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Quentin Fillon Maillet désorienté, Eric Perrot "pas à la hauteur", Emilien Jacquelin 13e : les Bleus dans la nasse

Simon Farvacque

Mis à jour 11/02/2024 à 21:25 GMT+1

Quentin Fillon Maillet, perdu dans son tir, a symbolisé un collectif qui ne s'en sort pas, dimanche à Nove Mesto. La poursuite des Mondiaux a été survolée par les Norvégiens de Johannes Boe (1er d'un quintuplé), face à des Français impuissants. Eric Perrot, notamment, est passé du 4e au 14e rang. Dans une grisaille qui contraste avec le ciel bleu, côté dames, Fabien Claude a été l'éclaircie (10e).

Fillon Maillet perdu sur le pas de tir: "J'ai beaucoup de difficultés à trouver des repères stables"

La saison s'écoule et le contraste s'intensifie. D'un côté, le biathlon français conjugué au féminin brille de mille feux. De l'autre, son homologue masculin ronge son frein, tapi dans l'ombre d'un second rideau qu'il n'a pas l'habitude d'occuper. Dimanche, c'était jour de poursuites à Nove Mesto. Julia Simon a triomphé, accompagnée par Justine Braisaz-Bouchet (3e) sur un podium qu'aucun Français – sans e – n'a décroché à titre individuel cette année.
Côté messieurs, la délégation tricolore n'a pu contrarier le quintuplé norvégien, dont Johannes Boe a été l'élément de pointe. Quentin Fillon Maillet (11e) a manqué la cible à deux reprises sur chacun de ses trois premiers passages sur le pas de tir. "Il n'y a pas d'excuse. Les conditions n'étaient pas évidentes (…) mais il n'y a pas que le vent qui m'a fait sortir les balles, j'y suis aussi pour quelque chose. Il y a eu un peu d'inattention. J'étais un peu dans le gaz", déplore-t-il.
Son analyse est bonne, il est perdu
"C'est difficile au niveau du tir en ce moment, j'éprouve beaucoup de difficultés à trouver des repères, de la stabilité, poursuit QFM pour Eurosport. Ce n'est pas facile à gérer (…) Je mets beaucoup de travail et d'implication. Je ne suis pas loin de trouver des solutions… mais ça ne paie pas pour le moment." Le cercle vicieux de son exercice décevant semble impossible à enrayer : "En pleine saison, les choses vont vite, on enchaîne les courses, c'est compliqué d'adapter, de peaufiner."
"Son analyse est bonne, il est perdu, estime Sandrine Bailly. Il est dans une démarche de travail, c'est un acharné de boulot, c'est ça qui est dur. On voit que ça ne fonctionne pas pour lui, alors qu'il est méritant." En faire plus ? En faire moins ? Le vainqueur du gros globe 2022 ne sait pas comment faire mieux. "Il faudrait peut-être qu'il laisse aller, fasse autre chose, se reconcentre sur les bases et revienne tranquillement", suggère notre consultante, d'un point de vue extérieur.
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Ce n'était décidément pas le jour de Jacquelin : son gadin en vidéo

Perrot (14e) visait le podium

L'an passé, Emilien Jacquelin avait justement fait un break, achevant sa saison prématurément. Malgré deux quatrièmes places à Ruhpolding, il ne fait pas encore fructifier ce choix. Dimanche lors de la poursuite des Mondiaux – format où il compte deux titres (2020, 2021) –, ses trois erreurs dès le premier couché l'ont mis sur une mauvaise pente et il n'est jamais revenu dans le match (13e), chutant au sortir de l'anneau de pénalité, en guise de cerise sur le gâteau d'une terne journée.
Un rang derrière Jacquelin, Eric Perrot a terminé "fatigué" : "C'était une course éprouvante (…) Je passe un peu au travers des deux tirs du milieu de course (3/5 puis 1/5, ndlr). Il m'en a manqué pour prendre le bon wagon." Quatrième du sprint la veille, le Français de 22 ans s'est déçu : "Je prenais le départ pour jouer le podium, je suis vert (…) Je n'ai pas été à la hauteur de l'évènement, pas à la hauteur de mes propres attentes." Il parvient péniblement à positiver : "J'ai la chance d'être jeune et de pouvoir me dire que c'est une leçon parmi d'autres."
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Perrot : "Je n'ai pas été à la hauteur de l'évènement, pas à la hauteur de mes propres attentes"

Claude, 20/20 et frustration

Fillon Maillet, Jacquelin et Perrot – tous trois "Top 10" samedi – ont été battus par un compatriote qui s'élançait pourtant bien après eux. Fabien Claude a tiré à 20/20 pour grimper du 26e au 10e rang. "C'est une belle copie, bien propre. C'est seulement mon deuxième 20/20 en carrière. Ça fait plaisir à l'école… et en biathlon", sourit-il à notre micro. Le meilleur temps du jour, indépendamment de l'ordre de départ… il est pour lui, pas pour les Norvégiens.
"Champion du monde du jour, on va dire, s'exclame Claude en riant. Cela m'est arrivé à Oberhof, aussi (de 28e à 6e, ndlr). Je fais partie de ceux qui peuvent jouer devant mais c’est toujours frustrant de faire ça en partant d'aussi loin." Le problème est clair : "Le pire, c'est quand j'attends le départ de la poursuite et que je me dis 'Comment je peux être aussi loin ?'. Je dois bosser sur l'approche du sprint." Et de conclure : "10e, c'est top, mais on est là pour autre chose".
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Claude, un 20/20 pour passer de 26e à 10e : "C'est top, mais on est là pour autre chose"

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