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“Mon début d’année a été la clé de ma belle saison”, Thomas Trullier

Grand Prix

Publié 29/12/2019 à 10:16 GMT+1

Thomas Trullier est l’une des révélations de cette année 2019 dans l’univers des courses de galop. Eurosport.fr a interrogé le jockey sur sa saison et ses objectifs à venir avec notamment un voyage aux États-Unis et le cap des soixante-dix succès en point de mire.

“Mon début d’année a été la clé de ma belle saison”, Thomas Trullier

Crédit: Eurosport

Quel a été votre parcours avant de devenir jockey?J’ai passé mon enfance à Argentan, en Normandie, avec mes parents. Mon père est un ancien entraîneur de Trotteurs. J’ai préféré le galop car c’est une allure naturelle et c’est assez joli à voir. Ma passion vient également d’une émission de télévision tournée à l’école des courses hippiques de Gouvieux. Cela m’avait intéressé car je suis passionné par les chevaux, la vitesse et l’adrénaline. J’ai donc intégré cette école.
Cette saison, vous avez totalisé cinquante et une victoires. C’est presque cinq fois plus qu’en 2018, où vous en aviez obtenu onze. Comment qualifiez-vous votre année?Cette année a été très bonne. L’hiver dernier, j’ai monté énormément de courses réservées aux jockeys ayant moins de quinze victoires. J’avais souvent des bonnes chances alors j’ai réussi à obtenir de la visibilité. Mon début d’année a été la clé de ma belle saison. Beaucoup d’entraîneurs et de propriétaires qui me font désormais confiance. Mon patron, Nicolas Clément, m’a toujours aidé et dit de ne rien lâcher. Je remercie tout le monde de me soutenir ainsi.
Quel sera votre meilleur souvenir de cette saison?Le Prix de Crèvecœur le 6 août dernier à Deauville avec Hopeful. Il s’agit d’une belle course pour les Pur-sang de deux ans. Je montais ce protégé de Carlos Laffon-Parias pour la casaque Wertheimer qui avait deux partants. Je me suis imposé et c’est l’une des plus belles épreuves que j’ai remportées. Gagner pour ces propriétaires est très important et j’en suis très heureux.
Vous comptez soixante-trois victoires depuis votre début de carrière. Vous approchez bientôt la barre des soixante-dix, synonyme de perte de la décharge accordée aux jockeys émergeants. Craignez-vous la suite?Oui, car c’est toujours difficile à gérer. Avec mon agent, nous travaillons pour que cela se passe bien. Nous souhaitons ne pas connaître de passage à vide. L’objectif est que les entraîneurs et propriétaires nous maintiennent leur confiance. Nicolas Clément est toujours derrière moi donc j’y crois.
“J’admire beaucoup Stéphane Pasquier, Pierre-Charles Boudot et Christophe Soumillon”
Pensez-vous que la décharge a été le facteur majeur pour obtenir plus de montes?
Oui, les entraîneurs cherchent toujours à obtenir quelques bénéfices dans une course. La décharge facilité les choses face à des chevaux d’égal niveau. Pour autant, il n’y a pas forcément besoin de décharge pour gagner des courses. J’ai déjà réussi sans!
Quels jockeys vous inspirent?J’admire beaucoup Stéphane Pasquier, qui s’entend très bien avec ses chevaux. J’adore Pierre-Charles Boudot et Christophe Soumillon, qui sont de grands jockeys, très forts dans leurs parcours. Que les courses soient tactiques ou non, ils aident toujours leurs partenaires à les faire avancer. Peu importe la situation où se trouve Pierre-Charles, par exemple, il arrive à s’en sortir.
Comment avez-vous rencontré Nicolas Clément?En août 2014, j’étais à Deauville aux courses avec mon oncle, qui travaillait pour la famille Niarchos. Il connaissait bien Nicolas Clément. Il a souhaité me le faire rencontrer car j’entrais à l’école. J’ai pu effectuer un test dans son écurie et cela s’est bien passé. Aujourd’hui, je suis salarié chez Nicolas Clément.
Qu’est-ce qui vous plaît dans sa méthode d’apprentissage?Il façonne beaucoup ses chevaux. Il y a une bonne équipe et nous nous entendons tous avec les chevaux. Il y a des jockeys d’entraînement qui sont présents pour nous faire progresser. Ils font le maximum pour que les chevaux soient à 100% l’après-midi et je les en remercie.
Quels sont ses conseils pour devenir un bon jockey?Ne jamais s’énerver et garder la tête froide. Être à l’écoute et regarder énormément les vidéos des jockeys. C’est très important.
“Un travail sur l’avenir avec mon agent”
Quels sont les chevaux à suivre chez Nicolas Clément?Il y a Reliable Son que nous allons voir au niveau supérieur en 2020. Il pourrait s’illustrer au niveau Listed. Du côté des jeunes, nous avons Control Tower qui a débuté victorieusement à Fontainebleau le 14 novembre. Ce sera une pouliche sympa pour l’avenir qui devrait bien se comporter sur 2.000 mètres si elle évolue bien cet hiver.
Depuis quelques mois, Bruno Barbereau est votre agent. Comment l’avez-vous rencontré? Que vous apporte-t-il?En milieu d’année, j’ai pris la décision assez dure de changer d’agent. Cela fonctionne très bien depuis environ six mois, car Bruno est toujours derrière moi. Nous débriefons les courses. Notre relation de travail est très évoluée, même avec Cristian Demuro qui est également son jockey. Nous faisons tout pour réussir et nous travaillons beaucoup sur les montes et l’avenir.
Cet hiver, vous partez aux États-Unis chez Leonard Powell. Pourquoi ce choix?J’en ai toujours parlé avec Nicolas Clément car cela m’intéressait. Je souhaite voir autre chose durant quelques mois. Il était d’accord car son frère Christophe est aux États-Unis et il s’agit d’une très belle expérience. D’autres jockeys m’ont dit d’aller voir ailleurs car je ne suis jamais parti. Nicolas Clément m’a dit que Monsieur Powell entraînait sur les hippodromes (il officie à Los Alamitos, l’hippodrome de Los Angeles, ndlr). Je souhaitais voir leurs techniques avec les chronomètres. Je veux observer une autre méthode d’entraînement. Je veux observer la façon de travailler, un nouvel environnement et apprendre l’anglais. Beaucoup d’entraîneurs étrangers viennent en France alors c’est important.
Quels sont vos objectifs pour 2020?L’année va être difficile car je vais probablement perdre ma décharge. J’espère que les entraîneurs continueront à me faire confiance. Je veux continuer à monter régulièrement et pourquoi pas des Quinté+, des Listeds ou des Groupes. Je veux performer le plus possible, prouver que je peux faire partie des meilleurs tout en restant humble et conserver un entourage qui me pousse vers le haut.
On sent poindre une nouvelle génération avec vous, Augustin Madamet ou encore Guillaume Guedj-Gay. Pensez-vous que pourrez bousculer la hiérarchie dans les années à venir?Il y a une génération très prometteuse qui avance assez vite dans le monde des courses. Elle représente sûrement l’avenir. Nous ne pourrons pas pousser les meilleurs à la retraite car ils sont pleins de talent mais nous allons tout faire pour atteindre le devant de la scène.
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