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Mondiaux / "Un ascenseur émotionnel de malade" : Les Bleues reines du monde… et du suspense

Raphaël Brosse

Mis à jour 17/02/2024 à 18:13 GMT+1

L’équipe de France de biathlon a réparé une curieuse anomalie, ce samedi, en remportant un titre mondial qui lui avait jusque-là toujours échappé en relais féminin. C’était attendu, dans la mesure où les Bleues sont étincelantes depuis le début de la saison. Mais cette victoire n’a rien eu d’une promenade de santé, la faute à quelques erreurs qui auraient pu être fatales.

Les Bleues sont passées par toutes les émotions : le résumé de leur sacre

Corinne Niogret et Véronique Claudel, Florence Baverel et Sandrine Bailly, Marie Dorin et Anaïs Bescond… En plus de trente ans, la France a vu passer quelques générations de biathlètes féminines de très haut niveau. Elles ont moissonné un nombre pléthorique de médailles sur le circuit de la Coupe du monde, sont montées sur des podiums planétaires et olympiques, seules ou à plusieurs. Jusqu’à présent, cependant, le titre mondial en relais s’était toujours refusé à elle. Une anomalie à peine croyable. Une anomalie qui vient enfin d’être réparée.
Lou Jeanmonnot, Sophie Chauveau, Justine Braisaz-Bouchet et Julia Simon ont en effet décroché l’or, ce samedi, sur la piste de moins en moins immaculée de Nove Mesto. On ne va pas dire que c’était l’année ou jamais, mais il faut reconnaître que les Françaises avaient rarement paru aussi fortes. Contrairement à leurs homologues masculins, elles sont éblouissantes depuis le début de la saison (8 victoires en 14 courses individuelles, plus deux en relais) et sont irrésistibles sur ces Mondiaux, à l’image de leur tonitruant quadruplé réalisé à l’occasion du sprint.
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La frayeur pour SImon mais une victoire à l'arrivée : revivez les derniers instants du relais dames

On est passées par toutes les émotions possibles
Forcément, les Tricolores avaient la pancarte au moment de s’élancer. 1h15' plus tard, il n’était donc pas surprenant de voir Julia Simon agiter le drapeau bleu-blanc-rouge et franchir la ligne d’arrivée en tête, avec près de 40 secondes d’avance sur la Suède. Pourtant, les protégées de Jean-Paul Giachino et Cyril Burdet ont vécu une course riche en rebondissements et tout sauf maîtrisée. "On est passées par toutes les émotions possibles", a parfaitement résumé Jeanmonnot au micro d’Eurosport.
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Jeanmonnot : "J'aime cette place de première relayeuse, c'est électrique"

En première relayeuse, la Doubiste avait idéalement lancé la machine bleue, grâce à un sans-faute au tir et un temps stratosphérique sur les skis (15'49'', personne n’a fait mieux). Ce fut en revanche beaucoup plus compliqué pour Chauveau, qui est allée tourner sur l’anneau de pénalité à l’issue du tir couché, puis après le debout. Heureusement, Braisaz-Bouchet a surfé sur son excellente dynamique et vite remis la France aux avant-postes. "J’étais déterminée, je pensais peu à l’enjeu, j’avais confiance en moi et je savais qu’en biathlon, tout était possible", a expliqué la championne olympique de la mass-start.

Simon a joué avec le feu

En patronne, Simon a ensuite conclu l’affaire. Mais la lauréate du gros globe de cristal en 2023 a joué avec le feu sur l’ultime tir, en expédiant ses trois premières balles hors des cibles. Elle s’est ressaisie de justesse pour mettre ses balles de pioche et comme Elvira Oeberg est également partie à la faute, la catastrophe a été évitée. Tout aurait néanmoins pu basculer. "J’avais un peu trop d’envie, de pression, un peu de tout. Je n’ai pas fait une très belle course d’un point de vue personnel", a lâché la biathlète des Saisies au micro de la chaîne L’Équipe, ajoutant qu’en dépit de la victoire, elle devait encore "digérer le contrecoup de la manière."
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Braisaz : "Je ne pensais peu à l'enjeu, j'avais confiance en moi"

"Je pense surtout à Sophie (Chauveau, ndlr), elle a dû vivre un ascenseur émotionnel de malade", a pour sa part commenté Jeanmonnot, qui a aussi trouvé à redire sur sa performance personnelle. "J’ai un peu explosé dans le dernier tour, car je suis partie trop vite. J’aurais aimé maintenir le 'gap' que j’avais à la sortie du pas de tir", a-t-elle reconnu. Malgré leur sacre historique, les Bleues sont ainsi suffisamment lucides et exigeantes envers elles-mêmes pour affirmer que leur course a souffert de plusieurs imperfections.
En d’autres circonstances, l’or aurait d’ailleurs encore pu leur filer entre les doigts. Si la Norvège et l’Italie avaient été à la hauteur de leur standing, par exemple. Sauf que les Norvégiennes (10es) vivent un calvaire en Tchéquie et que les Italiennes (11es) sont totalement passées au travers. Cela a évidemment facilité la tâche des Françaises, qui ont sans doute encore de l’appétit en vue de la mass-start de dimanche. "Il reste une course, ce serait dommage d’aller se coucher en se disant qu’on en a eu assez, finalement. En tout cas, ce n’est pas mon genre", a prévenu Lou Jeanmonnot. Histoire de finir ces Mondiaux d’anthologie en apothéose.
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