Un excellent premier weekend pour les Bleus : "On se dit que c'est la meilleure équipe du monde mais ils sont un peu tendus"

Quatre courses, deux victoires, une deuxième et une troisième place, l'équipe de France a posé les bases d'une saison que l'on espère magnifique lors des courses collectives du weekend de reprise à Östersund. Rien de surprenant, les Bleus étant la première ou la deuxième force de la Coupe du monde depuis plusieurs saisons mais après une longue préparation, les questions sont toujours plus nombreuses que les réponses. Après deux jours et quatre courses, les excellents résultats ont fait redescendre la pression inhérente au début de saison.

"Ça valide plein de choses, il y en a d'autres à travailler". Dans sa verve efficace et avec le sourire qui barre le plus souvent son visage, Emilien Jacquelin a parfaitement résumé le sentiment général de l'équipe de France. Avec des bons de temps de ski, les Bleus ont acté que leur préparation physique de l'été avait été bonne. Sur le pas de tir, il fallait en revanche évacuer beaucoup de choses.

"C'est toujours difficile de commencer la saison, notait Lou Jeanmonnot, celle qui a terminé le relais mixte victorieux. On ne sait jamais vraiment où on se situe par rapport aux autres. Gagner c'est le meilleur moyen de prendre de la confiance.  Il y avait beaucoup de pression. Mon tir couché n'était pas très bon ce dernier mois donc j'étais un peu inquiète."

Les Bleus ont connu des fortunes diverses sur le pas de tir à l'image d'une Justine Braisaz-Bouchet qui y a un perdu beaucoup de temps ce samedi, d'un Fabien Claude qui a tourné sur le relais masculin et le relais mixte simple ou encore d'un Emilien Jacquelin qui avait tout tenté pour ramener son équipe sur la Norvège samedi, sans succès. Chacun d'entre eux a d'autant plus facilement relevé ces petits accrocs, et rien de plus, qu'ils n'ont pas empêché la France de sortir du weekend avec un excellent bilan.

"Ils ont tous de bons discours, analyse notre consultante Sandrine Bailly. Je les trouve assez francs avec eux-mêmes. Ils gagnent mais il y a toujours des choses à améliorer. Dans une course, il y a toujours un truc qui s'est mal passé. Ils sont assez lucides. Il n'y a pas d'annonces tonitruantes". Personne n'est arrivé ce weekend en promettant une, deux ou trois victoires mais le collectif a répondu présent sur la piste suédoise et dans les bourrasques de samedi.

Preuve en est, Camille Bened, à qui l'on a proposé une place dans le relais mixte simple, a réalisé une superbe performance, l'achevant, avec Fabien Claude, à la 3e place. C'est à la fois le témoin d'un groupe qui met tout le monde en confiance et d'un collectif féminin extrêmement dense, ce que l'on n'ignorait pas et qui posera problème au staff pour décerner les quatre places aux JO. Avec des candidats au gros globe chez les hommes comme chez les femmes, les Bleus avaient besoin d'un bon premier weekend pour aborder les épreuves individuelles (à partir de mardi) dans le meilleur état d'esprit possible.

"Après ce qui s'est passé la saison dernière en termes de résultats, c'est toujours difficile d'entamer une saison, sachant qu'on a toujours mieux, toujours plus à aller chercher, rappelle Sandrine Bailly. On se dit que c'est la meilleure équipe du monde mais au départ des courses, ils le disent, ils sont un peu tendus." On le serait à moins dans une saison où l'on vous annonce tout en haut de toutes les feuilles de résultats, à raison à l'évidence après un premier weekend à 100% de podiums.