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Mondiaux 2024 / "C'est la meilleure équipe de France de tous les temps" : les clés du record bleu

Raphaël Brosse

Mis à jour 18/02/2024 à 20:54 GMT+1

Les mass-starts disputées ce dimanche ont tiré le rideau sur les championnats du monde 2024 de biathlon. Avec un total de treize médailles (dont six en or), la France termine en tête du classement des nations et efface son précédent record, qui datait de 2016. Loïs Habert analyse les raisons de cette édition exceptionnelle pour le collectif tricolore.

Un "perfect" pour finir : la Masterclass de Braisaz-Bouchet en mass-start en vidéo

Oslo, le 13 mars 2016. Il a beau être privé de la victoire par un jeune rival du nom de Johannes Boe, Martin Fourcade ne peut faire la moue au moment de recevoir sa médaille d’argent de la mass-start. À titre personnel, ces championnats du monde sont une totale réussite, avec quatre titres et, donc, une deuxième place. Surtout, ce dernier résultat vient conclure une campagne faste pour l’équipe de France qui, dans le sillage du Catalan et d’une Marie Dorin-Habert au sommet de son art (six médailles), finit première au classement des nations, avec un total record de onze breloques. Ce record a longtemps tenu. Désormais, il n’est plus.
Nove Mesto na Morave, le 18 février 2024. Le site tchèque ne jouit certes pas du même prestige qu’Holmenkollen, mais il occupe maintenant une place à part dans l’histoire du biathlon français. C’est ici, entre Bohême et Moravie, que les Tricolores ont en effet établi leur nouveau plus haut total de médailles au cours d’une édition des Mondiaux. Ce dimanche, les mass-starts ont permis à Justine Braisaz-Bouchet (or), Lou Jeanmonnot (bronze) et Quentin Fillon Maillet (bronze) de faire monter le compteur jusqu’à treize unités, dont six du plus précieux métal.
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Fillon Maillet en bronze pour finir, Boe égal de Bjoerndalen : l'arrivée de la mass-start

Simon et Braisaz-Bouchet en locomotives

Si les Bleus ont pu faire tomber le record d’Oslo et terminer devant la Norvège au classement des nations, c’est en grande partie grâce aux féminines. Les Françaises ont décroché neuf breloques, ont été sacrées championnes du monde en relais pour la première fois de leur histoire et n’ont laissé filer qu’un seul titre, celui de l’individuel, glané par Lisa Vittozzi. Pour réussir cette moisson, elles se sont évidemment appuyées sur Julia Simon, victorieuse de ses trois premières courses (relais mixte, sprint, poursuite) et sur Justine Braisaz-Bouchet, qui a elle aussi empoché cinq médailles et livré un récital sur la mass-start.
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Les larmes ont fini par couler : l'émotion de Braisaz Bouchet sur le podium de la mass-start

"Julia et Justine ont été du même niveau sur ces Mondiaux, remarque Loïs Habert, consultant Eurosport. Ce qui est très fort, c’est qu’elles ont chacune un profil différent : la première se nourrit de la confrontation, tandis que l’autre cherche à faire un biathlon parfait. Elles ont chacune un terrain d’expression vraiment différent." Et elles ont chacune su donner la pleine mesure de leur talent à Nove Mesto, tirant l’équipe de France vers le haut.
Les hommes ont aussi fait de jolis Mondiaux
Forcément, la comparaison n’est pas flatteuse pour les biathlètes masculins. Exception faite des relais mixte (or) et mixte simple (or), remportés en collaboration avec leurs camarades féminines, ils n’ont grappillé que deux médailles de bronze, sur le relais et la mass start. "On peut remercier les filles, qui ont énormément œuvré, mais il ne faut pas non plus manquer de nuance et accabler les garçons, prévient Loïs Habert. Chez les hommes, tout le monde subit la loi des Norvégiens. Je trouve que les hommes ont aussi fait de jolis Mondiaux, même si ça s’est moins transformé en médailles."
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Jacquelin : "On n'y croyait pas forcément en ce podium"

Dans le creux de la vague depuis le début de la saison en Coupe du monde (aucun podium individuel), le collectif masculin est parvenu à montrer un meilleur visage sur la piste tchèque. En particulier Quentin Fillon Maillet. "On a retrouvé une partie de ce qu’il était quand il était au top de sa forme : hyper agressif sur les courses, à attaquer, prendre ses responsabilités, avec une vraie belle technique et de l’explosivité quand il skie. C’est un truc qu’on ne voyait plus depuis sa grande année 2022", remarque le consultant Eurosport, qui souligne aussi qu’Émilien Jacquelin "a retrouvé des jambes." De bon augure, espérons, pour les dernières étapes de la saison.

La densité, facteur clé

Des Françaises insatiables et des Français qui ont su relever la tête malgré une année compliquée, voici donc deux des raisons de la razzia bleue lors des Mondiaux. Mais il manque la plus importante : la densité folle de l’équipe tricolore. "On a des têtes d’affiche qui sont très fortes, particulièrement chez les filles, mais même la queue du peloton est très solide, expose Loïs Habert. Derrière Quentin et Émilien, il y a deux autres garçons qui peuvent jouer un podium (Éric Perrot et Fabien Claude, ndlr). Du côté des féminines, c’est encore d’un autre niveau. Il y a une vraie densité."
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Un hymne, quatre Bleues : la Marseillaise en vidéo

En témoignent le formidable quadruplé des féminines sur le sprint, la jolie collecte de Lou Jeanmonnot (deux médailles de bronze individuelles, deux titres en relais), les places d’honneur d’Éric Perrot (4e du sprint, 8e de l’individuel, 9e de la mass-start) et, bien sûr, la capacité à viser le podium sur n’importe quel relais. "C’est un record largement mérité et, à mon avis, c'est la meilleure équipe de France de tous les temps", affirme Loïs Habert, en faisant référence à cette densité de prétendants aux podiums qui n'existait pas auparavant. Et qui promet beaucoup pour la suite.
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