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A trop bluffer, Nibali n’a rien gagné

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 26/05/2019 à 02:33 GMT+2

TOUR D’ITALIE – Très attendu en montagne après son excellent chrono de San Marin, Vincenzo Nibali n’a pas réussi pour le moment à mettre ses adversaires en difficulté. Pire, à trop bluffer et centrer sa course sur Roglic, l’Italien de la Bahrain-Merida a vu la Movistar se replacer et a laissé passer deux grosses opportunités.

Nibali, Roglic, Landa - Giro d'Italia 2019 stage 14 - Getty Images

Crédit: Getty Images

Avec Primoz Roglic, ils étaient les grands favoris de ce Giro 2019. Avec le Slovène, l’Italien est aussi le grand perdant de ce début de week-end. Alors que l’épreuve offrait vendredi et samedi deux de ses plus beaux enchaînements de cols, le Requin de Messine n’a rien gagné sur le leader de la Jumbo-Visma. Pire, il a perdu du temps sur la grande majorité de ses adversaires, et dans des proportions importantes. La faute à un marquage très, voire, trop important avec le 4e du dernier Tour de France.
Vendredi, leur montée côte à côte vers le Lago Serru a fait le tour de toutes les télévisions. L’Italien marquait le Slovène dont l’unique but semblait de marquer le Requin de Messine. Centrés l’un sur l’autre, aucun ne voulait faire l’effort pour l’autre. Tour à tour, ils ont laissé partir presque tous les outsiders, de Landa à Carapaz en passant par Majka, Zakarin et Mollema, perdant entre 2’57’’ (sur le Russe) et 50’’ (sur le Polonais). Un débours que beaucoup estimaient négligeable vu le retard de leurs adversaires et surtout le niveau annoncé des deux hommes. Un niveau qu’aucun ne semble avoir jusqu’ici.

Un Nibali trop attentiste

Sur la route de Courmayeur, Vincenzo NIbali et Primoz Roglic se sont cette fois montrés bien plus plus actifs que la veille. L’Italien a attaqué à trois reprises, sans parvenir à décrocher un Slovène collé sa roue et globalement à celles de tous les autres favoris. Mais, lorsque Carapaz a porté son démarrage, tous deux sont restés scotchés. D’abord parce qu’ils n’ont pu le suivre. Puis en étant tout simplement incapable de revenir sur un Equatorien en bien meilleure forme.
Nibali a encore tenté en descente, puis dans la montée finale. En vain. Et il a fini par faire ce qu’il fait de mieux depuis le début du Giro, regarder Roglic dans le blanc des yeux. Celui-ci a tenté de limiter les dégâts. Mais il a souffert dans le final et c’est finalement Damiano Caruso, l’équipier de Nibali, qui a tenté de sauver ce qui pouvait l’être.

De menaçant à menacé

Car, désormais, le Requin de Messine n’est plus le rival n°1 de Roglic dans la course à la victoire finale. A trop regarder le Slovène, il a gaspillé plus de trois minutes sur Richard Carapaz en deux jours et se retrouve à 1’47’’ du coureur de la Movistar. Surtout, l’Italien voit la course au podium final se resserrer. On se doute qu’il ne courra pas pour le podium, le voilà toutefois sous la pression directe de Rafal Majka (Bora-Hansgrohe, + 2’10’’) et Mikel Landa (+ 2’50’’).
Pour espérer gagner un troisième Giro après 2013 et 2016, l’Italien va devoir arrêter de se focaliser sur Roglic, à qui il doit en plus toujours reprendre 1’40’’, sans compter le chrono final de Vérone. Finalement, la seule bonne nouvelle du week-end pour Nibali, c’est qu’il lui reste encore une semaine pour cela.
Vincenzo Nibali et Damiano Caruso lors du Giro
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