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Able Friend et Cirrus des Aigles, épée au fourreau.

Allison Nicolleau

Mis à jour 11/05/2015 à 22:17 GMT+2

Ils sont hongres, doués, et fédérateurs. Musculeux, beaux, et source de bonheur. Dimanche, ils ont fait apparaître le soleil des deux côtés de la Terre. Sans artifice, feux d'artifice, cravaches au vestaire.

Cirrus des Aigles

Crédit: Panoramic

Dimanche, il y eut deux moments de grâce. Ces instants où les yeux suffisent, et que les battements ralentis du coeur accompagnent.
Able Friend, l'Elephant rose. Immense, massif, puissant. La petite Legatissimo aurait pâle allure face à celui qui domine, arrache, dévaste le terrain de Sha Tin en quelques poussées douces. Invaincu depuis le 23 novembre, en six compétitions. Lauréat par cinq fois dans les courses de Champions. Dimanche, Able Friend était attendu comme un Crack. Ses sorties deviennent des démonstrations. Ses foulées, un témoin de notre passion. Les Champions Mile de Sha Tin accueillaient sa seconde tentative, la première se voulant essuyée d'un revers "Variety Club". Depuis, le cheval est plus fort, presque surnaturel.
Dimanche, il a suivi le peloton, a accompagné le mouvement commun, et a maîtrisé le temps dans la ligne droite. Les mains posées, João Moreira savait, avait confiance, et dégustait déjà la vue, le vent, et la sensation à venir. Able Friend a passé le peloton, sans allonger les jambes, sans tendre l'encolure, sans écumer de rage. Facile, car il est à part. Épée au fourreau. Une telle sensation est un cadeau.

Dimanche, Cirrus des Aigles revenait lifté de ses vacances d'hiver. Second du Sheema Classic, vainqueur d'un duel retentissant à Longchamp, dominateur de l'Ispahan, maître du monde à Epsom, maître du monde à Longchamp. Et puis Cirrus, il a perdu pied à Ascot, et a été très beau à Sha Tin. Neuf ans. Le manque de confiance que l'on peut laisser transparaître n'est pas gage de sous-estimation, mais de passion. Quand Cirrus ne gagne plus, on revient à la réalité. Celle qui nous promet qu'un jour, il sera au pré. Heureux, coquin, joueur, mais retraité. Neuf ans. Septième groupe 1. Dieu du Prix Ganay. L'Histoire est déjà trop belle, elle en devient irréelle.
Neuf ans, bordel ! Il mène l'allure, le souffle de la nouvelle génération glissant sur sa croupe endurcie. Il fallait avoir de la bouteille, pour répondre à une maîtrise pareille. Al Kazeem, sept ans seulement, relevait le défi. Il ne s'est pas révélé suffisamment aguerri. Cirrus des Aigles accélérait, s'offrait à Longchamp. Christophe Soumillon jubilait, et ne croyait pas la véracité de l'instant. Épée au fourreau. Nous n'avons plus de mots. ( Merci Corine ! )
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