Mondiaux de biathlon - Relais mixte | Perrot, Fillon Maillet, Braisaz-Bouchet et Simon remporte l'or

La quinzaine bleue ne pouvait pas mieux démarrer. Dès la première des douze épreuves que comptent les Mondiaux de Nove Mesto, l'équipe de France a remporté l'or du relais mixte mercredi soir. Composé d'Eric Perrot, Quentin Fillon Maillet, Justine Braisaz-Bouchet et Julia Simon, le quatuor tricolore s'est largement imposé devant les favoris et tenants du titre norvégiens (+45") et la Suède (+1'02"), qui a devancé d'une seconde la Suisse pour s'emparer du bronze. C'est la 3e fois que les Bleus sont sacrés dans cette discipline, après 2009 et 2016.

Fillon Maillet figurait déjà dans le quatuor gagnant, il y a 8 ans. A Oslo, il faisait figure de cadet de la bande, au côté de Martin Fourcade, Anaïs Bescond et Marie Dorin-Habert. C'était son premier titre mondial, et QFM a bien grandi depuis, du haut de ses cinq médailles olympiques. Désormais installé comme le capitaine de route, il a parfaitement tenu la baraque, en position de 2e relayeur, ce qui n'était pas acquis d'avance vu ses difficultés cette saison.

Mais d'abord, Eric Perrot a parfaitement manoeuvré pour son baptême du feu en grand championnat. Le biathlète de 22 ans aurait pu se liquéfier après ses deux pioches qui l'ont relégué au 13e rang, à 20" de la tête, après le couché. Au contraire, le Français a remonté ses adversaires les uns après les autres, sur la piste et au tir debout (sans faute), pour reprendre Justus Strelow dans le dernier tour et lancé Fillon Maillet en première position à l'issue du premier relais, une seconde devant l'Allemand.

Il y avait du lourd dans ce 2e relais. Philipp Nawrath du côté des Germaniques, l'ogre Johannes Boe chez les Norvégiens. Le Jurassien a dû laisser filer Nawrath après une faute au couché. On pensait qu'il allait se faire avaler par Boe, revenu à 9". Mais ce dernier n'a jamais pu faire la jonction, ni dans le 2e tour ni au tir debout, où il utilisa 3 pioches, tout comme Nawrath, alors que Fillon Maillet, en vieux briscard, n'en sortit qu'une. Un tour de circuit plus loin, Fillon Maillet concluait son passage au 2e rang, à 8" de l'Allemagne et 20" devant la Norvège. Du super boulot. Et on se disait que le plus dur était peut-être fait, vu la forme des deux dernières cartouches françaises.

En moins de 800 mètres, Justine Braisaz-Bouchet, 3e relayeuse, avait déjà avalé Franziska Preuss pour prendre les commandes. Définitivement ? Pas encore, car la biathlète des Saisies a fait un soudain coup d'ascenseur, ce qui a posteriori n'était pas si mal pour le suspense. "BB" a plongé au 5e rang, à 39" de la tête, suite à un tir couché très haché et conclu par un tour de pénalité. Sérieux coup de froid pour les Bleus. Mais le show pouvait alors vraiment commencer. Revenu à 27" deux kilomètres plus loin, elle n'a utilisé qu'une pioche au debout, alors que Preuss, en tête, craquait à son tour.

Dans son dernier tour de circuit, Braisaz-Bouchet a avalé Lena Haecki-Gross et Karoline Knotten pour mettre la France et Julia Simon sur orbite. Cette dernière s'est élancée avec 6" de marge sur la Suisse et 8" sur la Norvège. La tenante du titre de la coupe du monde n'a jamais vu ses adversaires revenir. Tant sur la piste que sur le pas de tir. Autrice d'un 10/10 et impériale sur la piste - les skis étaient particulièrement bons pour les Français sur ce relais - Julia Simon a pu savourer dans le dernier tour, entamé avec 51" de marge sur Tandrevold. Un peu plus tard, sous une pluie toujours aussi battante, la Marseillaise pouvait retentir. Sans doute pas la dernière dans la station tchèque, vu le récital des Bleus ce mercredi.