Biathlon - Coupe du monde féminine : Après Ruhpolding, Julia Simon a un boulevard au classement général

Ce dimanche 15 janvier risque bien d’être un tournant dans la course au classement général. Le forfait d’Elvira Oeberg, malade, couplé à la victoire pleine de maîtrise de Julia Simon, ont permis à la Française de prendre 141 points d’avance sur la Suédoise au classement général. La Savoyarde a fait le break, et, malgré les 9 courses restant à disputer, elle semble avoir pris une belle option sur le gros globe de cristal.

141 points, c’est tout de même plus qu’une victoire (90 points) et une quatrième place (50 points) dans le nouveau règlement de l’IBU. Mathématiquement, tout est possible, notamment puisque le classement prend dorénavant en compte tous les résultats, sans donner la possibilité d' "effacer" ses moins bons résultats. Dans les faits, au vu de la régularité de la Française qui totalise 9 podiums et 3 victoires en 12 courses, cette marge est appréciable.

Julia Simon se comporte de plus en plus comme la patronne du circuit, comme elle l’a démontré ce dimanche. Avec trois fautes, la Française a tourné deux tours de plus que Lisa Vittozzi et Anaïs Chevalier-Bouchet, ce qui ne l’a pas empêché de les rattraper dans la dernière boucle et de les déposer à quelques encablures de l’arrivée. Une victoire "à la Johannes Boe" devant l’Italienne, pourtant 3e du classement général. Avoir plusieurs balles d'avance, c'est la marque des plus grands.

Au vu du niveau affiché depuis le début de saison, seule Elvira Oeberg semble en mesure de résister à la Française. La Suédoise, deuxième l’année dernière, a pour elle d’être régulièrement plus rapide sur les skis. Mais elle n’a pas la même solidité devant les cibles, ni la même constance dans les résultats. C’est la force de cette Simon cuvée 2022-2023 : sans avoir perdu ses qualités de duel et de finisseuse démontrées dimanche, elle y a ajouté une vraie régularité.

"Tout est en phase. Elle a du vécu, de l’expérience, elle est en confiance. Elle a compris beaucoup de choses avec Paulo (Jean-Paul Giachino) sur le tir, et notamment sur le couché, qui lui donnent une forme de sérénité qu’elle n’avait sans doute pas avant. Ça lui permet aujourd’hui de s’exprimer à 100% dans son biathlon",confiait à Eurosport son nouvel entraîneur Cyril Burdet, en début de saison. Une impression qui perdure et qui fait penser que la Française est arrivée à maturité psychologiquement.

Ce calme se sent également dans ses déclarations. La Savoyarde veut garder la tête froide. "Plus les courses passent et plus j’aimerais rêver, mais il y a encore du travail à accomplir", a-t-elle indiqué à Nordic Magazine, après la course. "C’est une grande fierté de porter le maillot jaune, mais je continue de prendre cette saison course après course", a précisé la biathlète, avant de conclure : "On est qu'au mois de janvier". Évidemment, Simon a raison, et il vaut mieux s'interdire de s'enflammer pour garder son rythme actuel. Mais rien ne nous interdit de rêver à sa place.