Quentin Fillon Maillet, 3e du sprint d'Östersund, ou la respiration qui change tout ? "Je me suis dit : 'Allez, il faut tenter'"

Inspirez, expirez… Vous n'êtes pas chez le médecin, mais dans la tête de Quentin Fillon Maillet. Le Français de 33 ans a longtemps choisi d'"abord(er) le tir en inspirant". Deux jours avant le sprint d'Östersund, dont il a pris la 3e place ce samedi, "QFM" a mis en place le système inverse, pour améliorer son tir couché. Résultat ? Un 5/5, qui demande confirmation ce dimanche lors de la poursuite.

Quentin Fillon Maillet n'est pas du genre à manquer d'ambition. Alors quand il s'est présenté radieux à un point presse en visio-conférence, après sa troisième place lors du sprint d'Östersund, il y a eu comme un soupçon de décalage entre son résultat et son air enjoué. "Quand je vous annonce mes objectifs, à chaque fois, je suis obligé de parler de chiffres, de victoires, de Jeux Olympiques et tout cela, a posé le double champion olympique. Ce n'est pas une victoire, mais c'en est presque une pour moi, parce que j'ai réussi le 100%, que ce soit en ski ou sur le tir."

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Mais "QFM" n'a pas seulement donné le meilleur de lui-même ce samedi. Sa satisfaction plus profonde est due à une modification majeure qui lui a réussi. "J'abordais le tir – pas l'approche du tir, la séquence du tir – en inspirant. Et maintenant, je le fais en expirant, ce qui m'amène un peu plus de relâchement au niveau du buste sur le tir couché", a-t-il expliqué. Un changement drastique envisagé depuis l'arrivée de Jean-Pierre Amat dans le staff des Bleus, il y a deux ans et demi, révèle le biathlète français de 33 ans.

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3/5 vs 5/5 : Fillon Maillet a gagné en stabilité au tir couché

Video credit: Eurosport

Mercredi, le déclic

Le vainqueur du gros globe 2022 se reprend : "C'est une chose à laquelle je réfléchis depuis (encore plus) longtemps, que j'avais évoquée avec d'autres coaches que Jean-Pierre, mais que je n'avais pas mise en place." Fillon Maillet a eu du mal à tirer un trait sur sa méthode, d'autant plus qu'elle lui a permis de se forger un imposant palmarès : "Depuis que je suis petit, je fonctionne de cette façon-là. Je n'avais pas forcément ressenti le besoin (d'inverser inspiration et expiration, ndlr). Un peu plus, maintenant, en raison de battements plus importants en tir couché."

Alors, quel a été le déclic ? "Lors de l'individuel, après le deuxième tir couché, j'ai vraiment senti ce manque de stabilité", raconte-t-il, 15e ce mercredi d'une course remportée par le Norvégien Johan-Olav Botn, qui a encore gagné ce samedi. Auteur d'un 3/5 lors du passage face aux cibles en question (17/20 au total), le Jurassien s'est alors lancé. "J'ai voulu mettre en place (ce changement) dès le lendemain (jeudi), en tir à sec, puis hier (vendredi) à l'entraînement, où j'ai réussi à le faire. Je me suis dit : 'Allez, il faut tenter.'" Sacrée inspiration.

"Je n'imaginais pas optimiser (si vite) quelque chose d'aussi important, mais cela porte ses fruits dès aujourd'hui (samedi), donc je vais le remettre en place ce dimanche, lors de la poursuite", sourit Fillon Maillet, ainsi particulièrement fier de son 5/5 (et même 10/10, avec le debout) du jour : "Ce n'est pas évident de faire une telle modification à deux jours de la deuxième course individuelle de l'année, mais c'est quelque chose qui a payé." Et d'ajouter : "Il y a aussi tout le travail de l'été, d'autres mises au point et d'autres investissements qui paient maintenant."

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Video credit: Eurosport

J'ai assez loupé de balles en couché ces trois dernières saisons

Ce podium "qui compte beaucoup pour (lui)", n'est cependant pas la preuve que tout est réglé, comme il l'a mentionné sur Eurosport : "Je n'ai pas tout à fait enfoncé la porte de la réussite, cela ne reste que cinq balles". Mais il est vraiment temps pour "QFM" de "renverser la tendance" concernant un mal récurrent : son taux de réussite au tir couché est passé de 85% (2022-2023), à 82% (2023-2024) puis 79% (2024-2025), des valeurs à chaque fois inférieures à celles du debout. Prendre la direction de la résolution de ce problème est un premier pas vivifiant.

"Je suis content, parce que je sens que j'ai passé un cap. C'est super important, ça permet d'aborder les courses avec plus de confiance, de changer de cycle, appuie l'intéressé, qui s'élancera 14 secondes après Botn dimanche. J'ai assez loupé de balles en couché ces trois dernières saisons." Trois saisons durant lesquelles il n'a pas triomphé en poursuite. La porte de la réussite à enfoncer semble toute trouvée.

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