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Amstel Gold Race 2024 - Et si, cette fois, Mathieu Van der Poel était la proie

Simon Farvacque

Mis à jour 14/04/2024 à 09:43 GMT+2

La victoire de Mathieu Van der Poel lors de l'Amstel Gold Race 2019 jouit d'une saveur épique que la richesse du palmarès du Néerlandais, depuis forgé, ne saurait occulter. Dimanche, "MVDP" pourrait récidiver. Mais sa conquête de jeunesse n'épouse pas trait pour trait ses caractéristiques. Le favori de l'épreuve l'est de manière moins écrasante qu'au départ du Ronde, et ce même sans Tadej Pogacar.

Fritsch : "Van der Poel est inquiétant pour les coureurs et pour nous"

C'est peut-être un truc de journaliste. Ou un truc d'humain. Avant une course, on aime à en hiérarchiser les prétendants. Pour le Tour des Flandres, c'était simple : Mathieu Van der Poel favori 5 étoiles et plusieurs étages plus bas : la concurrence, délestée de Tadej Pogacar ou autre Wout van Aert. Deux semaines plus tard, le Slovène n'est toujours pas là, pas plus que le Belge, et pourtant, à l'heure de lister les candidats au sacre au départ de l'Amstel Gold Race, je ne saute pas de ligne.
Van der Poel est le premier nom couché sur ma feuille, certes. Mais les très bons coureurs que sont Ben Healy, Tom Pidcock, Maxim Van Gils ou Benoît Cosnefroy lui chatouillent les mollets, sur ce fameux "papier" qui finit si souvent à la poubelle. Pourtant, entre temps, le maillot arc en ciel a brillé de mille feux. "MVDP" a assumé son statut lors du Ronde puis a survolé Paris-Roubaix dans des proportions chagrinant les amateurs de suspense, dont certains ont probablement zappé à 50 bornes de l'arrivée.
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Entre lui et l'Amstel, l'histoire d'un paradoxe

Comment, alors, avoir l'outrecuidance de rappeler le majestueux néerlandais à sa condition de mortel ? Surtout sur l'Amstel, la course qui l'a révélé aux yeux du grand public. Il l'a remportée dès sa première participation, en 2019, au prix d'un finish immédiatement entré à la postérité. Sa remontée fantastique demeure un acte de naissance qui lui ressemble, par son caractère prodigieux. Mais pour revenir du diable Vauvert, il faut l'avoir visité. En l'occurrence, il s'était fait larguer.
Ce jour-là, Van der Poel a réalisé un miracle. Premier grand protagoniste à se découvrir, à 44 kilomètres de l'arrivée, il avait semblé bien moins fort physiquement, sur un tel parcours, que Julian Alaphilippe et Jakob Fuglsang. Leur tergiversation coupable a contribué à nous offrir un dernier kilomètre inénarrable, qui lie à jamais le petit-fils de Raymond Poulidor à l'Amstel Gold Race… sans pour autant en faire l'archétype du coureur destiné à la conquérir.
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Chahuté en 2022

Illustration trois ans plus tard, quand Van der Poel avait tenté de triompher à nouveau à Valkenburg. Légèrement distancé sur le sommet du Keutenberg, il avait réussi à réintégrer le groupe des cadors. Mais avoir la pancarte sans être au-dessus du lot vous transforme en proie et tout "MVDP" qu'il était, il avait terminé au pied du podium, battu de 20 secondes par Michal Kwiatkowski, vainqueur à la photo-finish dans la confusion devant Benoît Cosnefroy.
Ce dimanche, le Polonais et le Français seront encore de la partie, tout comme donc Ben Healy, 2e en 2023, à 38" d'un Pogacar qui avait relégué le reste des participants à plus de deux minutes. EF présentera un collectif solide (Van den Berg et Carapaz - en reprise - outre Healy), au même titre que UAE (Ayuso-Hirschi-McNulty). L'ogre de 29 ans n'aura plus sa science des pavés à leur opposer et, toujours, une sacrée carcasse à trimbaler dans des ascensions asphaltées qui lui conviennent a priori moins.
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Le Van der Poel nouveau

"C'est sa limite en termes de difficulté. Liège-Bastogne-Liège, on aura l'occasion d'en reparler, mais c'est un peu trop dur pour lui par exemple", considère Nicolas Fritsch, dans sa chronique hebdomadaire. Mais notre consultant rappelle que Van der Poel n'était encore qu'un cyclo-crossman s'aventurant sur le bitume, lors de son coup d'éclat d'il y a cinq ans. Plusieurs Grands Tours plus tard, il est un homme et non plus un adolescent aux yeux de la "petite reine".
Cette saison, il laisse parfois ses rivaux sur place en se mettant à son rythme, sans même nous gratifier de ses célèbres accélérations dévastatrices. Comme si l'on voyait à l'œuvre un Mathieu Van der Poel 2.0. Le "MVDP" routier, le vrai. Celui-ci est infiniment supérieur à peu ou prou la planète entière, sur son terrain de prédilection dit "flandrien". Je comprends qu'on imagine qu'il le soit aussi, aux confins du territoire des "Ardennais". Mais cela reste à prouver.
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