle peut viser les 15 médailles.

Boe ou Laegreid, qui sera la vedette des Mondiaux ?

Johannes Boe et la révélation Sturla Holm Laegreid ont chacun remporté quatre victoires depuis le début de l’hiver. Leur duel anime la Coupe du monde et on serait étonné qu’il n’en soit pas de même lors des Mondiaux. A presque 24 ans (il les aura le 20 février, jour du relais messieurs), Laegreid va néanmoins découvrir ce qu’est un grand championnat. La pression des grands rendez-vous lui est inconnue. Et sa capacité à y faire face va en partie décider de l’issue de leur duel.
Les deux hommes ne se battront pas seulement pour les titres mais aussi pour le général. Avant les 11 dernières courses, Laegreid n’a que 64 points de retard sur Boe. Un débours qui passe à 15 unités en retirant les quatre moins bons résultats des deux Norvégiens. La menace Laegreid est donc réelle. Un 3e gros globe consécutif est encore loin d’être assuré pour le grand frère Boe, qui s’il est gagné par le doute pourrait vouloir assurer une place plutôt qu’aller chercher la breloque.
Notre pronostic : L’expérience sera un grand avantage pour Boe durant ces Mondiaux. Mais rien ne dit que Laegreid, toujours aussi surprenant course après course, va s’écrouler sous la pression.
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Sturla Holm Laegreid

Crédit: Getty Images

Eckhoff va-t-elle encore craquer ?

Si elle n’a que très peu d’avance sur Marte Olsbu Roeiseland (8 points) et Hanna Oeberg (9), Tiril Eckhoff est incontestablement la biathlète du début de saison avec 6 victoires La Norvégienne de 30 ans est d’assez loin la skieuse en activité la plus prolifique en Coupe du monde (19 succès contre 12 pour Wierer et 9 pour Roeiseland). Mais son palmarès en grand championnat souffre de la comparaison.
Sur le plan strictement individuel, en excluant les relais, elle ne compte que deux médailles de bronze aux Jeux Olympiques (en mass-start). Et sur cinq éditions des Mondiaux, elle n’a raflé qu’une fois l’or (sprint d’Oslo en 2019) et une seule médaille d’argent (poursuite d’Ostersund en 2019). L’an dernier, elle comptait également six victoires avant de se présenter aux Mondiaux d’Anterselva. Ceux-ci avaient viré au fiasco (un seul top 10, 7e de la mass-start) et lui avaient coûté le gros globe. Bis repetita en 2021 ?
Notre pronostic : La douloureuse expérience de 2020 lui servira. On l’espère en tout cas. Mais sur le papier, elle a tout pour être la reine de ces Mondiaux, comme Roeiseland l’an dernier.
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Oberhof: Today performance of Tiril Eckhoff in the Sprint Women

Crédit: Eurosport

Boe va-t-il devenir le nouveau dauphin de Bjoerndalen ?

Johannes Boe possède “seulement” quatre titres individuels mondiaux (sprint en 2015, mass-start en 2016, sprint en 2019, mass-start en 2020). Il n’est donc pas près de revenir à hauteur de Martin Fourcade et Ole-Einar Bjoerndalen, co-recordmen avec 11 médailles d’or. Un quadruplé à Pokluka lui permettrait tout juste de déloger Raphaël Poirée (7) de la 3e place.
Mais en prenant compte les relais, le Norvégien compte 10 titres et apparaît bien plus haut dans la hiérarchie. Il n’est qu’à trois longueurs de Martin Fourcade, dauphin de l’inatteignable Bjoerndalen. Trois titres, c’est justement ce qu’avait remporté Boe l’an dernier.
Notre pronostic : Avec sept possibilités d’or pour Johannes Boe (quatre courses individuelles et trois relais), la marque de Fourcade semble effectivement à sa portée. Le Norvégien devrait vite devenir le nouveau dauphin de Bjoerndalen. Et si ce n’est pas cette année, ce sera sans doute la suivante.
(Classement des biathlètes les plus titrées aux Mondiaux, relais compris)
1. Ole Einar Bjoerndalen (NOR), 20
2. Martin Fourcade (FRA), 13
3. Emil Svendsen (NOR), 12
4. Frank Luck (ALL), 11
5. Alexandre Tikhonov (RUS), 11
6. Johannes Boe (NOR), 10
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